ZNIEFF 260014997
COTE ET ARRIERE COTE DE DIJON

(n° régional : 12001000)

Commentaires généraux

Ce vaste ensemble de plateaux calcaires, qui s’étend de l’autoroute A6 au sud, à la vallée de l’Ouche à l’ouest et au nord, comprend deux parties : la Côte Dijonnaise et la Montagne d'arrière-côte.

La Côte Dijonnaise est formée de chaînons calcaires entrecoupés par de multiples combes orientées est-ouest avec opposition de versants. Les boisements et les cultures dominent, émaillés de pelouses et de fruticées à Buis (Buxus sempervirens) sur les pentes. Le vignoble se développe sur le côté est.

La Montagne d'arrière-côte est marquée par un relief imposant, creusé par de nombreuses vallées sans réseau hydrographique de surface; elle est dominée par des forêts diversifiées. Ce secteur dépasse souvent les 500m d'altitude. Les fonds de combes sont soumis à des conditions montagnardes. Les versants exposés au sud disposent d'un microclimat sec et ensoleillé.

Le réseau hydrographique est limité au ruisseau du Meuzin à l’est et à l’Ouche côté ouest (rivière alimentée par les ruisseaux d’Antheuil et de la Gironde). Ces cours d’eau reçoivent les eaux d’infiltration des plateaux calcaires et sont encadrés par quelques prairies bocagères et quelques zones humides.

Ce site est d’intérêt régional pour ses habitats variés (rochers et friches calcaires, massifs forestiers et abords de cours d’eau), avec la faune et la flore qui y est inféodée. De nombreuses espèces végétales et animales sont adaptées aux conditions tantôt sèches et ensoleillées, tantôt montagnardes et froides qui règnent sur le site.

1) Différents milieux sur calcaires secs caractérisent ce site et dénotent une ambiance méridionale avec :

- de la végétation des fentes de rochers calcaires, habitats d'intérêt européen,

- de la végétation des éboulis calcaires, habitats d'intérêt européen,

- différents types de pelouses sur terrains calcaires, habitats d'intérêt européen,

- des prairies sèches de fauche, habitats d'intérêt européen,

- des ourlets herbacés, habitats d'intérêt régional,

- des landes à Genévriers (Juniperus communis), habitats d’intérêt européen,

- des fourrés à Buis (Buxus sempervirens), habitats d'intérêt régional.

Une grande diversité d’espèces déterminantes pour l'inventaire ZNIEFF ont été répertoriées au niveau des falaises et des pentes les plus arides avec par exemple :

- la Lunetière de Dijon, (Biscutella divionensis), plante de falaise calcaire microendémique, en station unique à Gevrey-Chambertin, protégée réglementairement et inscrite au livre rouge de la flore menacée de France,

- la Scorzonère d'Autriche (Scorzonera austriaca), plante des corniches calcaires localisée dans la Combe Lavaux dans la Côte Dijonnaise,

- l'Athamante de Crète (Athamanta cretensis), plante de rochers exceptionnelle en Bourgogne,

- le Chiffre (Argynnis niobe), papillon rare des pelouses, en limite nord-ouest de son aire de répartition,

- la Coronelle d’Autriche (Coronella austriaca), reptile des milieux chauds protégé réglementairement,

- le Grand-duc d'Europe (Bubo bubo), rapace d'intérêt européen considéré comme nicheur rare en Bourgogne et connu pour nicher dans les zones de carrières ou d’affleurement rocheux naturel,

- le Faucon pèlerin (Falco peregrinus), rapace nicheur rare en Bourgogne et d'intérêt européen; ses sites potentiels de nidification sont limités, nécessitant à la fois des falaises dégagées, une aire inaccessible aux prédateurs carnivores et des espaces de tranquillité au moment de la reproduction.

2) En fonction de la nature des sols, de la pente et de l’exposition, les milieux boisés sont très diversifiés avec :

- de la hêtraie sur sols calcaires bien exposés, d'intérêt européen,

- de la hêtraie-chênaie fraîche sur terrains calcaires, d'intérêt européen,

- de la forêt mixte de ravin, d'intérêt européen,

- de la chênaie pubescente sur sols arides et bien exposés, d'intérêt régional,

- de la chênaie-charmaie-frênaie sur sols riche et profonds, d’intérêt régional.

Diverses espèces déterminantes pour l’inventaire ZNIEFF ont été répertoriées dans les boisements avec par exemple :

- la Pivoine mâle (Paeonia mascula), plante forestière exceptionnelle en Bourgogne et d'intérêt européen, inscrite au livre rouge de la flore menacée de France,

- la Violette étonnante (Viola mirabilis), plante forestière montagnarde exceptionnelle en Bourgogne,

- la Chouette de Tengmalm (Aegolius funereus), rapace nocturne d'intérêt européen, nicheur très rare en Bourgogne,

- le Damier du Frêne (Euphydryas maturna), papillon forestier d'intérêt européen, très rare en Bourgogne et inscrit au livre rouge de la faune menacée de France.

3) Les sources et les cours d’eau comme l’Ouche accueillent une faune et une flore déterminante pour l’inventaire ZNIEFF avec par exemple :

- le Cincle plongeur (Cinclus cinclus), oiseau qui se reproduit et se nourrit au niveau des cours d’eau,

- la Lamproie de Planer (Lampetra planeri) et le Chabot (Cottus gobbio), deux poissons d’intérêt européen indicateurs d’une bonne qualité d’eau,

- l'Epipactis des marais (Epipactis palustris), orchidée de marais rare en Bourgogne, protégée réglementairement et notée sur l’un des très rares marais alcalin de pente de l’arrière-côte (habitat d’intérêt régional).

4) Les milieux souterrains (grottes naturelles, carrières souterraines) jouent un rôle important pour l’hibernation des chauves-souris d’intérêt européen, avec par exemple le Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros) et le Grand Murin (Myotis myotis). Ces deux espèces présentent également des colonies de mise bas en bâtiments.

Enfin, les autres habitats naturels et semi-naturels (friches calcaires, milieux rocheux, forêts, cours d’eau) constituent des sites de reproduction et d’alimentation pour des espèces à grand déplacement comme :

- le Circaète Jean-le-blanc (Circaetus gallicus), rapace nicheur très rare en Bourgogne, d’intérêt européen,

- le Chat sauvage (Felis sylvestris), mammifère protégé réglementairement,

- l'Aigle botté (Hieraaetus pennatus), rapace d'intérêt européen, nicheur rare en Bourgogne.

Ce patrimoine dépend :

- d'un élevage et d’une agriculture extensifs, respectueux des haies, des milieux prairiaux, des cours d'eau, des mares et des zones humides,

- d’une gestion forestière à base de peuplements feuillus et de traitements adaptés aux conditions stationnelles (sol, climat, topographie, hydrographie), conservant les milieux annexes: lisières, clairières, layons, milieux humides, etc.,

- de l’absence de dérangement au niveau des parois rocheuses, lieu de vie d’espèces sensibles.

Les pelouses sont susceptibles de se boiser et de perdre leur intérêt pour la faune et la flore des milieux ouverts, aussi une restauration (débroussaillage) et un entretien (pâturage, fauche) permettraient de contrecarrer cette évolution.

Il convient de ne pas planter d’avantage de pelouses en vignes ou en résineux.

Le patrimoine souterrain est sensible : le dérangement provoque le réveil des chauves-souris et la surconsommation de leurs réserves énergie, ce qui peut compromettre leur survie en période hivernale.

Commentaires sur la délimitation

Le périmètre est délimité par la totalité de la partie centrale des 2 régions naturelles calcaires de la Côte Dijonnaise et de la Montagne d'arrière côte. La limite est marquée au nord par la vallée de l'Ouche (incluse), et au sud par l'autoroute A6. Ce secteur est riche en habitats, plantes et animaux d'intérêt régional.