Cette ZNIEFF est composée de plusieurs bois entourés de zones semi-bocagères à bocagères prairiales et de cultures. Quelques ruisselets prennent naissance dans les vallons généralement forestiers et alimentent plusieurs étangs qui ponctuent les bois et les prairies et qui résultent pour la plupart d’anciennes exploitations des sables landéniens. Les zones de sources et de suintement sont souvent intéressantes d’un point de vue floristique et phytocénotique. On y retrouve des boisements marécageux de l’Alnion glutinosae dans lesquels se développent la Prêle des forêts (Equisetum sylvaticum), la Laîche vésiculeuse (Carex vesicaria), le Scirpe des forêts (Scirpus sylvaticus), ou la forêt à Laîche espacée (Carici remotae - Fraxinetum excelsioris) avec la Dorine à feuilles opposées (Chrysosplenium oppositifolium). Sur les buttes sableuses, on observe des boisements acidiclines à acidiphiles naturels ou de substitution. Les forêts du Quercenion robori – petraeae sont généralement plantées de diverses essences (Châtaignier commun, Peuplier du Canada…), dans le bois de Maretz, mais elles accueillent toutefois quelques espèces d’ourlets déterminantes telles que le Myosotis des forêts (Myosotis sylvatica), le Séneçon de Fuchs (Senecio ovatus subsp. ovatus). Le bois de Busigny semble être le plus intéressant et le plus diversifié bien qu’il subisse diverses dégradations et une gestion inappropriée au grand potentiel phytocénotique du site : remblaiement de carrière de sable, remblaiement de zone humide, mares de chasse à canards, plantations de peupliers, coupes rases, clôture infranchissable de près de 5 km de long autour du bois… La lande du Genisto pilosae - Vaccinion uliginosi signalée il y a plus de 10 ans semble avoir disparu et le Lycopode en massue (Lycopodium clavatum) n’a pas été revu sur les lieux depuis 20 ans… Cependant, on retrouve un fragment d’habitat très rare dans la région : l’Aulnaie marécageuse à Thélyptéride des marais (Thelypteris palustris) dont le rattachement phytosociologique reste à préciser. Citons également une espèce rare et protégée : le Vulpin fauve (Alopecurus aequalis). Cette ZNIEFF possède donc de très grandes potentialités floristiques et phytocénotiques. Les secteurs de grande diversité se trouvent dans le bois de Busigny, le bois de la Haire et dans les Viviers malins. Une gestion appropriée de ces complexes forestiers permettrait le développement et l’expression optimale de nombreux éléments patrimoniaux de la flore et de la végétation régionales. Au total, ce site abrite au moins une vingtaine d’espèces et une vingtaine de végétations déterminantes de ZNIEFF. Cette ZNIEFF abrite un cortège d'espèces faunistiques de zones humides remarquable pour le secteur essentiellement composé d'openfield. Six espèces déterminantes ont été observées sur la ZNIEFF : trois d’Amphibiens, une de Rhopalocères et deux d’Odonates. Deux espèces d’Amphibiens sont inscrites à l’Annexe IV de la Directive Habitats : la Rainette arboricole et le Crapaud calamite. La Rainette arboricole, peu commune en région, est principalement observée le long de la frange littorale. C'est la seule station connue du cambrésis et plus généralement de l'Est de la région. Son habitat régional primaire est constitué par les mares voisines du littoral et les pannes dunaires (GODIN, 2003). Les micropopulations de la Rainette arboricole peuvent facilement passer inaperçues. L’espèce non recontactée depuis 2000 ne peut donc pas être considérée comme éteinte sur le site. Sa présence est à reconfirmer. Le Crapaud calamite, assez commun dans le Nord – Pas-de-Calais, est surtout observé dans des habitats d’origine anthropique comme les terrils et mares temporaires, les carrières inondées et les zones d’extraction de granulats (GODIN, 2003). Les deux espèces déterminantes d’Odonates présentes sur le site sont peu communes en région. Le Leste fiancé (Lestes sponsa), dont les populations sont en raréfaction dans le Nord – Pas-de-Calais, est observé au niveau des étangs et des petits lacs pourvus d’une certaine diversité en hélophytes. Le Leste brun (Sympecma fusca) est également inféodé aux eaux stagnantes, associées à des zones de boisement (GODIN et al. [coord.], 2003).
Au périmètre de cette ZNIEFF s’est greffée une petite parcelle située au milieu des cultures, constituée de mares et de fourrés, en raison de la présence de la Rainette arboricole.