L’association d’une forêt d’une certaine taille, d’étangs et de végétations bocagères en lisière apporte une réelle diversité au site. Au contraire, l’épaisse couche de limons de plateau, surmontant notamment des marnes, qui couvre une grande partie de la zone et un relief globalement assez plat limitent la diversité des biotopes. L’influence humaine est assez hétérogène : très forte le long des grandes routes (D20 et D964), le long de la voie ferrée et en bordure des étangs des Moines, elle est plus limitée au cœur du massif où les seules influences sont la gestion forestière, la circulation sur les routes forestières et leur entretien. L’intérêt biogéographique de la forêt domaniale de Fourmies est élevé : les végétations forestières associent des éléments à caractère atlantique (Endymio non-scriptae - Fagetum sylvaticae) et d’autres à caractère subatlantique (Lonicero periclymeni - Fagetum sylvaticae) à continental (Galio odorati - Fagetum sylvaticae) ainsi que des espèces (Festuca altissima, Equisetum sylvaticum, Chrysosplenium alternifolium, Luzula sylvatica) et des végétation à caractère submontagnard (.Luzulo luzuloidis - Fagetum sylvaticae). En bord de chemins, on relève également quelques végétations dignes d’intérêt : ourlet à Myosotis sylvatica (Sileno dioicae - Myosotidetum sylvaticae), mégaphorbiaie à Scirpus sylvaticus (Impatienti noli-tangere - Scirpetum sylvatici), ourlet à Impatiens noli-tangere et Senecio ovatus (Galio aparines - Impatientetum noli-tangere). Les communautés forestières de ce secteur sont souvent appauvries sur le plan floristique. Toutefois, on a pu démontrer (NORMAND 2004, CATTEAU & DUHAMEL 2004 et CATTEAU & al. à paraître) que cet appauvrissement était lié aux anciennes pratiques de charbonnage. Ces végétations forestières ont donc un intérêt scientifique et historique particulier comme témoins de l’impact de pratiques historiques sur les végétations actuelles. 24 espèces déterminantes de ZNIEFF ont été relevées sur le site, dont une dizaine protégée. Notons par exemple, sur la berge d’un étang, la présence de Leersia oryzoides, espèce exceptionnelle gravement menacée d’extinction en région Nord-Pas de Calais dont les seules stations connues se situent dans l’Avesnois. La diversité des milieux présents sur la ZNIEFF permet d'accueillir une faune assez diversifiée. Elle abrite en effet 9 espèces déterminantes de rhopalocères, 1 d'amphibiens, 3 d'odonates, 1 d'orthoptère et 5 d'oiseaux. Ce sont les espèces forestières qui dominent malgré tout dans cette ZNIEFF pour les Rhopalocères et les Oiseaux. On retrouve en effet le cortège des Nymphalidés forestiers (Apatura iris, Argynnis paphia et Ladoga camilla) bien présents dans l'Avesnois mais plus rares dans les autres massifs forestiers régionaux. L'avifaune remarquable est représentée par le Pic mar et le Pic noir toutes deux forestières. L'extension au nord ouest concerne une zone de prairies utilisée par Cyaniris semiargus espèce rare au niveau régional. La Grenouille de Lessona est menacée et risque de disparaître ; le Klepton Pelophylax kl. esculentus se substituant à l’espèce parente. Elle est citée ici sous réserve puisque seules des analyses génétiques permettent de déterminer l’espèce avec certitude. Ces deux espèces sont en annexe I de la Directive Oiseaux. Leurs populations régionales possèdent leurs bastions régionaux dans l'Avesnois. Le chapelet d'étangs des moines au nord est concentre l'intérêt odonatologique puisque Epitheca bimaculata a été notée reproductrice en 2000. Aeshna grandis est bien répandue dans le bassin de la Sambre et de Helpe de l'Escaut et de la Scarpe et quasi absente des autres bassins versants ce qui en fait une espèce peu commune au niveau régional. La faune orthoptérique est assez peu représentée mais accueille Barbitistes serricauda qui est présent et constitue de ce fait une des seules stations régionales où l'espèce est présente, la plus proche dans la région étant celle de la Forêt de Trélon.
Pas de modification du périmètre de cette ZNIEFF centrée sur la forêt domaniale de Fourmies et les bois périphériques.