ZNIEFF 310013355
Le Marais de Warland et les étangs de la Musardière

(n° régional : 00230007)

Commentaires généraux

Le site du marais du Warland et des étangs de la Musardière est situé à l'extrémité nord de la cuvette audomaroise, au pied des collines de Watten et d'Eperlecques. Localisées entre le cours de la Houlle au Sud et celui de la Liette au Nord, ces terres basses présentent un abondant réseau de watergangs témoignant d'un drainage important. Elles ont de ce fait subi d'importantes modifications de leur vocation et les prairies "naturelles" ont fortement régressé au profit de prairies semées et de cultures de maïs. Quelques rares plantations de peupliers ponctuent également ce site. L'intérêt floristique et phytocœnotique de ce site réside essentiellement au niveau de son réseau de fossés et d'étangs qui présentent encore une flore et une végétation aquatiques et amphibies de grand intérêt patrimonial, mais fortement menacées à court terme. A ce titre, le ruisseau situé juste au sud de l'étang de la Musardière, appelé "la Houqueliette" ou "le Remingue" selon les cartes, est particulièrement remarquable par la flore aquatique qu'il abrite, notamment la partie amont située à proximité du camping où est présente une importante population de Potamot à feuilles obtuses (Potamogeton obtusifolius). Parmi les différentes végétations présentes sur le site, 14 sont déterminantes de ZNIEFF, parmi celles-ci nous pouvons citer : le Voile aquatique à Utriculaire commune et Lenticule mineure [Lemno minoris - Utricularietum vulgaris] qui est particulièrement bien développé dans certains fossés du marais du Warland ; le Fourré à Saule cendré et Fougère des marais [Alno glutinosae - Salicetum cinereae Passarge 1956] qui est localisé autour de l'étang de la Musardière. Au niveau floristique, une vingtaine d’espèces déterminantes de ZNIEFF y a été observée depuis 1990, dont 9 sont protégées en région Nord – Pas de Calais. A cette liste s'ajoute une espèce originale en France, naturalisée de longue date dans le marais audomarois et protégée en région Nord Pas-de-Calais, le marais audomarois en constituant l'un des derniers bastions : le Stratiote faux-aloès (Stratiotes aloides). Cependant, nous pouvons émettre un doute sur l'origine "naturelle" des quelques individus observés sur le site, dont le rôle était plutôt ornemental. Ce site composé de parcelles privées très difficilement accessibles, mériterait des prospections plus complètes permettant d'affiner sa connaissance. Concernant la faune, le site abrite cinq espèces déterminantes : trois d’Oiseaux identifiés comme étant nicheurs certains et deux de Chiroptères. Le Râle d’eau est inscrit à l’Annexe II de la Directive Oiseaux. Cette espèce fréquente généralement les milieux humides à végétation herbacée touffue, haute ou basse (phragmitaie, cariçaie, etc.), entrecoupé de vasières (GODIN, 2003 ; TOMBAL [coord.], 1996). La Bouscarle de Cetti, assez commune en région, et le Phragmite des joncs, sont deux espèces liées aux roselières. Elles sont toutes deux vulnérables d’après la Liste rouge régionale (TOMBAL [coord.], 1996). Les deux espèces déterminantes de Chiroptères sont inscrites à l’Annexe IV de la Directive européenne Habitats et sont classées quasi-menacées au niveau national (UICN France et al., 2009). Au niveau régional, la Noctule commune est assez rare, la Pipistrelle de Nathusius est classée peu commune (FOURNIER [coord.], 2000).

Commentaires sur la délimitation

Ce site correspond à une fusion de trois anciennes ZNIEFF 23-08, 23-09 et 23-10, en y ajoutant le Vivier Saint-Aldegonde et en étendant les anciens périmètres jusqu'à la voie ferrée qui traverse le marais du Nord au Sud. En effet, de nombreuses espèces et végétations déterminantes de ZNIEFF sont présentes dans ces secteurs qui n'étaient jusqu'à présent pas en ZNIEFF de type I.