Complexe humide associant de vastes plans d’eau récents issus de l’exploitation des gravières à des prairies hygrophiles de différents niveaux topographiques drainées par un important réseau de fossés en eau. Ces espaces ouverts sont essentiellement exploités en herbages et ponctués de mares. Ce système prairial confère au site une très grande valeur paysagère.
Le développement de systèmes aquatiques et hygrophiles prairiaux est digne d’intérêt en raison de leurs potentialités pour les habitats, les végétations, la flore et la faune associées. Leur rôle de corridor écologique fonctionnel dans les systèmes poldériens en partie cultivés est également à noter dans ce contexte urbanisé.
Notons plus particulièrement l’expression de prairies humides de bas-niveau relevant de l’Eleocharito palustris - Oenanthetum fistulosae.
Les ballastières ont permis le développement de végétations originales dans ce contexte de polders cultivés et de prairies arrière-littorales mais elles restent à étudier plus finement sur le plan phytosociologique (Thero-Airion, cf. Cicendion filiformis). En l’état actuel des connaissances, leur intérêt réside donc principalement au niveau des espèces végétales qui les ont colonisé suite à l’arrêt de leur exploitation. Une espèce emblématique exceptionnelle dans la région s’y développe. Un plan d’eau de loisirs et une ballastière voisine encore en activité accueillent en effet une des deux seules stations régionales de la Limoselle aquatique (Limosella aquatica), minuscule plante amphibie des bas-niveaux topographiques observée sous 20 à 40 cm d’eau près d’une berge.
Les abords des autres plans d’eau des gravières recèlent quelques autres taxons d’intérêt tels que la Cotonnière d’Allemagne (Filago germanica), exceptionnelle à l’échelle de la région. Elle y côtoie de belles populations d’une espèce protégée dans le Nord-Pas de Calais, le Gnaphale jaunâtre (Laphangium luteoalbum), dont les populations sont essentiellement concentrées sur le littoral (pannes dunaires et chemins ou autre espace sur sables humides peu végétalisés notamment).
Sur le plan floristique 18 taxons déterminants de ZNIEFF ont été recensés depuis 2001. Parmi eux, six sont protégés dans le Nord-Pas de Calais. D’un point de vue phytocénotique, cinq végétations au minimum sont déterminantes de ZNIEFF, l’ensemble du site nécessitant encore des prospections phytosociologiques que les moyens financiers actuels ou les difficultés d’accès n’ont pas permis.
12 espèces déterminantes de faune ont été recensées sur cette ZNIEFF : deux espèces de Rhopalocères, une espèce d’Odonate, deux espèces d'amphibiens, 37 espèces d’Oiseaux et deux espèces de poissons.
Les travaux de renaturation réalisés depuis 2005 sur une partie de ces anciennes carrières d'extraction ont permis à la zone de développer son attractivité, notamment pour l'Avifaune. Preuve en est l'installation d'une colonie d'Avocettes élégantes et de la Mouette mélanocéphale (rare dans le Nord – Pas de Calais ; BEAUDOIN & CAMBERLEIN, 2017) qui niche régulièrement sur le site. L'Huîtrier pie (rare dans le Nord – Pas de Calais ; BEAUDOIN & CAMBERLEIN, 2017) niche également annuellement sur le site. Le principal atout de ce site concerne surtout les Anatidés (six espèces déterminantes) qui trouvent dans cette ZNIEFF la seule remise diurne d'importance non chassable du Littoral sud du Nord - Pas de Calais.
La Rainette verte, est inscrite à l’Annexe IV de la Directive Habitats-Faune-Flore. Elle est principalement localisée le long du cordon littoral, dans les pannes dunaires et les mares voisines du littoral (ACEMAV et al., 2003). L'Alyte accoucheur est une espèce pionnière préférant les milieux à formations végétales ouvertes (affleurement rocheux, éboulis, plages de gravier ou de sable, etc. ; ACEMAV et al., 2003).
L'Hespérie de l'Alcée est un papillon rare dans le Nord – Pas de Calais (HUBERT & HAUBREUX, 2014), inféodé aux prairies fleuries, pelouses sèches, friches et talus (LAFRANCHIS, 2000).
A noter tout de même que les oiseaux mis à part, les différents groupes faunistiques sont sous prospectés à cause de l'impossibilité d'accès (qui créerait des dérangements conséquents sur l'avifaune).
Le périmètre de la ZNIEFF correspond à l’ensemble des anciennes ballastières. Il est complété par quelques prairies dans sa partie sud-est.
Une extension du périmètre vers le Nord (plans d’eau et les abords) a été ajoutée en 2010, justifiée par la présence de la Limoselle aquatique (Limosella aquatica), espèce végétale exceptionnelle dans la région (deux stations connues).