Site de très grande valeur patrimoniale de niveau européen, dont une des particularités lui conférant un intérêt indéniable et le distinguant d’autres systèmes dunaires littoraux du Nord de la France est la présence de sables dunaires fossiles plus anciens plaqués sur les argiles, les sables et les marnes de la falaise fossile de la Motte du Bourg.
Cette ZNIEFF est concernée par les sites de l'inventaire régional du patrimoine géologique suivants :
- site n°NPC0006 intitulé « Contact entre les faciès wealdiens et les formations aptiennes du Boulonnais le long de la D940 » de rareté Départementale pour sa stratigraphie ;
- site n°NPC0007 intitulé « Failles et plis dans les falaises et sur l'estran du Cap Gris-Nez » de rareté Nationale pour sa tectonique ;
- site n°NPC0057 intitulé « Dunes et marais arrière-littoral de la Baie de Wissant » de rareté Régionale pour sa géomorphologie.
Sur l'estran, deux communautés macrobenthiques intertidales de substrats meubles sont présentes :
- la communauté des sables intertidaux fins à moyens à amphipodes et Scolelepis spp. (A2.223) présente sur toutes les plages de la région, excepté dans les zones portuaires, depuis les hauts niveaux jusqu’aux bas niveaux à la limite des basses mers de mortes eaux.
Au total 60 espèces ont été recensées dans cet habitat de 1998 à 2012. Elle est caractérisée par les amphipodes du genre Bathyporeia, les isopodes Eurydice spp et le polychète Scolelepis squamata (Rolet et al., 2014).
- la communauté des sables fins intertidaux à polychètes et amphipodes (A2.23) présente sur toutes les plages de la région. L'habitat est caractéristique des bas niveaux de l’estran et s’étend vers la zone subtidale. Au total 80 espèces ont été recensées dans cet habitat de 1998 à 2012. Les polychètes Nephtys cirrosa et Spio martinensis principalement et le mollusque bivalve Donax vittatus sont typiques de cet habitat (Rolet et al., 2014). Sur cet habitat s'étend une concession d'exploitation de moules sur bouchots, sur 8ha, au large des communes d'Audinghen-Tardinghen.
L'estran est essentiellement sableux sauf à proximité des pointes de la Sirène et de la Courte Dune où des platiers rocheux affleurent à basse mer. Le site de La Sirène (à cheval sur les ZNIEFF 70 et 69) abrite des espèces de macroalgues de grand intérêt patrimonial pour la région Nord – Pas de Calais, dont les algues brunes Ascophyllum nodosum et Pelvetia caniculata. Il n'existe pas à ce jour de cartographie des communautés de macroalgues de la région ; l'identification des espèces de macroalgues sur la zone est donc issue de sources bibliographiques. L'estran rocheux abrite également une faune fixée, en particulier des gisements naturels de moules (Mytilus edulis).
Des pelouses psammophiles acidiphiles arrière-dunaires du Carici arenariae - Luzuletum campestris, des végétations hygrophiles acidiphiles mésotrophiles du Juncion acutiflori et des pelouses annuelles acidiphiles du Thero-Airion s’ajoutent ici aux nombreuses autres végétations du système dunaire calcarifère et du marais arrière-littoral. Un fonctionnement hydrologique et hydrogéologique complexe (avec alimentation par des eaux de nappe enrichies en substances nutritives) et une très forte dynamique de l’Ajonc d’Europe limitent cependant les potentialités de restauration des végétations les plus oligotrophiles et ce, d’autant plus que la gestion passée du site a favorisé son eutrophisation.
L’ancienne carrière du Fart récemment réhabilité accueille une flore diversifiée au sein de cet espace (Trifolium striatum, Logfia minima, Ornithopus perpusillus).
La Renoncule à feuilles d’Ophioglosse (Ranunculus ophioglossifolius), protégée en France, est présente dans le marais de Tardinghen. Ce dernier constitue un de ses très rares noyaux de population actuellement connus dans la région (espèce méditerranéoatlantique en limite nord de son aire).
Ce site accueille une diversité floristique très importante dans la région. Ainsi, depuis 2000, on recense 71 taxons déterminants de ZNIEFF dont 22 protégés au niveau régional et un protégé en France. Bien qu’un certain nombre d’espèces déterminantes de ZNIEFF n’aient pas été revues depuis plus de 15 ans, leur disparition, au moins pour une partie d’entre elles, semble peu probable et nécessiterait des prospections complémentaires plus ciblées.
Cette ZNIEFF, qui jouxte la ZNIEFF du Cap Gris Nez, est un ensemble constitué de plusieurs habitats, de l'estran au marais arrière littoral. Ces milieux y abritent une faune caractéristique.
Cette zone est utilisée par l'avifaune en halte migratoire, pour l'hivernage et pour la reproduction. Les marais arrière littoraux comme le marais de Tardinghen sont très attractifs, notamment pour les espèces d'oiseaux d'eau. C'est ainsi que 30 espèces d'oiseaux déterminantes s'y reproduisent. Parmi elles, plusieurs espèces sont d'intérêt européen comme le Butor étoilé (Botaurus stellaris) en Annexe I de la Directive oiseaux. Le premier mâle chanteur est contacté en 1985, il sera présent quasi annuellement. Cette ZNIEFF constitue un des bastions historiques de l'espèce dont la population régionale est estimée à 10 mâles chanteurs en 2015 (Legroux, 2015). Le Busard des roseaux (Circus aeruginosus), protégé au niveau européen, est également nicheur certain dans la ZNIEFF.
Le Bihoreau gris (Nycticorax nycticorax) a été contacté deux années consécutives en période de reproduction, en juin 2014 (Legroux, 2014) fréquentant le lac de Wissant, ainsi qu’en avril 2015 (Douard, 2015). La nidification de cette espèce discrète n’a pas été prouvée.
Les zones intertidales sont les repères du Grand Gravelot (Nycticorax nycticorax) lors de leur recherche de sites de nidification. La fréquentation importante de l’estran durant la saison de nidification entraine généralement le repli des couples vers les dunes.
Concernant la batrachofaune, le Crapaud calamite Bufo calamita fréquente les points d'eau peu profonds pauvres en végétation et occupe son habitat primaire constitué par les dunes et les marais arrière littoraux.
L’estran est également un milieu recherché par les espèces d’oiseaux hivernantes et en halte migratoire. On y retrouve des haltes importantes de limicoles et de Laridés. Parmi les espèces de rhopalocères et d'orthoptères présentes sur le site, l’Agreste (Hipparchia semele), assez rare au niveau régional (HAUBREUX, 2009), la Mélitée du plantain (Melitaea cinxia), très rare au niveau régional (HAUBREUX, 2009) et le Gomphocère tacheté (Myrmeleotettix maculatus) sont principalement localisés sur le littoral et liés aux végétations clairsemées.
Pour les Coccinelles, la Coccidule tachetée (Coccidula scutellata) est, quant à elle, assez rare au niveau régional (in DEROLEZ, 2014) et fréquente les végétations hygrophiles.
Bien qu’un certain nombre d’espèces déterminantes de ZNIEFF n’aient pas été revues depuis plus de 15 ans, leur disparition, au moins pour une partie d’entre elles, semble peu probable et nécessiterait des prospections complémentaires plus ciblées.
Le marais arrière-littoral de Tardinghen est l’un des rares réservoirs de biodiversités du Nord – Pas-de-Calais. Malgré une pression de chasse importante sur le site, de nombreux oiseaux s’y côtoient en toute saison, notamment sur la partie du site classé en espace naturel sensible et géré par le syndicat mixte EDEN 62.
Rare ensemble continu, constitué de plusieurs habitats ou se succèdent estran, dunes récentes et dunes plaquées, marais arrière littoral puis sables dunaires plaqués sur les argiles, les sables et les marnes d’une ancienne falaise fossile.
Grande extension du périmètre en 2010 vers l’Ouest, pour inclure l’ancienne carrière du Fart dont la restauration écologique récente a permis l’expression de plusieurs espèces et communautés végétales déterminantes justifiant cette extension. Citons notamment Trifolium striatum, Logfia minima, Ornithopus perpusillus …