ZNIEFF 310009335
Haute Vallée de la Sambre entre le bois de l’Abbaye et Ors

(n° régional : 00810001)

Commentaires généraux

Site de vallée alluviale très dégradé sur les plans floristique et phytocénotique, présentant de grandes surfaces de peupleraies et de nombreux plans d’eau, ceux-ci s’étant développés au détriment des prairies de fauche ou des pâtures inondables extensives qui caractérisaient encore cette ZNIEFF il y a deux décennies. La multiplication de ces plans d’eau, bien qu’elle diversifie les milieux, représente une grave menace par la réduction des espaces prairiaux inondables (de bien plus grande valeur patrimoniale de par les végétations hébergées), et le drainage local qu’elle provoque. Les prairies alluviales plus ou moins inondables et non amendées artificiellement sont en effet des habitats qui se sont diversifiés au fil du temps et dont la disparition constitue une perte irrémédiable en terme de diversité et d'originalité biologique et écologique.

Dix-neuf espèces (dont quatre non revues après 2001) et neuf végétations déterminantes de ZNIEFF ont été recensées, témoignant, malgré l'évolution négative de ces systèmes alluviaux, du maintien d'un certain nombre de végétations encore caractéristiques de cette grande vallée aux affinités déjà continentales.

Une espèce déterminante de ZNIEFF de Rhopalocères, deux espèces d'Orthoptères et  trois espèces d'Odonates ont été recensées sur ce secteur.

Les espèces de Rhopalocères et d’Odonates listées ne sont pas nécessairement régulières sur le site mais sont néanmoins présentes dans la liste puisqu’observées au moins une fois pendant la période indiquée. Calopteryx virgo est localisé aux bassins versants dont les eaux sont de bonne qualité.

Les deux espèces d'Orthoptères observées sont caractéristiques des zones humides, et en particulier des prairies humides pour le Criquet ensanglanté (Stethophyma grossum), espèce assez rare pour le Nord - Pas-de-Calais (GON, 2014). Parmi les libellules, nous pouvons citer une espèce assez rare (GON, 2014) : la Cordulie metallique (Somatochlora metallica). Cet Odonate apprécie particulièrement les plans d'eau ou cours d'eau bordés d'arbres ou arbustes.

De par la variété de ses habitats, le site est particulièrement intéressant pour les oiseaux dont 21 espèces déterminantes ont été recensées. Parmi elles, nous retrouvons le cortège des espèces liées aux zones humides, notamment le Phragmite des joncs, le Martin-Pêcheur d'Europe, la Bouscarle de Cetti, la Gorgebleue à miroir ou encore le Bruant des Roseaux, en danger d'extinction pour le Nord - Pas-de-Calais (Beaudoin & Camberlein, 2017). D'autres espèces des milieux prairiaux ou agricoles extensifs comme l'Alouette des champs, le Vanneau huppé ou le Bruant jaune sont bien représentées. Le paysage bocager offre aussi un habitat favorable à la nidification de nombreuses espèces comme la Tourterelle des bois, le Bouvreuil pivoine ou la Fauvette grisette.

Commentaires sur la délimitation

Vallée de la Sambre entre le bassin d’alimentation du canal de la Sambre et la commune d’Ors.

Une proposition d’extension au sud a été faite en 2010 afin d’englober les parcelles situées à l’est de l’écluse du bois de l’Abbaye et hébergeant notamment Persicaria bistorta, Spirodela polyrhiza, Saxifraga granulata, Wolffia arrhiza, Senecio ovatus et  Hydrocharis morsus-ranae.

Suite aux prospections menées en 2018, une nouvelle extension est proposée au sud, celle-ci descendant jusqu'à la frontière départementale, pour intégrer des prairies au cortège floristique similaire (Senecio aquaticus, Galium uliginosum, Carex rostrata, Saxifraga granulata, Persicaria bistorta, Scirpus sylvaticus, Achillea ptarmica).

Une seconde extension est également proposée en 2019 au niveau canal de la Sambre sur de la commune de Catillon-sur-Sambre. Il s'agit d'un complexe bocager constitué de pâtures parfois séparées par des fossés constituant ainsi un corridor écologique favorable à la présence et au déplacement de nombreuses espèces animales caractéristiques de ces milieux. Le Rougequeue à front blanc et la Tourterelle des bois y ont notamment été recensés en 2017 en tant que nicheurs. De plus, des pratiques pastorales plus extensives permettrait de restaurer des milieux prairiaux favorables à certaines espèces mésohygrophiles à hygrophyles déterminantes de ZNIEFF comme Scirpus sylvaticus, Achillea ptarmica, Silaum silaus...