Ce côteau de craie marneuse turonienne représente la branche est de la cuesta du Pays de Licques, couronnée vers Journy et Alquines de bosquets à la flore et aux végétations neutrophiles à acidiclines typiques. Exposé à l’ouest, il domine un damier de cultures alternant avec des vallons bocagers où se sont nichés les villages et plusieurs hameaux (Raminghem, Le Poirier, Haut Wissocq, Bas Wissocq, Warlet…). De même, aucune plantation, quelle qu’elle soit, ne devrait plus être possible sur ces biotopes originaux, témoins d’activités agropastorales ancestrales, car ils représentent un patrimoine naturel, culturel et paysager de très grande valeur et difficilement remplaçable. Encore en partie pâturés, les Monts d’Audrehem et les côteaux de Journy offrent un paysage tout à fait particulier où se côtoient diverses végétations herbacées et arbustives calcicoles: pelouses rases pionnières à plus évoluées mais très diversifiées et typiques du domaine nord-atlantique (Succiso pratensis - Brachypodietum pinnati subass.typicum, Thymo britannici - Festucetum hirtulae) hébergeant notamment l’ l’Orchis musc (Herminium monorchis), l’Hippocrépide en ombelle (Hippocrepis comosa), la Parnassie des marais (Parnassia palustris), prairies calcicoles dérivées, fourrés et manteau neutrophiles au sein desquels étaient mentionnés l’Alouchier (Sorbus aria), une espèce rare en station isolée de son aire de répartition continentale, qui serait à rechercher. Ces végétations sont associées, sur le plan spatial ou dynamique, avec les communautés forestières typiques des hautes terres crayeuses de l’Artois et des cuestas du Boulonnais et du pays de Licques (Mercuriali perennis - Aceretum campestris pricipalement, ce type forestier ayant une répartition nationale relativement limitée puisque son extension est lié aux collines crétaciques du nord-ouest de la France). Cette diversité phytocénotique (au moins 6 habitats déterminants) et cette qualité de la flore (une vingtaine d’espèces déterminantes de ZNIEFF, dont 12 protégées au niveau régional), associées à une bonne représentativité des différentes communautés végétales confèrent à ce site un intêret écologique important celui-ci étant accru par l’appartenance de ce site au complexe pelousaire des coteaux du Pays de Licques, qui devrait être préservé et restauré dans son intégralité. Le vaste coteau qui constitue la ZNIEFF Les Monts d’Audrehem accueille la faune spécifique à ce milieu, complétée par des espèces pré-forestières et forestières liées à la situation du site en lisière de la Forêt domaniale de Tournehem (ZNIEFF 033-09) et du Bois du Tertre. Le périmètre de première génération a largement été agrandi par une extension au nord de la ZNIEFF. Trois espèces déterminantes de Rhopalocères y ont été observées, dont l’Hespérie du chiendent (Thymelicus acteon). L’intérêt patrimoniale de la faune du site réside principalement dans le nombre d’espèces déterminantes de Rhopalocères. Parmi ces espèces, le Soufré (Colias hyale), espèce très rare au niveau régional (HAUBREUX [coord.], 2005), est un papillon migrateur dont l’autochtonie régionale n’a, à ce jour, pas été démontrée. L’Hespérie du chiendent (Thymelicus acteon) occupe les pelouses sèches et les prairies maigres ; l’espèce est en situation défavorable à l’échelle européenne (VAN SWAAY & WARREN, 2000) ; elle est peu commune dans la région (HAUBREUX [coord.], 2005). Le Bel-Argus (Polyommatus bellargus) est quant à lui rare dans le Nord – Pas-de-Calais (HAUBREUX [coord.], 2005), il a une préférence pour les pelouses et landes sèches calcicoles (LAFRANCHIS, 2000). L’Argus vert (Callophrys rubi), l’Argus frêle (Cupido minimus) et le Point-de-Hongrie (Erynnis tages), tous trois présents sur le site, sont assez rares dans le Nord – Pas-de-Calais (HAUBREUX [coord.], 2005). Concernant les Orthoptères, le Criquet verdelet (Omocestus viridulus) est très rare au niveau régional (FERNANDEZ et al., 2004). Il peut être observé dans des biotopes variés, à végétation assez dense et de taille intermédiaire. En plaine, l’espèce a une préférence pour les endroits frais et humides (COUVREUR & GODEAU, 2000). Le Phanéroptère commun (Phaneroptera falcata) et le Criquet de la Palène (Stenobothrus lineatus) sont assez rares dans le Nord – Pas-de-Calais (FERNANDEZ et al., 2004). Une espèce déterminante de Reptile est présente sur le site : la Vipère péliade, qui est rare dans le Nord – Pas-de-Calais. Les habitats fréquentés par la vipère sont caractérisés par une végétation herbacée dense avec des secteurs plus dégagés et ensoleillés. Un faciès d’ourlet forestier ou un début de reboisement est souvent observé sur ces habitats (JACOB et al., 2007).
Le périmètre a été légèrement réajusté de façon à intégrer la partie sud et le bas du coteau dans la ZNIEFF. En effet la partie sud encore majoritairement couvertes de prairies et d’ourlets calcicoles était rattachées à la ZNIEFF voisine (n° 33-09) qui est principalement une ZNIEFF boisée. Ainsi, cette modification permet d’uniformiser les conditions écologiques au sein de ces ZNIEFF. Le réajustement du contour permet ainsi d’ajouter à la liste d’espèces l’Hippocrépide en ombelle (Hippocrepis comosa) et l’Astragale à feuilles de réglisse (Astragalus glycyphyllos).