Au cœur des plateaux calcaires d'âge jurassique supérieur de Basse Bourgogne, la zone comprend un très important complexe de 7 réseaux souterrains associés à des boisements typiques des plateaux calcaires, ainsi qu'à des ilots de pelouses sèches et ce dans un contexte de plateaux cultivés de manière intensive.
Le site englobe un très important complexe de carrières souterraines qui jouent un rôle fonctionnel majeur pour l’hibernation des chauves-souris en Bourgogne. Les effectifs cumulés de toutes les espèces de chauves-souris dépassent les 5500 individus. Parmi le cortège d'espèces recensées, plusieurs revêtent un intérêt européen avec :
- le Grand Murin (Myotis myotis), avec plus de 44% de l’effectif régional (jusqu’à 2700 individus certaines années),
- le Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus), avec plus de 35% de l’effectif régional,
- le Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum), avec plus de 30% de l’effectif régional,
- la Barbastelle d'Europe (Barbastella barbastellus),
- le Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros).
Le Murin de Bechstein (Myotis bechsteinii), chauve-souris déterminante pour l’inventaire ZNIEFF, vient également hiberner sur le site.
Chaque site dispose de ses propres caractéristiques, ainsi :
MERRY : effectifs important de Murin à oreilles échancrées et de Grand Murin, un peu moins pour le Grand Rhinolophe;
THURY : effectifs importants pour le Murin à oreilles échancrées;
AUBIGNY (= TAINGY) : importants effectifs de Murin à oreilles échancrées et de Grand Murin, mais aussi de Grand Rhinolophe;
MOLESMES : le plus gros site régional pour le Murin à oreilles échancrées , gros effectifs de Grand Murin, au total plus de 2500 individus de chauves-souris.
CHARENTENAY : le plus gros site régional pour le Grand Murin, également important pour le Grand Rhinolophe.
COMPLEXE DE COURSON-LES-CARRIERES : importants effectifs pour le Grand Rhinolophe et le Murin à oreilles échancrées
CHAMPOUX : petit site annexe avec peu de chauves-souris
La ZNIEFF présente également des habitats typiques des terrains secs riches en calcaires avec :
- des pelouses semi-arides sur terrains calcaires (Thury, Champoux) d’intérêt européen,
- des fourrés à Genévrier commun (Juniperus communis - Champoux), d’intérêt européen
- de la hêtraie sur terrains calcaires exposés au sud (Champoux), d’intérêt européen
- des lisières sèches, d’intérêt régional (Thury, Champoux, Courson),
- de la chênaie pubescente, d’intérêt régional (Courson).
- de la chênaie-charmaie sur sols calcaires,
- des fruticées à épineux sur sols calcaires.
Des espèces déterminantes pour l’inventaire ZNIEFF ont été répertoriées, notamment :
- la Violette des rochers (Viola rupestris), plante des pelouses sèches, rarissime en Bourgogne et protégée réglementairement,
- le Cytise couché (Cytisus supinus), sous-arbrisseau de pelouses sèches très rare en Bourgogne,
- la Céphalanthère à longues feuilles (Cephalanthera longifolia), orchidée des boisements et des pelouses sèches, rare en Bourgogne,
- le Petit Pigamon (Thalictrum minus), plante des lisières sèches, rare en Bourgogne,
- le Silène glaréeux (Silene vulgaris subsp. glareosa), plante des éboulis,
- le Gaillet de Paris (Galium parisiense), plante des cultures, très rare en Bourgogne,
- le Buglosse d'Italie (Anchusa italica), plante des cultures, rarissime en Bourgogne.
Des prairies et des pelouses en déprise sont susceptibles de se boiser et de perdre leur intérêt pour la faune et la flore des milieux ouverts. Une restauration (débroussaillage) et un entretien (pâturage, fauche) permettraient de contrecarrer cette évolution.
Le patrimoine souterrain est sensible : le dérangement provoque le réveil des chauves-souris et la surconsommation de leurs réserves énergie, ce qui peut compromettre leur survie en période hivernale.
Enfin, il est important de mettre en oeuvre une gestion forestière à base de peuplements feuillus et de traitements adaptés aux conditions stationnelles (sol, climat, topographie, hydrographie), conservant les milieux annexes (clairières, pelouses et lisières).
Périmètre délimité par :
- le développement des 7 cavités ayant des relation fonctionnelles en terme de populations de chauves-souris, ainsi que les terrains de chasse à proximités des entrées : le zonage privilégie un corridor d'accès au grand massif forestier de FRETOY (site potentiel de chasse) qui est proche de la plupart des carrières.
- limites naturelles des coteaux calcaires boisés ou en pelouses, habitats de plantes rares.