ZNIEFF 260015069
MONTS DU COUCHOIS

(n° régional : 11005000)

Commentaires généraux

Le Couchois forme un paysage très étagé avec :

- des buttes témoins calcaires d’âge Jurassique moyen et inférieur culminant à plus 500 mètres d’altitude (Mont de Rome, Mont de Rème, Montagne des trois Croix) et couvertes de friches calcaires;

- un plateau de grès du Trias (altitude 400m), avec des prairies et des grands champs cultivés associés à quelques boisements;

- les vallées (270-400m) taillées dans les grès et les granites et dont les versants sont couverts de vignes, de boisements et de quelques prairies et friches;

- les fonds de vallées (230-270m), étroits avec un linéaire de ripisylves et de petites parcelles bocagères.

Ce site est d’intérêt régional pour ses friches calcaires, ses prairies bocagères, ses boisements et ses milieux souterrains avec la faune et la flore qui y sont inféodés.

1) Au niveau des versants calcaires, gréseux ou granitiques, se développent :

- de la végétation des fentes de rochers calcaires, d'intérêt européen,

- de la végétation des fentes de rochers siliceux, d'intérêt européen,

- différents types de pelouses sur terrains calcaires, d'intérêt européen,

- de la prairie sèche de fauche, d'intérêt européen,

- de la pelouse à plantes vivaces et annuelles sur sol acides, d’intérêt régional,

- de la lande sèche, d’intérêt européen,

- des ourlets herbacés, d'intérêt régional,

- des fourrés à Buis, d'intérêt régional,

- de la chênaie pubescente (sur les corniches bien exposées), d’intérêt régional.

Dans ces milieux ont été répertoriées diverses espèces déterminantes pour l’inventaire ZNIEFF dont :

- le Liseron cantabrique (Convolvulus cantabrica), plante de pelouses arides, exceptionnelle en Bourgogne, protégée réglementairement,

- la Spergule de Morison (Spergula morisonii), plante annuelle naine des milieux sableux ou rocheux siliceux, rare en Bourgogne et protégée réglementairement,

- l'Erable de Montpellier (Acer monspessulanum), arbuste méditerranéen proche de la limite nord de son aire de répartition et protégé réglementairement.

2) Dans certaines vallées, différents milieux humides se développent en fond de vallon avec :

- des bas-marais alcalins, d’intérêt européen,

- des sources et végétations amphibies des bordures de cours d’eau, deux habitats d’intérêt régional,

- de la prairie humide à Jonc acutiflore, d’intérêt régional.

Ces habitats sont caractérisés par les espèces végétales déterminante pour l’inventaire ZNIEFF suivantes :

- l'Orchis incarnat (Dactylorhiza incarnata), orchidée des prairies et marais, très rare en Bourgogne et protégée réglementairement, en régression suite à la disparition des prairies humides,

- l'Ophioglosse vulgaire (Ophioglossum vulgatum), petit fougère rare en Bourgogne.

3) En raison de la diversité des sols sur lesquels ils sont établis, de leur exposition et de leur alimentation en eau, les boisements sont variés et se composent entre autre :

- d'aulnaies-frênaies de bordures de cours d’eau, d’intérêt européen,

- de chênaies-frênaies des fonds de vallon,

- de chênaies-charmaies sèches sur sols calcaires,

- de chênaies sessiliflores sur terrains acides,

- de chênaies-charmaies sur sols peu acides.

4) Un réseau de carrière et de mines (réseau souterrain de la Grande Chaume, Mine de Saint-Aubin, etc.) joue un rôle important pour l’hibernation de diverses espèces de chauves-souris avec des espèces d’intérêt européen comme le Grand Murin (Myotis myotis) le Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros) et le Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum), trois espèces présentes ici en effectifs importants.

5) La diversité de milieux représentés sur le site (prés humides, milieux secs, boisements) est propice à la nidification et à l'alimentation d'une avifaune déterminante pour l’inventaire ZNIEFF avec par exemple :

- le Circaète Jean-le-blanc (Circaetus gallicus), rapace nicheur très rare en Bourgogne, d’intérêt européen,

- la Chevêche d'Athéna (Athene noctua), rapace nocturne menacé par la disparition du bocage et notamment des vieux arbres qu'elle utilise préférentiellement pour nidifier.

Ce patrimoine dépend :

- d'un élevage extensif respectueux des milieux prairiaux, des cours et plans d'eau, et des zones humides;

- d’une gestion forestière à base de peuplements feuillus et de traitements adaptés aux conditions stationnelles (sol, climat, topographie, hydrographie), conservant les milieux annexes: lisières, clairières, milieux humides, ripisylves et cours d'eau, etc.;

- de l’absence de dérangement au niveau des parois rocheuses, lieu de vie d’espèces sensibles.

Les pelouses sont susceptibles de se boiser et de perdre leur intérêt pour la faune et la flore des milieux ouverts, aussi une restauration (débroussaillage) et un entretien (pâturage, fauche) permettraient de contrecarrer cette évolution.

Il convient de ne pas planter d’avantage de pelouses en vignes ou en résineux.

Le patrimoine souterrain est sensible : le dérangement provoque le réveil des chauves-souris et la surconsommation de leurs réserves énergie, ce qui peut compromettre leur survie en période hivernale.

Commentaires sur la délimitation

Le périmètre est délimité par plusieurs secteurs riches en habitats et en espèces animales et végétales d'intérêt régional :

- des buttes calcaires couvertes de friches;

- un ensemble de plateau et de vallées alliant cultures vignobles, bois et bocages;

- des mines et des carrières plus spécifiquement utilisées par les chauves-souris en hibernation.