Au sud-ouest du Morvan, le territoire comprend globalement les bassins versants de la Dragne et de la Maria qui occupent des terrains granitiques ou volcano-sédimentaires. Il est constitué d'un réseau hydrographique dense comprenant sources, suintements, ruisseaux, prairies humides et rivières. Le site passe de la base de l'étage montagnard (altitude maximum de 780 m) à l’étage planitiaire (alt. 240 m), englobant des secteurs bocagers et forestiers avec des zones ponctuelles d’affleurements rocheux; il en résulte une grande variété de biotopes.
Ce site est d’intérêt régional pour ses divers habitats ainsi que pour les espèces de faune et de flore qui y sont inféodées.
1/ Au sein du système prairial bocager parcouru de petits cours d’eau et ponctué d’affleurements rocheux, une grande diversité d’habitats a été répertoriée avec :
- de la végétation des fentes de rochers siliceux, d’intérêt européen,
- de la végétation des éboulis siliceux, d’intérêt européen,
- des landes sèches, d’intérêt européen,
- des pelouses acidiphiles pionnières sur dalles rocheuses et écorchures, d’intérêt régional,
- des pelouses acidiphiles ouvertes à vivaces et annuelles, d’intérêt régional,
- de la pelouse acidiphiles à Agrostide capillaire (Agrostis capillaris) et Fétuques, d’intérêt européen,
- des prairies maigres de fauche de l’alliance végétale de l’Arrhenatherion elatioris, d’intérêt européen,
- des sources d’eau acides,
- des prairies humides de fauche de l'alliance végétale du Bromion racemosi, d’intérêt régional,
- des prairies paratourbeuses du Juncion acutiflori, d’intérêt européen,
Les milieux prairiaux humides accueillent des espèces déterminantes pour l’inventaire ZNIEFF avec notamment :
- le Cuivré des marais (Lycaena dispar), papillon protégé réglementairement et menacé par l’intensification de l’agriculture entrainant la destruction des prairies,
- l'Agrion de mercure (Coenagrion mercuriale) et l'Agrion orné (Coenagrion ornatum), deux libellules d'intérêt européen,
- le Sonneur à ventre jaune (Bombina variegata), crapaud d’intérêt européen,
- la Crépide des marais (Crepis paludosa), plante exceptionnelle en Bourgogne protégée réglementairement,
- l'Orchis incarnat (Dactylorhiza incarnata), orchidée protégée réglementairement et en régression suite à la disparition des prairies humides,
- la Parnassie des marais (Parnassia palustris), plante des prairies humides, rare en Bourgogne,
- le Trèfle d’eau (Menyanthes trifoliata), plante boréale rare en Bourgogne.
Les milieux prairiaux secs accueillent quant à eux :
- la Spargoute printanière (Spergula morisonii), plante annuelle naine rare en Bourgogne et protégée réglementairement,
- le Lin bisannuel (Linum bienne), plante prairiale rarissime en Bourgogne,
- la Doradille du nord (Asplenium septentrionale), fougère des rochers siliceux, très rare en Bourgogne,
- la Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) et lAlouette lulu (Lullula arborea), deux passereaux bocagers d'intérêt européen.
2/ Les habitats d’eaux courantes et leurs abords présentent également des habitats remarquables avec :
- des herbiers aquatiques du lit des cours d’eau, d’intérêt européen,
- de la végétation amphibie des bordures de cours d’eau, d’intérêt régional,
- des mégaphorbiaies des bordures de cours d’eau, d’intérêt européen,
- des ripisylves d’aulnes et de frênes, d’intérêt européen.
Les cours d’eau permettent notamment le développement :
- de la Moule perlière (Margaritifera margaritifera), moule d’intérêt européen menacée en France par la dégradation de la qualité de l’eau,
- de la Mulette épaisse (Unio crassus), moule d'intérêt européen, indicatrice des cours d'eau de taille moyenne et de bonne qualité,
- de la Lamproie de Planer (Lampetra planeri), poisson d’intérêt européen, indicateur d’une bonne qualité d’eau,
- de la Lamproie marine (Petromyzon marinus), poisson d’intérêt européen, sensible à la pollution et aux dégradations du lit des cours d'eau (ouvrage d'arts, extractions de matériaux),
- du Chabot (Cottus gobio), poisson d'intérêt européen,
- du Cincle plongeur (Cinclus cinclus), oiseau insectivore qui se reproduit et se nourrit au niveau des cours d’eau,
- Impatiente ne-me-touchez-pas (Impatiens noli-tangere), plante rare en Bourgogne et protégée réglementairement.
3/ Enfin, les milieux forestiers se décomposent en plusieurs habitats tels que :
- la chênaie-charmaie sur sols neutres à peu acides, plutôt à basse altitude,
- la chênaie-frênaie sur sols neutre à peu acides, plutôt à basse altitude,
- la chênaie-charmaie à Jacinthe des bois (Hyacinthoides non-scripta), habitat d’intérêt régional, sur les reliefs,
- la chênaie sessiliflore à Canche flexueuse (Avenella flexuosa), sur sols acides,
- la chênaie pédonculée à Molinie bleue (Molinia caerulea), sur sols humides,
- les forêts de ravins à frênes et érables, habitat d’intérêt européen, sur les reliefs,
- la hêtraie sur sols faiblement acides à Millet diffus (Milium effusum), habitat d’intérêt européen, sur les reliefs,
- la hêtraie sur sols acides (granites), habitat d’intérêt européen, sur les reliefs,
- les différents types d’aulnaies marécageuses, habitats d’intérêt régional, plutôt sur les reliefs.
Ces milieux accueillent des espèces végétales déterminantes pour l’inventaire ZNIEFF parmi lesquelles :
- le Polypode du hêtre (Phegopteris connectilis), fougère montagnarde rarissime en Bourgogne,
- Myrtille (Vaccinium myrtillus), plante très rare en Bourgogne,
- Orme des montagnes (Ulmus glabra), arbre rare en Bourgogne.
Cette diversité et la qualité du paysage sont favorables aux chauves souris. Il a été répertorié deux colonies de mise bas en bâtiments de Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros), chauve-souris d’intérêt européen. Par ailleurs, deux cavités situées à Villapourçon accueillent une colonie de cette espèce en hibernation avec des effectifs totalisant plus de 110 individus.
Ce patrimoine dépend :
- d’une gestion forestière à base de peuplements feuillus et de traitements adaptés aux conditions stationnelles (sol, climat, topographie, hydrographie), conservant les milieux annexes (cours d'eau, lisières externes, milieux ouverts intraforestiers),
- d'un élevage extensif respectueux des milieux prairiaux, des mares, des sources et des haies,
- de la pérennisation de la dynamique naturelle du cours d’eau (il convient d’éviter les barrières physiques et l’enrochement des berges).
Périmètre délimité par :
- les têtes de bassin, les ruisseaux et leur proche bassin-versant, habitat vital d'insectes et de mollusques autochtones,
- les vallons affluents de la Dragne (critères de préservation de la qualité des milieux aquatiques, logique de bassin versant),
- les terrains de chasse des jeunes chauves-souris autour des gîtes de mise bas et des cavités d'hibernation,
- les habitats d'espèces végétales remarquables (forêt, cours d'eau, milieux prairiaux humides et secs).