ZNIEFF 310007225
Etang du Château de la Motte

(n° régional : 00760003)

Commentaires généraux

Chaîne d’étangs forestiers, dont le principal, situé en amont est très typique sur le plan paysager et assez préservé. Quelques atteintes sont cependant à déplorer. En particulier, une certaine eutrophisation des eaux a provoqué un envasement, particulièrement marqué dans les étangs aval. D’autre part, l’ombrage des rives induit par les arbres est préjudiciable à l’expression des ceintures herbacées amphibies rases. Des traces d’agrainage ont également été constatées. Enfin, un remblaiment récent des berges sur l’étang aval, en contexte bocager, est aussi néfaste à l’expression des végétations amphibies annuelles et vivaces. Globalement, les végétations sont assez fragmentaires. Il n’y a qu’en queue d’étang que celles-ci sont assez bien exprimées, avec la succession typique d’une végétation amphibie à Prêle des bourbiers (Oenanthion aquaticae à Equisetum fluviatile), d’une cariçaie à Laîche vésiculeuse (Groupement à Carex vesicaria), d’une saulaie (Salicion cinereae) bordée d’une mégaphorbiaie à Scirpus sylvaticus (Impatienti noli-tangere - Scirpetum sylvatici) et d’une forêt rivulaire (Carici remotae - Fraxinetum excelsioris). Sur les berges, les végétations sont très fragmentaires, en liseré très étroit. Une espèce justifie à elle seule l’intérêt patrimonial botanique du site : Elatine hexandra dont il s’agit de la dernière population régionale actuellement connue. Eleocharis acicularis est de même très rare dans le Nord-Pas de Calais. La présence conjointe de ces deux espèces fait des étangs du château de la Motte un haut-lieu pour la préservation de la flore amphibie des berges oligotrophes. Deux autres espèces signalées lors de l’inventaire ZNIEFF de première génération n’ont pas été revues récemment : Limoselle aquatique (Limosella aquatica) et Éléocharide ovoïde (Eleocharis ovata). Ces espèces amphibies présentant des fluctuations importantes d’effectifs (plantes à éclipse) d’une année à l’autre en fonction des variations intersaisonnière des niveaux d’eau, leur persistence sur le site reste néanmoins envisagée. Cette ZNIEFF s'inscrit dans un complexe de ZNIEFF plus vaste composée des massifs de la forêt de Trélon, de l'Abbé Val Joly au sud et la vallée de l'Helpe majeure au Nord, à laquelle elle est reliée par un ruisseau. Ceci se répercute sur la liste des espèces faunistiques relevées qui sont caractéristiques à la fois du milieu forestier et des zones humides. C'est ainsi que parmi les trois espèces de Rhopalocères déterminants on retrouve 3 espèces du cortège des Nymphalidés forestiers, toutes assez rare au niveau régional et 2 espèces d'Odonates dont Gomphus vulgatissimus, lié aux milieux d'eau courante pour son développement larvaire. Cette observation ne peut toutefois pas présager de sa reproduction sur le site puisque aucun caractère d'autochtonie certaine n'a été reporté.

Commentaires sur la délimitation

Le périmètre correspond à la chaîne d’étangs et leurs berges boisées. Pas de modification proposée par rapport au périmètre de 1ère génération.