ZNIEFF 310007258
Coteaux d’Acquin-Westbécourt, du val de Lumbres et au nord de Setques

(n° regional: 00310001)

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Le côteau de la Montagne d’Acquin, cœur de cette ZNIEFF au périmètre étendu, appartient au complexe écologique formé par la vallée du Bléquin et les vallées sèches adjacentes au Ruisseau d’Acquin. Il correspond au versant gauche particulièrement abrupt de ce ruisseau et s’étend de part et d’autre du village d’Acquin. La Montagne d’Acquin marque le revers occidental du plateau et des collines crayeuses de Quelmes-Boisdinghem, tandis que le coteau au nord de Setques assure le lien avec les coteaux de la vallée de l’Aa. Cette ZNIEFF est encore en partie exploitée, pâturée soit par des moutons côté Nordal, soit par des chevaux en aval d’Acquin. Vers le Val de Lumbres, les pelouses et prairies calcicoles ont été reboisées en feuillus (Bois Delasse) mais aussi, malheureusement, en résineux. Certains coteaux semblent uniquement gérés à des fins cynégétiques, avec gyrobroyage de layons au sein de végétations pelousaires parfois très ourlifiées et embroussaillées qui mériteraient d’être restaurées. Le site, ainsi que ses propositions d’extension, correspond à des coteaux crayeux s’inscrivant dans le paysage caractéristique des coteaux de l’Audomarois qui jouxte les grandes cultures des plateaux et versants peu accidentés ou les vallées bocagères des hautes terres de l’Artois. Le site se compose d’une mosaïque de pelouses calcicoles à marnicoles présentant différents stades de développement (Avenulo pratensis - Festucetum lemanii, Parnassio palustris – Thymetum praecocis), d’ourlets, de fourrés et de boisements, mésotrophiles à eutrophiles, avec Hêtraie-Frênaie-Erablière neutrocalcicole à Mercuriale vivace (Mercuriali perennis - Aceretum campestris) ainsi que Frênaie à Adoxe moschatelline (Adoxo moschatellinae - Fraxinetum excelsioris). La flore comporte plusieurs espèces d’orchidées, certaines particulièrement rares et menacées (Spiranthes spiralis, Epipactis atrorubens Ophrys insectifera, Orchis mascula, Orchis purpurea…), la Parnassie des marais (Parnassia palustris), la Gentiane d’Allemagne (Gentianella germanica)… Bien que la diversité des végétations soit moins importante que celle de certains coteaux avoisinants, la richesse floristique ainsi que l’aspect paysager rendent le site d’Acquin (et ses nouvelles extensions) incontournable. Au total, c’est une vingtaine d’espèces déterminantes de ZNIEFF et 5 habitats déterminants de ZNIEFF qui sont présents sur ce site. Les milieux herbacés qui composent la ZNIEFF du Coteau de la Montagne d’Acquin abritent une diversité élevée de Chiroptères, avec neuf espèces déterminantes. Deux extensions ont été ajoutées au périmètre initial. La première abrite trois espèces déterminantes de Rhopalocères, dont l’Hespérie du chiendent. Le Collier de corail (Aricia agestis) est observé dans la seconde. L’Hespérie du chiendent (Thymelicus acteon), dont le statut est défavorable à l’échelle européenne (VAN SWAAY & WARREN, 2000), est peu commune en région (HAUBREUX [coord.], 2005). Elle occupe les prairies maigres et les pelouses sèches (LAFRANCHIS, 2000). La Thécla du bouleau (Thecla betulae) et l’Argus frêle (Cupido minimus) sont tous deux assez rares dans la région (HAUBREUX [coord.], 2005). Cette dernière vit également dans les prairies maigres et les pelouses (LAFRANCHIS, 2000). La Vipère péliade, rare dans le Nord – Pas-de-Calais, est également présente sur le site. Une végétation bien structurée sur de petites surfaces – végétations herbacées denses associées à de petites zones plus dégagées – semble être une condition nécessaire à la présence de l’espèce (JACOB et al., 2007). Parmi les espèces déterminantes de Chiroptères identifiées sur le site, le Murin des marais est identifié comme étant quasi-menacé au niveau mondial (IUCN, 2010) et il est inscrit à l’Annexe II de la Directive Habitats. A l’échelle régionale, cette espèce inféodée aux zones humides (ARTHUR & LEMAIRE, 2009) est classée rare et en danger (FOURNIER [coord.], 2000). Le Grand rhinolophe, la Noctule commune et la Pipistrelle de Nathusius sont quasi-menacées à l’échelle nationale (UICN France et al., 2009). Le Grand rhinolophe affectionne les mosaïques de milieux mixtes (pâtures avec haies, lisières, sous-bois dégagés, parcs, etc.) tandis que la Noctule commune et la Pipistrelle de Nathusius sont inféodées aux milieux boisés (FOURNIER [coord.], 2000 ; ARTHUR & LEMAIRE, 2009).

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Le périmètre est inchangé. Ce complexe de vallées sèches et de bois entoure le village de Bouvelinghem. Il est situé en marge du Pays de Licques, entre la forêt de Tournehem et la RN 42. Près d’une dizaine de vallons aux versants pour la plupart boisés rejoignent ainsi la vallée du Ruisseau d’Acquin, en amont et en aval du hameau de Westbécourt.