ZNIEFF 310013374
Lac du Héron

(n° régional : 01330001)

Commentaires généraux

Le Lac du Héron est un vaste plan d’eau. C'est le premier d'une série de lacs artificiels. Le site a été entièrement réaménagé pour l’accueil du public, ce qui lui vaut d’être un cadre de promenade agréable au sein de la communauté urbaine de Lille. Il est entouré de prairies hygrophiles à mésophiles et de boisements type chênaie-frênaie et aulnaie-frênaie souvent sous plantation de peupliers. Cependant, la plupart des végétations gardent la trace du caractère artificiel et surtout fortement fréquenté du lieu. La majeure partie des végétations sont actuellement eutrophiles et d’un intérêt floristique limité, même si certaines espèces déterminantes de ZNIEFF (non introduites!) ont été recensées. La seule espèce rare et protégée citée sur le site, la Guimauve officinale (Althaea officinalis), n’a pas été revue en 2010. L’indigénat du Butome en ombelle (Butomus umbellatus), autre espèce protégée, reste à confirmer. A la condition d’une gestion vraiment adaptée, notamment par fauche exportatrice aux périodes favorables pour la végétation et par suppression de toutes les plantations de peupliers, certaines potentialités phytocénotiques pourraient progressivement mieux s’exprimer et permettre à moyen terme la structuration et la diversification floristique de communautés végétales prairiales, préforestières et forestières plus typiques et d’intérêt patrimonial. Le Lac du Héron fait partie d’un ensemble de six plans d’eau artificiels, creusés dans une zone marécageuse afin de réguler l’évacuation des eaux de pluie et le régime de la Marque. Quatorze espèces déterminantes y ont été observées. Concernant la batrachofaune, le Triton crêté est inscrit à l’Annexe II de la Directive européenne Habitat. Son statut assez commun en région confère une importance particulière aux populations régionales en terme de concervation. (GODIN, 2003). Deux espèces déterminantes de papillons diurnes ont été observées sur le site : la Thécla du chêne (Neozephyrus quercus), qui est peu commune au niveau régional (HAUBREUX [coord.], 2005), et la Thécla de l’Orme (Satyrium w-album), espèce exceptionnelle dans le Nord – Pas-de-Calais (HAUBREUX [coord.], 2005) et dont la priorité de conservation est très forte à l’échelle nationale. Cette espèce est présente dans toute la France mais ses populations sont très localisées et constituées de faibles effectifs (DUPONT, 2001). L’espèce est rencontrée dans les bois, lisières, fourrés et haies constitués en partie d’Orme. Les populations ont principalement régressé suite au fort recul des Ormes, touchés par la Graphiose depuis 1970 (LAFRANCHIS, 2000). Parmi les Orthoptères présents sur le site, le Conocéphale des roseaux (Conocephalus dorsalis) est fortement menacé d'extinction dans la Liste rouge française pour le domaine némoral (atlantique au sens large) (SARDET & DEFAUT, 2004). L’espèce se retrouve en général dans des prairies humides à joncs et autres végétaux hygrophiles (COUVREUR & GODEAU, 2000). La Decticelle bariolée (Metrioptera roeselii) est peu commune en région (FERNANDEZ et al., 2004). L’espèce fréquente des milieux à végétation assez haute et non fauchée (COUVREUR & GODEAU, 2000). Le Gomphocère roux (Gomphocerippus rufus) et le Criquet des carrières (Chrysochraon dispar), également présents sur le site, sont tous deux identifiés comme étant peu communs et en marge de leur aire de répartition dans la région (FERNANDEZ et al., 2004). La Couleuvre à collier est peu commune dans le Nord – Pas-de-Calais. Elle est généralement observée à proximité de l’eau, dans les vallées, les zones d’étangs et les prairies humides (GODIN, 2003) Le Martin-pêcheur est nicheur certain sur le site du Lac du Héron. Il est inscrit à l’Annexe I de la Directive Oiseaux et il est très commun dans la région. L’espèce affectionne des cours d’eau petits à moyens, à berges meubles et verticales où il creuse une galerie pour la nidification (GODIN et al., 2003). Le Phragmite des joncs, commun dans la région (TOMBAL [coord.], 1996), et la Gorgebleue à miroir, inscrite à l’Annexe I de la Directive Oiseaux et également commune en région (TOMBAL [coord.], 1996), sont tous deux nicheurs probables. Après avoir connue une très forte progression pendant les années 1980-1990, la Gorgebleue à miroir est actuellement assez répandue dans la région. Elle a une préférence pour les milieux fermés comme les roselières et les bosquets de saules ; les milieux plus ouverts et les dépressions de marais constituent quant à eux des terrains de chasse privilégiés. La Bondrée apivore et la Sarcelle d’été sont des nicheuses possibles sur le site (TOMBAL [coord.], 1996).

Commentaires sur la délimitation

Pas de modification du périmètre.