ZNIEFF 310013715
Le bois Royal de Watten, le bois du Ham

(n° régional : 00230004)

Commentaires généraux

Important promontoire boisé dominant le marais Audomarois, cette ZNIEFF se compose d’une mosaïque d’habitats originaux soulignant un relief assez vallonné. Des buttes sablo-argileuses modelées et disséquées par divers ruisseaux constituent en effet le support de végétations tout à fait particulières. Il est de ce fait regrettable de constater que le passage du TGV dans la partie nord du bois royal de Watten a entraîné la destruction d’habitats de qualité (mares, prairies mésotrophiles et végétations forestières). Il est a noter l’existence du site classé du Mont de Watten en périphérie de ce bois. A la limite de la Flandre intérieure et de la Flandre Maritime, le Bois Royal de Watten et le bois du Ham dominent la vallée de l’Aa et la plaine maritime du haut de leurs 70 mètres d’altitude. Ces bois épousent les vallonnements de collines basses reposant sur un substrat sablo-argileux couvert de cailloutis (pentes recouvertes d’argiles Yprésiennes, formations sablo-graveleuses à silex occupant certaines parties du site colluvions tapissant des fonds inondables…). Plusieurs vallons alimentés par des sources marquent les flancs ouest et sud du site qui présente à ce niveau divers habitats tout à fait originaux et, pour certains, complémentaires de la forêt. De remarquables végétations forestières et préforestières, s’étageant le long de gradients géomorphologiques et édaphiques variés (liés à l’eau et à la richesse du sol en azote et en bases notamment), et ce en des séquences typiques, composent cet ensemble boisé qui recèle en outre diverses végétations amphibies annexes non dénuées d’intérêt. Nous pouvons notamment en citer les éléments suivants : - Chênaie pédonculée mésohygrophile acidicline à Primevère acaule (Primulo vulgaris - Carpinetum betuli), forêt climacique originale liée aux affleurements argileux de Flandre occidentale ; - Hêtraie-Chênaie sessiliflore acidiphile oligotrophile des hauts de plateaux sableux et chênaies mixtes à Grande Luzule dérivées relevant de l’Ilici aquifolii - Fagetum sylvaticae et en particulier de la sous-association luzuletosum sylvaticae (pour les sylvofaciès à Quercus div. sp.) - chemins inondables avec végétations amphibies du Carici oedocarpae - Agrostietum caninae hébergeant diverses espèces d’intérêt patrimonial régional comme la Scutellaire naine (Scutellaria minor), la Laîche à deux nervures (Carex binervis)… - vallons avec aulnaie-frênaie rivulaire linéaire du Carici remotae - Fraxinetum excelsioris, prairie intraforestière du Cf. Junco effusi - Lotetum uliginosi ou avec mares bordées d’autres végétations colonisant les sols acides et abritant notamment le Jonc bulbeux (Juncus bulbosus), espèce assez rare vulnérable et protégée dans le Nord-Pas de Calais. L’ancienne carrière en eau et les prairies bocagères périphériques constituent en outre des milieux complémentaires remarquables. Ainsi, d’autres végétations herbacées mésotrophiles d’intérêt patrimonial développées sur sables et argiles mériteraient d’être étudiées plus en détail (pelouses des Nardetetalia strictae et prairies du Juncion acutiflori notamment), ceci lors de prospections complémentaires ciblées. D’une grande originalité floristique et phytocénotique, ce site héberge toute la gamme des communautés végétales caractéristiques de ces collines argilo-sableuses atlantiques, celles-ci abritant au moins 18 végétations et une trentaine de taxons déterminants de ZNIEFF observés entre 1990 et aujourd’hui. Le site du Bois du Ham et du bois royal de Watten constitue une mosaïque d’habitats associée à des milieux complémentaires que constituent l’ancienne carrière en eau et les prairies bocagères périphériques. L’étendue de cet ensemble et sa situation font de ce site un lieu important pour la faune. L’extension au sud-est abrite une espèce déterminante de Rhopalocère : la Thécla du bouleau (Thecla betulae). Concernant l’herpétofaune présente sur la ZNIEFF, le Triton crêté, inscrit à l’Annexe II de la Directive européenne Habitat, est assez commun en région, d’où l’importance particulière des populations régionales pour sa conservation (GODIN, 2003). La Couleuvre à collier est peu commune dans le Nord – Pas-de-Calais, de plus son habitat et/ou sa population est en déclin. Elle est généralement observée à proximité de l’eau, dans les vallées, les zones d’étangs et les prairies humides (GODIN, 2003). Trois espèces déterminantes de Rhopalocères sont présentes sur le site. Le Demi-deuil (Melanargia galathea), inféodé aux prairies maigres et pelouses sur stations sèches et humides (LAFRANCHIS, 2000), est peu commun en région (HAUBREUX [coord.], 2005). Le Tabac d’Espagne (Argynnis paphia) est également peu commun au niveau régional (HAUBREUX [coord.], 2005). Il fréquente les lisières, allées et clairières forestières fleuries et les prairies bocagères (LAFRANCHIS, 2000). L’Agrion mignon (Coenagrion scitulum) est inscrit à la Liste rouge nationale (DOMMANGET, 1987) ; il est considéré comme assez commun dans la région. L’espèce est observée principalement à proximité des eaux stagnantes mais aussi au niveau des parties calmes des ruisseaux et des rivières (GODIN et al., 2003). L’Aeschne printanière (Brachytron pratense), l’Agrion à longs cercoïdes (Erythromma lindenii) et le Leste brun (Sympecma fusca) sont tous trois peu communs dans la région (GODIN et al., 2003). Deux espèces déterminantes d’Oiseaux sont identifiées comme nicheurs probables sur le site : la Bouscarle de Cetti et le Phragmite des joncs, tous deux vulnérables d’après la Liste rouge régionale (TOMBAL [coord.], 1996). La Gorgebleue à miroir, inscrite à l’Annexe I de la Directive Oiseaux, est nicheuse possible sur le site. Elle fréquente les roselières et les mégaphorbiaies, avec une composante boisée plus ou moins importante, tout comme la Bouscarle de Cetti (GODIN, 2003). La Bondrée apivore, inscrite en Annexe I de la Directive Oiseaux, est également nicheuse possible dans le périmètre de la ZNIEFF. Les Chiroptères sont également bien représentés sur le site avec deux espèces déterminantes. Inscrit à l’Annexe II de la Directive Habitats, le Murin à oreilles échancrées est peu commun en région. Il affectionne les parcs et jardins et les zones humides comme territoire de chasse (FOURNIER [coord.], 2000). L’Oreillard roux est également peu commun dans le Nord – Pas-de-Calais (FOURNIER [coord.], 2000). Il fréquente principalement les milieux forestiers et les vallées alluviales mais également les parcs et jardins (ARTHUR & LEMAIRE, 2009).

Commentaires sur la délimitation

Aucune modification notable de périmètre n’est à noter, hormis quelques ajustements sur SIG au niveau du parcellaire.