ZNIEFF 310007266
Marais de Roussent et Maintenay

(n° regional: 01060007)

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Les Marais de Roussent et Maintenay appartiennent à la basse vallée de l’Authie. Ils s’étendent principalement entre le canal de dessèchement et la rivière Authie, cette dernière marquant la frontière administrative entre le Pas-de-Calais et la Somme. Les Marais de Roussent et Maintenay sont tout à fait représentatifs de la diversité des milieux humides préservés jusqu’à nos jours dans la basse vallée de l’Authie. On peut même dire que ce site constitue le coeur le plus riche de ce complexe de biotopes marécageux associant mégaphorbiaies, roselières turficoles, bas marais, tourbières, prairies hygrophiles, mégaphorbiaies, boisements inondables, peupleraies…et émaillé d’un réseau très dense de fossés et chenaux de drainage. En dehors de la zone littorale, il s’agit sans doute d’un des derniers sites tourbeux régionaux abritant encore aujourd’hui des fragments de tourbières alcalines actives d’un grand intérêt et d’une valeur biologique réelle, même si les végétations caractéristiques les plus oligotrophiles (Junco subnodulosi - Caricenion lasiocarpae, Hydrocotylo vulgaris - Juncetum subnodulosi, Juncenion acutiflori…) ont aujourd’hui fortement régressé au profit de roselières (Thelypterido palustris - Phragmitetum australis), de cariçaies (Caricetum paniculatae ) et de mégaphorbiaies (Lathyro palustris - Lysimachietum vulgaris), voire de fourrés et boisements (Alno glutinosae - Salicetum cinereae, Cirsio oleracei - Alnetum glutinosae) turficoles mésotrophiles. Ces bas-marais et tourbières basses sont également ponctués de trous d’eau, de mares et d’anciens étangs de tourbage recélant diverses végétations aquatiques encore diversifiées (Hydrocharition morsus-ranae, Nymphaeo albae - Nupharetum luteae…) Enfin, sur le plan phytocénotique, il faut signaler le maintien de végétations aquatiques d’eaux courantes, mésoeutrophiles à eutrophiles (Ranunculo penicillati calcarei - Sietum erecti submersi, Sparganio emersi - Potametum pectinati), la première d’entre-elles étant la plus remarquable même si son développement n’est pas optimal. Ce site héberge de ce fait une flore des plus remarquables avec toute une série d’espèces menacées rares à très rares dont il ne subsiste souvent que quelques stations dans le Nord-Pas de Calais. Plus d’une trentaine de taxons déterminants de ZNIEFF ont ainsi été relevés dont un d’intérêt communautaire, l’Ache rampante (Apium repens), deux protégés en France, cette dernière et la Grande douve (Ranunculus lingua) et 18 protégés au niveau régional, parmi lesquels on peut citer la Linaigrette à feuilles étroites (Eriophorum angustifolium), le Trèfle d’eau (Menyanthes trifoliata), le Comaret des marais (Comarum palustre), la Laîche étoilée (Carex echinata), la Gesse des marais (Lathyrus palustris)… La présence de l’ensemble des habitats des zones humides est particulièrement favorable à la faune aquatique et paludicole. De plus, la situation de ces marais dans l’ensemble de la basse vallée de l’Authie leur confère un rôle de corridor biologique, reliant la basse vallée au littoral et à tout l’amont du fleuve (CSN, 2007). Sa nature et sa position sont à l’origine du nombre important d’espèces déterminantes observées sur le site, au nombre de 34. Le site présente une forte diversité en Odonates avec sept espèces déterminantes. Parmi celles-ci, l’Agrion nain (Ischnura pumilio), espèce inscrite à la Liste rouge nationale (DOMMANGET, 1987), elle assez rare au niveau régional (GODIN et al., 2003). L’Agrion nain est une espèce pionnière, fréquentant les zones humides nouvellement créées ou rajeunies. La larve se développe principalement en eaux stagnantes oligotrophes ou mésotrophes (GODIN et al., 2003). Tout comme l’espèce précédente, l’Agrion mignon (Coenagrion scitulum) est une espèce inscrite à la Liste rouge nationale (DOMMANGET, 1987), il est assez commun en région (GODIN et al., 2003). L’autochtonie de l’espèce est probable sur le site suite à l’observation d’accouplements en 2002 et d’immatures en 2004. Fréquentant des eaux stagnantes ou à faible courant, les fossés et les mares de chasse présents sur le site seraient en effet des sites potentiels pour les larves (CSN, 2007). L’Agrion délicat (Ceriagrion tenellum) est une espèce rare dans le Nord – Pas-de-Calais (GODIN et al., 2003). L’espèce fréquente principalement dans la région les tourbières alcalines fluviogènes où elle est localisée au bord des étangs et des fossés à végétations riveraine et aquatique abondantes. L’espèce est observée tous les ans et en très grand nombre sur le marais de Roussent (CSN, 2007). Le Sympétrum jaune (Sympetrum flaveolum) est inscrit sur la Liste rouge nationale (DOMMANGET, 1987), il est peu commun en région (GODIN et al., 2003). Il est généralement observé dans les prairies humides à inondations printanières prolongées, inondations nécessaires au développement de la larve. Un fort comportement de dispersion est observé chez l’espèce, lié à cet habitat instable (CSN, 2007 ; ASKEW, 2004). Le Conocéphale des roseaux (Conocephalus dorsalis) est un orthoptère assez commun dans le Nord – Pas-de-Calais (FERNANDEZ et al., 2004) mais il est fortement menacé d'extinction dans la Liste rouge française pour le domaine némoral (SARDET & DEFAUT, 2004). L’espèce est généralement observée dans des prairies humides à joncs (COUVREUR & GODEAU, 2000). Le Criquet marginé (Chorthippus albomarginatus), le Criquet ensanglanté (Stepthophyma grossum) et le Tétrix des vasières (Tetrix ceperoi) sont tous trois identifiés comme étant assez rares dans le Nord – Pas-de-Calais (FERNANDEZ et al., 2004). Le Criquet marginé est une espèce méso-hygrophile de plaine, à couvert herbacé plus ou moins dense et peu élevé (COUVREUR & GODEAU, 2000). Le Criquet ensanglanté est présent exclusivement dans les prairies humides et marécageuses, gorgées d’eau une grande partie de l’année, en plaine et en fond de vallées (COUVREUR & GODEAU, 2000). La Couleuvre à collier, seul reptile observé dans le périmètre de la ZNIEFF, est peu commune dans la région. Elle affectionne les vallées des rivières, les zones d’étangs et les prairies humides mais peut également être rencontrée dans des habitats plus secs (GODIN, 2003). Parmi les espèces déterminantes d’Oiseaux, trois sont inscrites à l’Annexe I de la Directive Oiseaux : le Busard des roseaux, également vulnérable sur la Liste rouge nationale (UICN France et al., 2008) mais commun en région ; la Gorgebleue à miroir, nicheuse probable, commune dans la région ; et le Bihoreau gris, nicheur possible sur le site, considéré comme exceptionnel dans le Nord – Pas-de-Calais (TOMBAL [coord.], 1996). Le Busard des roseaux, nicheur possible sur le site, niche traditionnellement dans des roselières mais, ce milieu étant en régression, il niche également en région dans des champs cultivés d’où le nombre conséquent de nids dans les secteurs cultivés des plateaux. La Cisticole des joncs, considérée comme éteinte depuis 1985 en région lors de l’Atlas régional (TOMBAL [coord.], 1996), est observée ces dernières années sur l’ensemble du littoral et les marais situés à l’ouest de la région. Elle est nicheuse certaine sur le site. La Locustelle luscinioïde, nicheur probable sur le site, est considérée en danger dans la Liste rouge nationale (UICN France et al., 2008), elle est peu commune dans la région (TOMBAL [coord.], 1996). Elle est observée dans les roselières (principalement les phragmitaies) denses et âgées. Le Râle d’eau, inscrit à l’Annexe II de la Directive Oiseaux et commun dans la région (TOMBAL [coord.], 1996), est également nicheur probable dans le périmètre de la ZNIEFF. Cette espèce fréquente généralement les milieux humides à végétation herbacée touffue, haute ou basse (phragmitaie, cariçaie, etc.) entrecoupé de vasières (GODIN, 2003 ; TOMBAL [coord.], 1996). Trois espèces déterminantes de Chiroptères, inscrites à l’Annexe IV de la Directive Habitats, ont été observées sur le site. La Noctule commune, assez rare dans le Nord – Pas-de-Calais, et la Pipistrelle de Nathusius, peu commune en région (FOURNIER [coord.], 2000), sont toutes deux quasi-menacées à l’échelle nationale (UICN France et al., 2009). Ces deux espèces sont inféodées aux milieux boisés (ARTHUR & LEMAIRE, 2009). L’Oreillard roux est peu commun dans la région (FOURNIER [coord.], 2000). Le site accueille également une malacofaune diversifiée, avec six espèces déterminantes. Deux sont inscrites à l’Annexe II de la Directive Habitats : Anisus vorticulus et Vertigo moulinsiana. Anisus vorticulus vit dans des eaux claires, permanentes et riches en végétations aquatiques submergée et flottante (CUCHERAT, 2005). Cette espèce n’est observée que dans deux stations en région.

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Pas de modification du périmètre par rapport à la 1ère génération.