Ce site s’inscrit sur le versant pentu d’une falaise de craie fossile d’un intérêt géomorphologique majeur. Une mosaïque d’habitats calcicoles recouvre une large surface du coteau (pelouses écorchées, pelouses rases, pelouses-ourlets, prairies mésotrophiles, fourrés…). Les pelouses calcicoles sont des habitats remarquables pour la région. En particulier, la pelouse nord-atlantique xérotherme relevant du Thymo britannici - Festucetum hirtulae, est inscrite à la directive "Habitats" de l'Union Européenne. Elle recouvre une grande partie du site. Cet habitat uniquement représenté en France dans le Boulonnais, est proche des pelouses anglaises de Douvres, qui forment avec les pelouses de Grande-Bretagne et de Scandinavie une unité phytosociologique particulière (pelouses calcicoles occidentales du Nord de l’Europe). Il s’agit du noyau majeur de la région avec le site du Cap Blanc-nez. En effet, les pelouses sont des milieux en forte régression au niveau européen, du fait de l'abandon des pratiques pastorales, qui permettaient d'entretenir ces milieux herbacés. Le pâturage mis en place par le Conservatoire des Sites sur une vaste surface vient renforcer l’intérêt du site mais sa coupure définitive en deux entités disjointes sur le plan géomorphologique est particulièrement regrettable au regard de la valeur historique de ce monument naturel... Cette gestion pastorale conservatoire permettra le maintien ou la restauration d’une superficie importante de ces végétations de pelouses calcicoles et limitera leur envahissement par les arbustes. Le Sisymbre couché (Sisymbrium supinum) est sur le plan floristique l’élément phare du site. Cette espèce nordique est inscrite à l’annexe II de la directive « Habitats ». Cette espèce ne doit cependant pas masquer la grande diversité floristique présente sur le site, l’ensemble de cette ZNIEFF abritant près d’une quarantaine de taxons déterminants de ZNIEFF dont 16 sont protégés dans la région et 2 le sont en France, le Sisymbre couché (vu précédemment) et la Gentianelle amère (Gentianella amarella). Cette dernière n’est connue régionalement que le long de la cuesta du Boulonnais et dans les dunes flamandes. Retenons plus particulièrement la grande richesse en taxons de pelouses calcicoles. La Laîche tomenteuse (Carex tomentosa) présente ici une de ses deux seules populations régionales, Euphrasia tetraquetra est également rarissime… Notons encore la présence du Tétragonolobe siliqueux (Tetragonolobus maritimus), de la Véronique de Vahl (Veronica austriaca subsp. dubia) et du Choin noirâtre (Schoenus nigricans), trois espèces très rares dans le Nord – Pas de Calais, protégés dans la région. Le site est entouré de parcelles de grandes cultures. Celles-ci abritent encore une flore messicole remarquable. Par exemple, le Pavot hispide (Papaver hybridum) colore de ses fleurs rouges la base du coteau. Cette ZNIEFF fait l'objet de nombreux inventaires et suivis de la part du gestionnaire des sites inscrits dans cette ZNIEFF ainsi que des associations naturalistes régionales et locales. Les Oiseaux, les Rhopalocères et les Orthoptères sont particulièrement bien suivis. 18 espèces déterminantes de Rhopalocères, 4 d'Orthoptères, 3 de Mammifères et 4 d'Oiseaux nicheurs ont été répertoriées sur le site. L'intérêt faunistique principal de cette ZNIEFF réside dans la diversité et l'originalité de sa faune liée aux coteaux. Parmi les Rhopalocères, 3 espèces sont rares à assez rares au niveau régional (l’Azuré de l’ajonc, l’Argus bleu-nacré et le Damier de la succise) mais les observations sont à relativiser car un seul individu de chaque espèce a été trouvé (CSN, 2008). Les populations connues de l’Hespérie de la mauve (Pyrgus malvae) dans le Nord-Pas-de-Calais sont dispersées aux deux extrémités de la région (Haut-Avesnois et Plaine Maritime Picarde). Rare au niveau régional (HAUBREUX, 2009), elle est notée en régression au niveau national dans le nord et l'ouest de la France. Elle a été découverte sur les Coteaux de Dannes-Camiers en 2001 et revue en 2004 (CSN, 2008). L’Azuré de l’ajonc (Plebejus argus) affectionne les prairies maigres, les pelouses sèches, les friches, les lisières et les landes à bruyères. Les femelles pondent leurs oeufs sur diverses Légumineuses (Vicia sp., Lotus corniculatus, Ulex europaeus, Trifolium sp., etc.). Dans le Nord-Pas-de-Calais, cette espèce est considérée comme très rare et menacée, seuls trois sites dans le Pas-de-Calais accueillent une véritable population (HAUBREUX, com. pers. in CSN, 2008). Le Sténobothre nain (Stenobothrus stigmaticus) est considéré comme une espèce fortement menacée d’extinction dans le domaine némoral (SARDET & DEFAUT, 2004) et proche de l’extinction en Nord Pas-de-Calais (FERNANDEZ, com. pers. in CSN, 2008). L’espèce fait partie des Listes rouges de Belgique flamande et wallonne (DECLEER et al., 2000). Cet orthoptère est inféodé aux zones écorchées. Il est présent au niveau des pelouses calcaires mais aussi dans les formations rases au sein des landes nord-atlantiques de la région. Sur le site, elle est localisée sur quelques secteurs écorchés, en particulier dans le secteur sud de la ZNIEFF. Le Criquet de la Palène (Stenobothrus lineatus) a besoin d’une structure de végétation assez particulière : à la fois des zones rases pour la parade nuptiale et des zones de végétation plus haute et plus dense pour la ponte des oeufs (ponte en surface du sol ou à faible profondeur) et la protection des nymphes et des imagos (COUVREUR & GODEAU, 2000). Ce criquet est considéré comme fortement menacé d’extinction dans le Nord-Pas-de-Calais (Fernandez, com. pers. in CSN, 2008) et inscrit sur les Listes rouges des Flandres et de Wallonie. L’espèce est répartie sur l’ensemble du site. La Decticelle chagrinée (Platycleis albopunctata albopunctata) est relativement bien répandue sur les formations dunaires du littoral, mais bien moins fréquente, dans la région, sur les coteaux calcaires. Elle affectionne les formations végétales assez hautes. L'espèce est considérée comme en régression au nord de son aire de répartition du fait de la destruction de ses biotopes électifs (BELLMANN & LUQUET, 1995 in CSN, 2008). Elle est considérée comme fortement menacée d’extinction en région (FERNANDEZ, com. pers. in CSN, 2008) et inscrite sur la Liste rouge de Belgique flamande (DECLEER et al., 2000). Sur le site, l’espèce n’a pas été revue depuis 2001. L'avifaune est également remarquable sur cette ZNIEFF puisque le Faucon pèlerin y niche de façon certaine. Espèce qui reconquiert peu à peu ses territoires depuis sa protection en 1976, il niche de nouveau sur le littoral depuis 1997 (BOUTROUILLE et al, 2001). Cette ZNIEFF est une des seules dans la région où l'espèce se reproduit de façon certaine. L'extension au nord est motivée par la présence d'un secteur d'hivernage de Chiroptères comprenant trois espèces déterminantes.
Extension nord-est étant un site d'hivernage pour chiroptères et inclusion de l’ensemble de la carrière pour l’ avifaune.