Cette ZNIEFF se situe au sud du département du Nord, dans la vaste plaine limoneuse du Bas-Cambrésis, où les cultures dominent nettement le paysage. Elle présente donc un intérêt pour le maintien des derniers boisements relictuels du secteur qui jouent un rôle majeur de corridors biologiques en tant que refuge pour les espèces forestières (faune et flore).
Ce secteur possède également la particularité d’avoir une géomorphologie et une géologie variées. Cette diversité de substrats devrait favoriser une certaine originalité phytocénotique au sein des bois et prairies, suivant des gradients de pH (végétations basophiles à acidiclines) et de trophie mais les milieux sont assez dégradés. Bien que non inclus dans le périmètre de la ZNIEFF, on notera également dans ce secteur, presque entièrement voué à l’agriculture intensive, la relative abondance, sur les talus routiers et en bordure des champs, d’espèces thermophiles neutrophiles à calciclines telles que la Gesse tubéreuse (Lathyrus tuberosus).
Bien que, dans ce contexte, les bois jouent de manière indéniable un rôle de refuge, ils n’offrent pas les conditions idéales pour toutes les espèces potentielles du secteur en raison de l’importante rudéralisation qu’ils subissent ou ont subi avec les nombreuses plantations de diverses essences non indigènes comme le Chêne rouge (Quercus rubra) qui possède un caractère invasif dans certaines régions de France et l’exploitation intensive de certains peuplements. Ainsi, leur intérêt floristique et phytocénotique actuel est bien en deçà de leurs potentialités écologiques.Cette ZNIEFF héberge 14 espèces déterminantes de faune : 4 espèces de rhopalocères, 8 espèces d’oiseaux, 1 espèce de mammifères et 1 espèce d’amphibiens.
Les 8 espèces d’oiseaux déterminantes observées sur le site sont des espèces liées aux milieux forestiers ou aux environnements hétérogènes alternant zones ouvertes et boisements divers. Parmi elles, on retrouve le Busard Saint-Martin (Circus cyaneus), espèce de rapace Vulnérable à l'échelle des Hauts-de-France et nichant probablement dans des parcelles de régénération. La Bondrée apivore (Pernis apivorus), classée Quasi-menacée, nichant probablement dans des arbres de hauts jets y est également présente. Ainsi que la Tourterelle des bois (Streptopelia turtur), espèce en forte régression (Beaudoin et al., 2019) et le Roitelet à triple bandeau (Regulus ignicapilla) nichant dans les boisements. On retrouve aussi le Bruant jaune (Emberiza citrinella), Vulnérable, et la Fauvette grisette (Sylvia borin) présents à l'interface entre les boisements et la plaine cultivée.Chez les mammifères, la présence du Blaireau européen (Meles meles) a été détectée. La mosaïque de petits boisements de la ZNIEFF constitue un refuge important pour cette espèce, autant pour le gîte que pour la reproduction, au sein du Cambrésis, vaste espace dominé par l'agriculture intensive et très pauvre en bocage.
Parmi les papillons, Le Demi-Deuil (Melanargia galathea) s’observe en lisière du bois d’Esnes, sur les prairies richement fleuries, apportant du nectar pour les adultes, et des graminées pour nourrir les chenilles. La présence de cette espèce, assez commune dans le Nord et le Pas-de-Calais (Haubreux et al., 2017), témoigne de la présence de prairies mésotrophes richement fleuries, devenues rares dans les paysages d'agriculture intensive. Le cortège des grands Nymphalidés forestiers est bien représenté avec le Petit Sylvain (Limenitis camilla), assez commun, le Grand Mars changeant (Apatura iris) et le Tabac d’Espagne (Argynnis paphia), tous deux peu communs dans le Nord et le Pas-de-Calais (Haubreux et al., 2017).
Cette ZNIEFF, composée de bois épars séparés par des cultures, possède un intérêt écologique certain au regard du contexte environnant même si son intérêt floristique et phytocénotique est assez peu marqué.
Une extension, située au nord (Vallée du Plantis), ajoutée en 2010, est justifiée par la présence d’une espèce déterminante de Rhopalocères : le Demi-deuil (Melanargia galathea).
En 2023 la ZNIEFF est recentrée sur les boisements. Les cultures qui constituaient une part importante de la ZNIEFF sont retirées du périmètre puisqu'elle ne présentent pas d'éléments remarquables. En revanche le bois Pélu est ajouté pour sa Hêtraie à Jacinthe des bois (végétation déterminante de ZNIEFF).