ZNIEFF 310007264
Bois de l'Eperche, côteau de Longfosse et Pelouse du Molinet

(n° régional : 00350004)

Commentaires généraux

Le Bois de l’Eperche, le coteau de Longfossé et la pelouse du Molinet s’étendent au sud-ouest de Desvres, jusqu’à la commune de Tingry. Ils appartiennent au complexe écologique constitué par la cuesta crayeuse du Haut Boulonnais. Le Bois de l’Eperche et les pelouses et prairies calcicoles du coteau soulignent les versants abrupts de la branche sud de cette cuesta. Ce relief de côte festonnée offre ainsi un des paysages les plus originaux et les plus diversifiés du Nord - Pas de Calais, avec des points de vue exceptionnels embrassant l’ensemble du bocage herbager et les grandes forêts du bas Boulonnais. Toutefois, il faut noter que les menaces évoquées lors du premier inventaire sont toujours effectives au niveau des habitats les plus fragiles (déprise agricole avec embroussaillement ou reboisement par plantations, remise en cultures de pelouses ou prairies peu pentues…) et que la gestion de restauration escomptée avec la mise en œuvre du DOCOB n’a pas encore porté ses fruits pour ces végétations très dépendantes de pratiques agro-pastorales extensives adaptées, et qui peuvent justement être aidées dans le cas des sites du réseau Natura 2000 ou de mesures agro-environnementales spécifiques. ZNIEFF qui s’étend le long du versant d’un coteau constitué de craies marneuses du Turonien inférieur. La base moins pentue de la côte repose sur des marnes du Cénomanien. Le versant se prolonge en pentes plus adoucies vers le sud ; celles-ci sont couvertes de limons pléistocènes. La majeure partie du coteau est occupée par des bois. Quelques secteurs plus ouverts de pelouses s’y maintiennent à l’ouest (le Breuil) et au centre (le Molinet). La zone s’étend vers le sud pour englober l’ensemble du bois de l’Eperche. Sinon, le pied et la partie haute du versant sont surtout occupés par des cultures. Au lieu-dit le Molinet, le site comprend aussi un secteur de prairies fauchées ou pâturées. D’une très grande diversité floristique, les différentes communautés végétales calcicoles qui occupent le site sont remarquablement structurées suivant un gradient dynamique et géomorphologique tout à fait caractéristique de cette cuesta avec pelouses rases à ourlifiées, mésophiles (Succiso pratensis - Brachypodietum pinnati) à marnicoles (Parnassio palustris - Thymetum praecocis), ourlets marnicoles très originaux du Senecioni helenitis - Succisetum pratensis, lisières arbustives également très particulières du Sorbo ariae - Coryletum avellana et boisements correspondant aux diverses potentialités forestières de ces coteaux abrupts (Mercuriali perennis - Aceretum campestris, Daphno laureolae - Fagetum sylvaticae) et des hauts de versants (Endymio non-scriptae - Fagetum), leurs diverses variations écologiques et trophiques n’étant pas vraiment connues à ce jour. Il faut également mentionner une forêt de ravin du Phyllitido scolopendri - Fraxinetum excelsioris au sein des espaces boisés. Cette diversité phytocénotique s’exprime ainsi par la présence d’au moins 10 végétations déterminantes de ZNIEFF dont certaines inféodées au Boulonnais. Ces végétations hébergent ainsi toute la flore neutrophile à calcicole potentielle de la cuesta du Boulonnais dont des espèces d’un grand intérêt patrimonial au niveau régional voire national (Tephroseris helenitis subsp. helenitis, Euphrasia officinalis, Epipactis muelleri, Euphrasia tetraquetra, Cephalanthera longifolia…) soit au total près d’une trentaine de taxons déterminants, certains méritant d’être confirmés. En outre, la lisière thermophile du Bois de l’Eperche présente un intérêt biogéographique considérable de par la présence d’une importante population d’Alisier blanc (Sorbus aria), isolée de son aire de répartition, et correspondant peut être à un infrataxon particulier. La ZNIEFF Bois de l’Eperche, coteau de Longfosse et pelouse du Molinet présente une mosaïque de surfaces boisées et de pelouses. Ces milieux complémentaires sont favorables à une forte diversité faunistique comme le montre les nombres élevés d’espèces déterminantes de Rhopalocères et, dans une moindre mesure, d’Orthoptères. Concernant les Rhopalocères, la présence du Damier de la succise (Euphydryas aurinia) est à souligner. Cette espèce protégée au niveau national est inscrite dans l’Annexe II de la Directive Habitats et son habitat est menacé dans une partie de son aire de répartition en France (DUPONT, 2001). Cette espèce, très rare en région (HAUBREUX [coord.], 2005), est constituée de plusieurs sous-espèces distinctes ; celle qui concerne la région (Euphydryas aurinia aurinia) est en régression. Le Damier de la succise est lié aux ourlets calcicoles mésophiles à méso-xérophiles et aux prairies humides oligotrophes, où se développe sa plante hôte, la Succise des près (Succisa pratensis) (LAFRANCHIS, 2000). Parmi les autres espèces de Papillons de jour présentes sur le site, l’Hespérie du chiendent (Thymelicus acteon), dont le statut est défavorable à l’échelle européenne (VAN SWAAY & WARREN, 2000), est peu commune en région (HAUBREUX [coord.], 2005). L’Azuré de l’ajonc (Plebejus argus) est très rare dans le Nord – Pas-de-Calais (HAUBREUX [coord.], 2005). Il s’agit également d’une espèce dont l’habitat est menacé sur une partie de son aire de répartition nationale (DUPONT, 2001). On le trouve dans les prairies, les pelouses sèches, les landes à bruyères et les clairières (LAFRANCHIS, 2000). L’Hespérie des sanguisorbes (Spialia sertorius) est quant à elle rare en région (HAUBREUX [coord.], 2005). Six espèces déterminantes d’Orthoptères sont présentes sur le site. Parmi elles, le Criquet verdelet (Omocestus viridulus) qui est très rare dans le Nord – Pas-de-Calais (FERNANDEZ et al., 2004). Il peut être observé dans des biotopes variés, à végétation assez dense et de taille intermédiaire(COUVREUR & GODEAU, 2000). Dans la région, ces très rares stations se trouvent dans des coteaux calcaires à tendance « hygrophiles ». Le Tétrix des carrières (Tetrix tenuicornis) est observé dans les milieux à faible taux de recouvrement végétal (COUVREUR & GODEAU, 2000). Une espèce déterminante d’Amphibien est présente sur le site : la Rainette arboricole, qui est considérée comme peu commune en région et dont l’habitat primaire est constitué par les mares voisines du littoral et les pannes dunaires (GODIN, 2003). Concernant les Reptiles, la Vipère péliade, rare au niveau régional, a été observée dans le périmètre de la ZNIEFF. Les habitats fréquentés par l’espèce sont caractérisés par une végétation herbacée dense avec des secteurs plus dégagés et ensoleillés. Un faciès d’ourlet forestier ou un début de reboisement est souvent observé dans ces habitats (JACOB et al., 2007). La Bondrée apivore, inscrite à l’Annexe I de la Directive Oiseaux, est nicheuse probable sur le site. En période de reproduction, ce rapace vit dans des boisements de plusieurs dizaines d’hectares entourés de plusieurs centaines d’hectares de prairies (TOMBAL [coord.], 1996).

Commentaires sur la délimitation

Petite réduction du périmètre par rapport à celui de première génération (suppression de deux bandes cultivées dans la partie sud-est du site)