Les mollières de Berck sont composées d’un remarquable système prairial arrière-littoral avec une mosaïque de prairies hygrophiles à mésophiles développées sur des sols non salés à subsaumâtres, voire localement paratourbeux. Ceci s’explique par l’origine de ce site au nom bien évocateur puisqu’il s’agit de l’estuaire fossile du ruisseau de l’Arche dont l’ancienne embouchure correspond à l’actuelle place de l’entonnoir à Berck. Outre les valeurs patrimoniales développées ci-après, les Mollières de Berck constituent ainsi un témoin géomorphologique et historique très précieux de l’évolution naturelle et humaine de la plaine maritime picarde depuis le Moyen-Âge L’originalité et l’intérêt écologique exceptionnels tiennent de la conjugaison de multiples facteurs tels que la microtopographie, la nature du substrat, le contact de plusieurs hydrosystèmes, une gestion extensive très ancienne par fauche et pâturage sans apport d’éléments nutritifs, des inondations hivernales prolongée … A cet égard, le développement des systèmes aquatiques et hygrophiles prairiaux est ici remarquable : mares de chasse aux eaux saumâtres avec des herbiers de charophytes, groupements phanérogamiques aquatiques, prairies turficoles initiales de l’Hydrocotylo vulgaris - Juncetum subnodulosi, prairies de fauche mésotrophiles de différents niveaux topographiques (Eleocharo palustris - Oenanthetum fistulosae, Bromion racemosi, Colchico autumnalis - Arrhenatherenion elatioris …). Malgré sa faible superficie, la diversité et la qualité de ses végétations a permis le maintien sur les Mollières d’une flore exceptionnelle. 24 taxons sont présents sur le site dont 7 protégés au niveau régional et 2 au niveau national (Helosciadium repens et Gentianella amarella, cette dernière à confirmer, l’observation datant de 1994). L’élément emblématique du site est sans conteste la présence de l’Ache rampante (Helosciadium repens), espèce inscrite à la Directive européenne "Habitats-Faune-Flore" et très rare en Europe. Sa population s’étend sur près d’un hectare avec des milliers d’individus ce qui en fait la plus importante population de la région et une des populations françaises majeures. Le Blysme comprimé (Blysmus compressus), qui est également une autre espèce phare du site, est ici dans une de ses trois dernières stations régionales mais son maintien nécessite d’être confirmé car, bien que recherchée, elle n’a pas été revue en 2007. A noter qu’elle a complètement disparu de l’intérieur des terres et ne se maintient qu’en contexte littoral et arrière-littoral. L’Eléocharide pauciflore (Eleocharis quinqueflora) est une très discrète cypéracée, protégée et très rare dans la région, qui renforce également l’intérêt majeur du site mais là encore, son maintien est à confirmer. Enfin, la présence de diverses plantes subhalophiles plus ou moins rares (Glaux maritima, Triglochin maritima, Bolboschoenus maritimus…) atteste du passé marin de ce site. 4 espèces déterminantes de faune ont été recensées sur cette ZNIEFF : 4 espèces d’Oiseaux nicheurs. Cette ZNIEFF, constituée de prairies humides, a accueilli pendant la période indiquée le seul couple nicheur de Cigogne blanche du littoral du Pas de Calais (TOMBAL et al, 1996). L’espèce est inscrite à l’Annexe I de la Directive Oiseaux et est très rare au niveau régional. Pour la reproduction, la Cigogne blanche recherche des milieux ouverts avec, pour l’installation du nid, quelques grands arbres ou des constructions diverses. L'Echasse blanche et l'Huîtrier pie, tout deux identifiés comme assez rares dans la région (TOMBAL et al, 1996), ont également niché pendant la période sur ce site proche de l'estuaire de l'Authie. L’Echasse blanche, inscrite à l’Annexe I de la Directive Oiseaux, s’est tout d’abord installée en région dans les secteurs plutôt naturels à proximité du littoral avant de coloniser certains sites artificiels (bassins de décantation, etc.). Ces derniers sont d’ailleurs plus accueillants que le littoral pour la reproduction malgré une plus grande instabilité : ils évoluent rapidement et peuvent perdre tout intérêt pour l’espèce (TOMBAL et al., 1996). L’Huîtrier pie niche le long du cordon littoral au niveau des côtes basses de Flandre maritime et de Plaine picarde. Dans la Plaine maritime picarde, les sites de reproduction sont localisés au niveau des estuaires, principalement celui de l’Authie. La ZNIEFF de la Mollière de Berck est l’un des deux sites régionaux, avec le Platier d’Oye, où l’Huîtrier pie niche de manière stable (TOMBAL et al, 1996). La Cisticole des joncs niche également sur le site. Cette espèce est considérée comme exceptionnelle dans la région, Après une diminution sévère des effectifs au cours de l’hiver rigoureux de 1985, la dynamique est progressive sur l’ensemble du littoral à la faveur des hivers plus doux (TOMBAL et al., 1996).
Extension du périmètre vers le Nord-Ouest par rapport à celui de 1ère génération (inclusion du champ de courses de l’hippodrome !), justifiée par la présence et l’abondance de l’Ache rampante (Helosciadium repens), espèce végétale inscrite à la Directive européenne.