Le Bois de Beaulieu, le Bois de Fiennes et la carrière de la Parisienne soulignent les limites orientales du bassin de Marquise, intensément exploité pour l’extraction du marbre. Plusieurs carrières à ciel ouvert sont directement attenantes au bois de Beaulieu. Le site s’étend entre les communes de Ferques et d’Hardinghen sur les versants d‘un petit ruisseau, le Crembeux. La carrière de la Parisienne, abandonnée depuis de nombreuses années, forme une sorte de lac très profond dominé, au sud, par d’anciens fronts de taille abrupts de calcaire givétien ; le versant nord est couvert d’une végétation pré-forestière très dense et peu pénétrable. Sites réputés que les botanistes du XIXème siècle aimaient parcourir, les bois de Beaulieu, de Fiennes et leurs lisières conservent encore aujourd’hui tout leur intérêt floristique et phytocénotique. La végétation forestière dominante est une chênaie-frênaie reposant sur un substrat argileux assez lourd et humide (Groupement à Fraxinus excelsior et Mercurialis perennis), comme en témoigne le développement important d’un ourlet hygrophile à Laîche pendante (Carex pendula), probablement affine du Carici pendulae - Eupatorietum cannabini, que l’on peut considérer comme rare en dehors du Boulonnais. A l’est du bois de Beaulieu, à la Basse pâture, s’étend un pré communal sillonné de plusieurs fonds marécageux qui renfermait encore des végétations originales lors du 1er inventaire ; mais celui-ci n’a pas été reprospecté suffisamment et récemment pour confirmer l’ensemble des végétations observées qui hébergeaient diverses espèces déterminantes de ZNIEFF. En partie déjà abandonné à l’époque et surtout géré pour la chasse, la dynamique de recolonisation forestière y était déjà très active, même si les potentialités de pelouses et de prairies mésotrophiles étaient encore importantes. Des compléments d’inventaires phytosociologiques y seraient donc souhaitables car les végétations sont ici celles de sols nettement plus acides, de nombreux stades dynamiques herbacés et arbustifs d’une forêt du Quercion roboris étant ici présents, en dehors des autres communautés hygrophiles présentes et également dignes d’intérêt (Carici remotae - Fraxinetum excelsioris, Alnion glutinosae, etc.) Ce site forestier et bocager est par ailleurs entaillé de carrières mettant au jour la très grande diversité des assises géologiques jurassiques du Boulonnais, celles-ci permettant notamment l’expression d’une flore (Silaum silaus, Genista tinctoria, Blackstonia perfoliata, Dactylorhiza fuchsii, Ophioglossum vulgatum, etc.) et de végétations marnicoles très typiques, certaines peut-être encore méconnues (voir ci-dessous) La présence de carrières encore en activité génère cependant une influence humaine assez forte, paradoxalement couplée à une déprise agricole, en particulier sur les parcelles situées à proximité des fosses d’extraction. Le patrimoine floristique est assez remarquable par sa diversité (plus d’une trentaine de taxons déterminants de ZNIEFF dont 12 protégés) et par la présence de Carex pulicaris, de Geum rivale et de Valerianella dentata, espèces rarissimes menacées dans le Nord-Pas de Calais. Le patrimoine phytocénotique (11 à 12 syntaxons déterminants de ZNIEFF) est tout à fait typique du Bas-Boulonnais, avec en particulier la pelouse marnicole présumée endémique du Boulonnais : le Dactylorhizo meyeri - Silaetum silai, observée en divers secteurs du site et particulièrement développée et diversifiée aux abords de l’ancienne carrière de la Parisienne. La présence de Carex pulicaris et la mention ancienne de Selinum carvifolia (exceptionnelles dans le Boulonnais) laissent présager la présence - actuelle ou historique - d’une végétation de bas-marais alcalin comparable à celle existant à Leubringhen (Hydrocotylo vulgaris - Schoenenion nigricantis à étudier). Une extension a été ajoutée au contour initial dans laquelle ont été observées deux espèces déterminantes d’Amphibiens. Concernant la batrachofaune, quatre espèces déterminantes ont été observées sur l’ensemble de la ZNIEFF. L’Alyte accoucheur est inscrit en Annexe IV de la Directive Habitats, il est assez commun dans la région (GODIN, 2003). L’espèce se reproduit principalement dans les plans d’eau d’assez faible profondeur (mares, fonds de carrières, pannes dunaires) (GODIN, 2003). Le Pélodyte ponctué est peu commun et en limite d’aire de répartition dans la région (GODIN, 2003). Il se reproduit dans des plans d’eau assez riches en végétation, à proximité de son habitat terrestre (dunes, talus ,terrils, carrières, etc.) (GODIN, 2003). Le Triton crêté est inscrit à l’Annexe II de la Directive européenne Habitats. Le fait qu’il soit assez commun dans le Nord – Pas-de-Calais confère aux populations régionales une importance particulière en terme de conservation. L’espèce recherche des petits plans d’eau à proximité de boisements (mares et fossés intraforestiers, mares en milieu bocager, etc.) (GODIN, 2003). La Bondrée apivore est nicheuse sur le périmètre de la ZNIEFF. Elle est inscrite à l’Annexe I de la Directive Oiseaux ; elle est commune au niveau régional (TOMBAL [coord.], 1996). Pendant la période de reproduction, la Bondrée apivore occupe tous les bois de grande taille (plusieurs dizaines d’hectares) entourés de vastes surfaces prairiales (TOMBAL [coord.], 1996). Trois espèces déterminantes de Chiroptères ont été identifiées sur le site. Le Grand rhinolophe est inscrit à l’Annexe II de la Directive Habitats, il est classé quasi-menacé à l’échelle nationale (UICN France et al., 2009) et il est assez rare et en danger dans la région Nord – Pas-de-Calais (FOURNIER [coord.], 2000). Cette espèce affectionne les mosaïques de milieux mixtes (pâtures avec haies, lisières, sous-bois dégagés, parcs, etc.) (ARTHUR & LEMAIRE, 2009). Inscrit à l’Annexe II de la Directive Habitats, le Murin à oreilles échancrées est peu commun en région, tout comme l’Oreillard roux (FOURNIER [coord.], 2000), également observé sur cette ZNIEFF.
Une extension proposée au nord (lieu-dit les Bronnes) pour deux espèces déterminantes d’Amphibiens.