French Version
Le Mont de Brunembert, promontoire crayeux dominant la cuvette herbagère du Bas-Boulonnais, culmine à plus de 180 m. Ce mont est prolongé par le coteau de Quesques qui délimite à l’Est la plaine bocagère de Quesques. Cette côte présente la particularité d’être entaillée par un vallon boisé très profond, la Fosse de la Creuze, qui donne naissance à plusieurs sources alimentant de petits ruisseaux s’écoulant vers le bocage herbager de Quesques. Les versants sont occupés par une mosaïque de cultures, de prairies pâturées, de prairies fauchées, de fourrés et de boisements calcicoles. Un secteur de versant est très pédagogique grâce à la présence de tous les stades dynamiques naturels d’un coteau crayeux : prairies, pelouses-ourlets calcicoles, fourrés à Genévrier commun et boisements calcicoles.
Les vestiges de pelouses crayeuses à Genévrier commun, témoin des anciennes pratiques pastorales, permettent la présence de plusieurs espèces déterminantes telles la Gentiane d’Allemagne (Gentianella germanica), le Gaillet couché (Galium pumilum). Elles accueillent encore tout un cortège de papillons associés à ce milieu comme le Point de Hongrie (Erynnis tages), le Demi-Deuil (Melanargia galathea), le Bel-Argus (Lysandra bellargus) ou l'Hespérie de la Houque (Thymelicus sylvestris). La Mégère/le Satyre (Lasiommata megera) y a été aussi contacté en 2005 mais n'a pas été revu depuis, probablement suite à la dégradation de la qualité de cet habitat : embroussaillement et surpâturage (Haubreux et al, 2017). Du côté des orthoptères, on peut aussi citer la Decticelle grisâtre (Platycleis albopunctata), qui apprécie les pelouses sèches des coteaux. Pour l’avifaune, les coteaux calcaires offrent un habitat propice aux espèces de milieux ouverts à semis ouverts, comme le Bruant jaune (Emberiza citrinella), la Linotte mélodieuse (Linaria cannabina) ou encore le Pouillot fitis (Phylloscopus trochilus), qui sont tous les trois nicheurs sur le site.
Les versants de la creuse sont occupés par des frênaies à Mercuriale pérenne (Mercuriali perennis - Aceretum campestris) abritant notamment l'Hellébore vert (Helleborus viridis subsp. occidentalis). Comme dans les bois calcicoles de ce secteur, on retrouve également l’Ornithogale des Pyrénées (Loncomelos pyrenaicus), espèce protégée dans le Nord et le Pas-de-Calais. Cet habitat plus forestier et les prairies comportant des fourrés pourraient convenir à la Grande Tortue (Nymphalis polychloros), observée sur le site, mais il est aussi possible qu'elle soit issue du complexe forestier voisin (Znieff des "Bois Court-Haut, Bois Roblin, Bois Fort-taille, Bois du Locquin, Bois de la Longue rue et leurs lisières"). Il est en effet fréquent de l'observer se réchauffer dans des milieux plus exposés, près des massifs forestiers qu'elle occupe (Haubreux et al, 2017).
Le périmètre de la ZNIEFF s’étend le long d’un coteau entre le "Mont de Brunembert" et les "Monts Caboche". Dans la partie orientale du site, en 2010 une petite extension vers le nord vise à intégrer la base du versant qui comprend plusieurs espèces pelousaires déterminantes de ZNIEFF.
En 2022, une extension a été faite au nord-ouest du site pour intégrer un boisement au lieu-dit la "Terre du curé". En revanche la plupart des grandes cultures sans intérêt pour les espèces déterminantes de la ZNIEFF ont été retirées du périmètre de la ZNIEFF.
