Ce site appartient à l’ensemble des tourbières basses alcalines arrière-littorales, typiques de la plaine maritime picarde et s’étendant sur de vastes surfaces de part et d’autre de l’Authie. Cet ensemble est d’un intérêt majeur à l’échelle des plaines du nord-ouest de l’Europe. D’une superficie très importante, le Marais de Balançon présente encore un intérêt écologique de niveau européen, même si depuis quelques décennies sa valeur patrimoniale a été affectée par diverses pratiques perturbant son fonctionnement hydrogéologique et la qualité des eaux d’inondation ou alimentant les mares de chasse, dont le nombre a nettement augmenté lui aussi, au détriment des tourbières proprement dites (tremblants et bas-marais alcalins). Associé au Marais de Cucq-Villiers (au nord du site), l’ensemble forme par ailleurs un complexe unique au niveau régional. Il présente la plupart des végétations turficoles alcalines potentielles du nord de la France, depuis les végétations aquatiques jusqu’aux boisements hygrophiles, celles-ci étant toutefois dans des états de conservation variables Les anciens fossés d’extraction de tourbe abritent des végétations exceptionnelles telles que, par exemple, l’herbier oligotrophile qui abrite le rarissime Rubanier nain (Sparganium natans), espèce gravement menacée de disparition au niveau régional. Rattaché au Scorpidio scorpidioidis - Utricularion minoris, cette végétation d’une grande originalité phytosociologique est d’intérêt européen. Les bas-marais alcalins tourbeux à paratourbeux, actuellement en forte régression, sont encore bien représentés sur le site, même si les végétations les plus oligotrophiles ont tendance, dans certains secteurs, à laisser la place à des roselières et mégaphorbiaies turficoles dérivées, par altération trophique des tourbes suite à leur minéralisation partielle. Ils abritent une flore spécifique très riche. Pour ne citer qu’une espèce parmi les plus emblématiques, le rarissime Orchis des marais (Anacamptis palustris) s’y trouve dans son unique station régionale. Notons également la présence avérée après 1990 de la Linaigrette à larges feuilles (Eriophorum polystachyon) et du Liparis de Lœsel (Liparis loeselii) en précisant cependant qu’elles n’ont pas été revues très récemment mais sont potentiellement encore présentes. Ce marais abrite au total 46 taxons déterminants dont 23 protégés au niveau régional et une autre l’est au niveau national avec le Liparis de Lœsel, il s’agit de la Grande douve (Ranunculus lingua). 25 espèces déterminantes de faune ont été recensées sur cette ZNIEFF : 1 espèce de Reptiles, 3 espèces de Rhopalocères, 5 espèces d’Odonates, 1 espèce d’Orthoptères, 1 espèce de Mollusques et 14 espèces d’Oiseaux. Cette ZNIEFF est un marais arrière-littoral très utilisé dans le cadre des activités cynégétiques (chasse au gibier d'eau). Il accueille dans ces roselières et autour des mares de chasse la Marouette ponctuée, le Busard des roseaux et le Butor étoilé depuis 2007. L'Echasse blanche est également un nicheur régulier sur cette zone. Cette ZNIEFF est fortement liée à la ZNIEFF du Marais de Cucq-Villiers (n°058). Il s'agit d'une zone à fort potentiel, notamment pour les Oiseaux paludicoles mais elle souffre de sous-prospection liée en partie à certains secteurs difficiles d’accès.
Une extension du périmètre vers l’Est (entre Airon-Notre-Dame et Airon-St-Vaast) a été réalisée pour intégrer une zone humide comportant notamment plusieurs étangs et des boisements hygrophiles (continuité et fonctionnalité écologique) dont le groupement à Alnus glutinosa et Thelypteris palustris. Plusieurs taxons déterminants sont présents dont Thelypteris palustris (plusieurs centaines de pieds), Potamogeton natans, Juncus subnodulosus…
Une extension au sud est réalisée pour intégrer une zone tampon ayant un rôle de zone d'alimentation pour certains oiseaux.