Comme la ZNIEFF voisine (n°130), cette ZNIEFF se situe au sud du département, dans la vaste plaine limoneuse du Bas-Cambrésis, où les cultures dominent nettement le paysage. Elle représente un complexe paysager relictuel caractéristique de la haute vallée de l’Escaut, constitué de zones marécageuses liées au lit majeur du fleuve et d’une mosaïque de bois, pelouses et prairies occupant les versants de la vallée et de ses vallons secs adjacents, ainsi que le rebord de plateau. Ce secteur possède la particularité d’avoir une géomorphologie et une géologie variées. Ceci offre une belle diversité de paysages au sein desquels se développe un système préforestier et forestier calcicole oligomésotrophile de grande qualité, avec une flore renfermant de nombreuses espèces d’intérêt patrimonial, certaines même exceptionnelles telles que Actaea spicata et Potentilla verna, deux espèces dont cette ZNIEFF abrite les seules populations du Cambrésis. Les végétations hygrophiles sont d’intérêt moins élevé car une grande partie du marais est à l’abandon depuis de nombreuses années ou est gérée de façon inadéquate ; les phytocoenoses sont ainsi en majorité eutrophiles, avec quelques fragments résiduels de prairies hygrophiles de fauche, de mégaphorbiaies ou de cariçaies méso-eutrophiles. De beaux herbiers aquatiques sont toutefois encore visibles dans les fossés qui bordent les prairies alluviales, avec Riccia fluitans, hépatique aquatique caractéristique des eaux d’assez bonne qualité (Riccietum fluitantis) ou avec des callitriches et potamots comme le Potamogeton berchtoldii. Le marais de Bantouzelle est en cours de dégradation par l’assèchement des terres, le pâturage intensif, la mise en culture de plusieurs parcelles et les pratiques cynégétiques, notamment dans les étangs qui sont devenus des « étangs à canards ». On notera également la présence de plusieurs espèces de Bryophytes déterminantes de ZNIEFF comme Hygrohypnum luridum et Philonotis calcarea, présentes au niveau de l'écluse de Honnecourt-sur-Escaut dont seules deux stations sont connues en Nord-Pas de Calais.
Au total, cette grande ZNIEFF renferme treize espèces de plantes (six revues depuis 2013) et une dizaine de végétations déterminantes de ZNIEFF (cinq revues depuis 2013), ce qui confirme malgré tout son réel intérêt écologique et patrimonial.
Concernant la faune, 39 espèces déterminantes ont été identifiées, dont 34 depuis 2013.
25 des 34 espèces déterminantes observées depuis 2013 sont des oiseaux nicheurs, ce qui constitue un chiffre remarquable. Il traduit la diversité de milieux présents.
Le cortège des espèces liées aux milieux agricoles est bien représenté avec notamment la présence du Bruant proyer, en danger d’extinction à l’échelle du Nord et du Pas-de-Calais (Beaudoin & Camberlein, 2017).
La présence de boisements humides à proximité de l’Escaut ainsi que de ripisylves s'accompagne d’espèces caractéristiques telles que le Loriot ou la Mésange boréale chez les oiseaux, ou encore de la Grande Tortue chez les Papillons “de jour”.
Le cours d’eau et ses abords constituent un site de nidification privilégié pour la Bergeronnette des ruisseaux et le Martin-pêcheur d’Europe. Ce dernier est inscrit à l’Annexe I de la Directive Oiseaux. Peu commun dans le Nord et le Pas-de-Calais (Beaudoin & Camberlein, 2017), il affectionne les cours d’eau petits à moyens, à berges meubles et verticales où il creuse une galerie pour la nidification (GODIN, 2003).
Le Sympétrum vulgaire, odonate quasi-menacé et peu commun dans le Nord et le Pas-de-Calais (Vanappelghem, 2013), est principalement observé au niveau des eaux stagnantes.
Chez les coccinelles, Clitostethus arcuatus a été découverte en 2018. Considérée comme peu commune dans le Nord et le Pas-de-Calais (Declercq et al., 2014), elle se trouve dans les arbres feuillus comme dans les résineux, ainsi que dans les lierres bien exposés au soleil. Elle semble liée à la présence de la Chélidoine dans la strate herbacée.
En ce qui concerne les Mollusques, Macrogastra plicatula plicatula, est la seule espèce déterminante observée sur le site.
Le périmètre englobe un complexe écologique et paysager situé le long de l'Escaut, entre les communes de Crèvecoeur-sur-l'Escaut et Vendhuile. Ce complexe est constitué de zones marécageuses liées au lit majeur du fleuve et d’une mosaïque de bois, pelouses et prairies occupant les versants de la vallée, parfois jusqu'au rebord du plateau.
Le périmètre de première génération a subi plusieurs petites modifications en 2010 :
- il a été redessiné de façon à bien intégrer les prairies alluviales du sud,
- il a été réduit au Sud-Est pour exclure une grande zone de cultures,
- il a été agrandi de façon à inclure le bois Gramont où se trouve Actaea spicata, espèce très rare et en danger d’extinction en région Hauts-de-France, notamment dans un secteur où les bois se font de plus en plus rares.
En 2018, une extension est proposée. Celle-ci, disjointe du périmètre de la ZNIEFF, est située à l'Ouest, en bordure de l'autoroute de l'A26. Elle correspond à un petit coteau dans la vallée de Villers-Guislain. Ce secteur de quelques milliers de mètres carrés (environ 1,5 ha) héberge l'unique population connue pour le Nord et le Pas-de-Calais de Libanotis pyrenaica (plante de la famille des ombellifères). On y trouve également une autre espèce de plante déterminante de ZNIEFF (Bunium bulbocastanum).