Situées sur les flancs de la vallée de l’Authie, en limite du département de la Somme, ces vallées crayeuses sèches présentent un remarquable complexe de végétations calcicoles (pelouses oligotrophiles pâturées, ourlets, lisières arbustives, forêts thermophiles) qui donnent une grande valeur paysagère à ce site. Les pentes plus adoucies remontant vers le plateau, couvertes de limons pléistocènes, sont occupées par des cultures intensives.
Constitué d’un ensemble de végétations typiques de l’Artois méridional et d’un grand intérêt patrimonial et écologique, cette ZNIEFF à la flore calcicole très diversifiée renferme de nombreuses espèces thermophiles rares.
La plupart des pelouses ont en effet régressé dans la vallée de l’Authie. Celles-ci n’occupent plus désormais que de faibles superficies. Celle située sur le coteau du Bois des Quarante constitue la zone de biodiversité majeure de cette ZNIEFF. Ce coteau, s’étendant sur le versant orienté Est d’une petite vallée sèche dont un appendice se prolonge vers l’Est, abrite encore quelques lambeaux de pelouses rattachés au Parnassio palustris - Thymetum praecocis, et peut-être aussi de l’Avenulo pratensis - Festucetum lemanii, au vu de la liste des taxons récemment observés, ces deux types de pelouses étant des habitats d'intérêt européen et inscrits, à ce titre, à la directive "Habitats-Faune- lore". Le premier type de pelouse, qui a toujours été rare dans la région, héberge la Parnassie des marais (Parnassia palustris) protégée dans la région et qui est l’espèce phare de ce site ; il s’agit d’une des dernières populations régionales connues sur les coteaux crayeux du sud de l’Artois.
Au nord du site, une ancienne carrière est ponctuée de petites pelouses entretenues par les lapins. Celle-ci abrite une petite population de Gentianelle d’Allemagne (Gentianella germanica), plante également protégée dans la région.
Au sein des différentes hêtraies du Carpinion betuli, des ravins encaissés procurent une atmosphère humide favorable à l’expression de la Frênaie à Scolopendre relevant du Phyllitido scolopendri - Fraxinetum excelsioris.
Au total, au moins quatre végétations (toujours présentes mais non recensées en tant que telle en 2013) et 21 espèces végétales déterminantes de ZNIEFF peuvent y être observées depuis 2000 dont dix espèces végétales protégées dans la région (Lathyrus sylvestris, Eryngium campestre, Gentianella germanica, Parnassia palustris…).
La petite vallée sèche composée d’une mosaïque d’habitats ouverts et forestiers permet la présence de nombreuses espèces des différents cortèges d’habitats. Au total, ce sont quinze espèces avifaunistiques déterminantes ZNIEFF qui ont été recensées pour une seule espèce de rhopalocères, le Demi-Deuil (Melanargia galathea). Sept espèces déterminantes de milieux boisés ont été observées, dont les très discrètes Bondrée apivore (Pernis apivorus) et le Grosbec casse-noyau (Coccothraustes coccothraustes). Des espèces de milieux buissonnants sont retrouvées du fait de la présence de haies bien représentées, comme le Pipit des arbres (Anthus trivialis) et la Linotte mélodieuse (Carduelis cannabina). Enfin, on note aussi un cortège d’espèce de milieux ouverts comme le Busard Saint-Martin (Circus cyaenus) et le Bruant proyer (Emberiza calandra).
Des observations plus approfondies et plus spécifiques sur les reliques de pelouses calcicoles bordant les massifs boisés mériteraient d’être faites pour rechercher des espèces plus emblématiques et volant à des périodes précises.
Fond de vallons et coteaux crayeux de l'extremité sud de l'Artois.