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La forêt domaniale de Boulogne-sur-Mer s’étend entre la Nationale 42 et la Nationale 1, en arrière de l’agglomération de Boulogne-sur-Mer. Elle appartient au vaste complexe bocager et forestier de la Liane et du bas-Boulonnais. Malgré ses dimensions moyennes, la forêt de Boulogne-sur-Mer représente un des éléments majeurs du complexe écologique du bas-Boulonnais (ZNIEFF de type 2). Elle épouse les multiples vallonnements hérités d’une histoire géologique et géomorphologique particulièrement mouvementée dans cette partie de la région. Zone majoritairement occupée par un important massif forestier de 2018 ha. "Ce massif forestier est représentatif des différentes potentialités forestières susceptibles de s’exprimer dans la fosse boulonnaise grâce à la mosaique des affleurements géologiques du Crétacé et du Jurassique. Cette diversité géologique et la topographie vallonnée du bas Boulonnais sont à l’origine d’un réseau hydrographique superficiel extrêmement dense qui entaille les nombreuses assises affleurantes, dont le modelé complexe participe à l’originalité et à la diversité des végétations herbacées et de la flore, les divers habitats forestiers potentiels ne pouvant toutefois pas toujours s’exprimer de manière optimale du fait des plantations artificielles ou semi-artificielles occupant un certain nombre de parcelles." (Source : http://natura2000.ecologie.gouv.fr/sites/FR3100499.html). Le trait marquant de la forêt de Boulogne est la densité des vallons encaissés à écoulement plus ou moins permanent. Les nombreuses ramifications des thalwegs sont à l’origine d’un maillage complexe de forêts-galeries, tout à fait exceptionnel à l’échelle du Nord-Pas de Calais. Cette ZNIEFF héberge également la seule population actuellement connue de Lobaria pulmonaria (Lichen).
L’impressionnante diversité des conditions écologiques permet en outre l’observation de 29 végétations (14 revues depuis 2013), 21 espèces de bryophytes (16 revues depuis 2013), 65 phanérogames (33 revus depuis 2013).
La Forêt domaniale de Boulogne accueille une forte diversité faunistique, d’une part par sa proximité avec le bocage herbager du Bas-Boulonnais, les massifs dunaires littoraux et les forêts de Desvres (ZNIEFF 050-02), d’Hardelot et de Condette, et d’autre part par la diversité de ses habitats liée aux différents sols (marnes, sables) sur lesquels repose le massif.
Le site compte 39 espèces déterminantes de faune, dont 25 ont été observées après 2013.
Deux espèces d’Amphibiens sont inscrits en annexes de la Directive Habitats. La Rainette verte est inscrite à l’Annexe IV, elle est peu commune et considérée comme vulnérable à l’échelle du Nord et du Pas-de-Calais (Godin & Quevillart, 2015). Le Triton crêté, lui, est inscrit à l’Annexe II ; étant assez commun et quasi-menacé à l’échelle du Nord et du Pas-de-Calais (Godin & Quevillart, 2015), ses populations ont une importance particulière pour la conservation de l’espèce (GODIN, 2003). Par ailleurs, la Salamandre tachetée a été observée à de multiples reprises. Typiquement forestière, elle est quasi-menacée dans le Nord et le Pas-de-Calais (Godin & Quevillart, 2015) en raison de l’arrivée d’un pathogène provenant d’Asie et introduit aux Pays-Bas en 2013. Ce pathogène, particulièrement mortifère et désormais présent à proximité de la frontière avec la Belgique, menace grandement les populations régionales de la Salamandre s’il les atteint. La Forêt Domaniale de Boulogne-sur-Mer, par sa situation occidentale est déconnecté du complexe de massifs forestiers de l’Avesnois (les plus proches actuellement des stations du pathogène) mais la vigilance est de mise.
Les Papillons “de jour” présentent, eu égard à l’habitat principal de la ZNIEFF, un important cortège d’espèces caractéristique des milieux forestiers. Au nombre de 7, les espèces déterminantes sont représentées notamment par le Grand Mars changeant, peu commun à l’échelle du Nord - Pas-de-Calais (Haubreux et al., 2017).
Concernant l’avifaune, de remarquables représentants du cortège forestier ont été observés en tant que nicheurs et démontrent la qualité du site de ce point de vue. La Bondrée apivore a notamment niché de façon certaine. Cette dernière est inscrite à l’Annexe I de la Directive Oiseaux et peu commune dans le Nord et le Pas-de-Calais. En période de reproduction, la Bondrée apivore vit dans des boisements de plusieurs dizaines d’hectares au minimum, entourés de plusieurs centaines d’hectares de prairies (TOMBAL [coord.], 1996). Le Pic mar a par ailleurs été découvert pour la première fois en tant que nicheur en 2018. Également inscrit à l’Annexe I de la Directive Oiseaux, cette espèce a colonisé la majeure partie des grands massifs forestiers et est devenue assez commune à l’échelle du Nord et du Pas-de-Calais. Elle demeure toutefois sensible et tributaire d’une gestion forestière adéquate avec le maintien de zones de zones denses en gros arbres (vieilles chênaies notamment). Les habitats connexes du massif forestier démontrent eux aussi leur qualité par la présence de nombreuses espèces liées aux milieux de type bocager comme la Chevêche d’Athena, la Fauvette grisette, le Bruant jaune, la Tourterelle des Bois ou encore l'Hypolaïs ictérine.
Deux espèces déterminantes de Mollusques ont été observées en Forêt domaniale de Boulogne : Aplexa hypnorum et Zenobellia subrufescens. Le nombre d’occurrences d’Aplexa hypnorum est très faible en région, l’espèce est observée dans des milieux aquatiques à eau stagnante, généralement riches en végétations aquatiques et à faible richesse spécifique. L’espèce est néanmoins localement abondante, notamment dans certains marais ou dans les mares intraforestières (CUCHERAT, 2005). Zenobiella subrufescens vit principalement dans les bois et les forêts mésophiles (CUCHERAT, 2005). La présence de ces deux espèces reste toutefois à confirmer car elles n’y ont pas été recherchées depuis leur découverte en 2004.
Un chiroptère peu commun à l’échelle régionale (FOURNIER [coord.], 2000) a été recensé sur le site : le Murin à oreilles échancrées, inscrit à l’Annexe II de la Directive Habitats, affectionne les mosaïques d’habitats comme territoire de chasse.
Le périmètre de la 1ère génération englobe uniquement la forêt de Boulogne et ses lisières, avec quelques prairies en marge. Une extension avait été proposée à l'ouest permettant d'intégrer un complexe bocager, vallonné, bien préservé, et très diversifié, avec notamment la Pelouse-ourlet à Dactylorhize de Fuchs et Silaüs des prés (Dactylorhizo meyeri - Silaetum silai), végétation réputée endémique du Boulonnais. Cette extension apporte Bromus racemosus, Gaudinia fragilis, Genista tinctoria, Hordeum secalinum, Ononis spinosa… et surtout Anacamptis morio, rare dans la région Hauts-de-France.
En 2018, il a été proposé de rattacher cette extension à la ZNIEFF "Vallée de Saint-Martin-Boulogne (310030017 - 500003). En effet, l'extension, constituée d'un maillage bocager, présente plus d'affinité avec cette ZNIEFF dominée par le bocage.
