ZNIEFF 310013738
Reliques de marais maritimes entre Audruicq, Bourbourg et St-Folquin

(n° régional : 01090003)

Commentaires généraux

Situé au cœur de la plaine maritime flamande, ce site s’inscrit au sein d’un complexe de polders comportant un important réseau de fossés, de cours d’eau et de cultures. Les quelques prairies et zones humides qui ponctuent ce secteur constituent la ZNIEFF "Reliques de marais maritimes entre Audruicq, Bourbourg et St-Folquin".

Cette ZNIEFF est donc composée de différentes zones humides entre Audruicq, Bourbourg et St-Folquin :

- Deux prairies et une mare au lieu-dit "les hauts arbres" à Saint-Georges-sur-l’Aa ;

- Le marais à la confluence entre le Mardick et l’Aa à Saint-Folquin ;

- Une mare de chasse au nord du lieu-dit du "Pont du Bac" à Bourbourg ;

- Deux marais au lieu-dit du "Poupremeete" à Bourbourg ;

- Une prairie au "Marais Babelart" au sud de Saint-Omer-Capelle ;

- Une prairie au "Marais d’Hennuin" au sud de Saint-Folquin ;

- L'îlot situé à la jonction du Canal de Calais à Saint-Omer, du Mardick et du Meulestroom.

Les mares de chasse sont de véritables mosaiques d’habitats hygrophiles à amphibies d’eau douce ou subsaumâtres à saumâtres, avec en particulier de remarquables végétations (sub-)halophiles relictuelles liées à des conditions locales tout à fait particulières et originales (anomalie de salinité, absence de drainage dans des sols à texture très fine). D’un grand intérêt tant floristique qu’écologique.

On trouve ainsi dans les prairies les plus humides la Laîche divisée (Carex divisa) très rare dans la région, mais qui semble être en progression, la Laîche à épis distants (Carex distans) assez rare, le Jonc de Gérard (Juncus gerardi), ou encore le Rhinanthe à feuilles étroites (Rhinanthus angustifolius).

Dans les mares, sur les berges se développent des végétations amphibies avec notamment le Butome en ombelle (Butomus umbellatus), la Patience des marais (Rumex palustris) ou encore la Massette à feuilles étroites (Typha angustifolia). Concernant les plantes aquatiques, on peut noter la Baldellie fausse-renoncule (Baldellia ranunculoides), la Zannichellie des marais (Zannichellia palustris), on notera également la présence importante de characées.

Les milieux propices à la faune sont fragmentaires mais abritent néanmoins un nombre important d'espèces déterminantes. Parmi celles-ci, on compte 18 espèces d'oiseaux nicheurs, principalement inféodés aux milieux humides variés que propose la mosaique de cette ZNIEFF. Le marais de Saint-Folquin, à la confluence de l'Aa et du Mardick, présente en particulier une roselière de taille assez importante (une dizaine d'hectares) riche en différentes espèces, en particulier des passereaux paludicoles : Bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus), Rousserolle effarvate (Acrocephalus scirpaeus), Phragmite des joncs (Acrocephalus schoenobaenus), Cisticole des joncs (Cisticola juncidis) et Bouscarle de Cetti (Cettia cetti) mais aussi des espèces comme le Martin-pêcheur d'Europe (Alcedo atthis) ou le Busard des roseaux (Circus aeruginosus). La mare de chasse au lieu-dit Pont du Bac, située juste de l'autre côté de l'Aa, entourée d'une petite prairie humide, est riche en limicoles nicheurs comme le Vanneau huppé (Vanellus vanellus) et l'Echasse blanche (Himantopus himantopus). L'Hypolaïs ictérine (Hippolais icterina), passereau caractéristique des milieux semi-ouverts buissonnants ou arborés à proximité de l'eau, est également présente dans les haies autour de la mare. Les petits marais de Poupremeete abritent quelques passereaux paludicoles (à nouveau Rousserolle effarvate, Phragmite des joncs et Bouscarle de Cetti) mais aussi des espèces plus caractéristiques des strates buissonnantes comme la Fauvette grisette (Sylvia communis). Enfin, les mares du sud de la ZNIEFF, à proximité de Ste-Marie-Kerque (Marais Babelart et Marais d'Hennuin) présentent un paysage alternant prairies, mares et haies, accueillant un cortège intéressant d'espèces de milieux semi-ouverts non-nécessairement humides, comme le Tarier pâtre (Saxicola rubicola), la Linotte mélodieuse (Linnaria cannabina) ou la Tourterelle des bois (Streptopelia turtur).

L’entomofaune comprend, quant à elle, une seule espèce d’odonates déterminante, appréciant les eaux stagnantes à faiblement courantes du site : l’Agrion joli (Coenagrion pulchellum). Le marais de Saint-Folquin concentre l'essentiel de l'intérêt faunistique de la zone puisqu'il constitue une relique des anciens marais de Flandre Maritime. 

Le territoire des Flandres maritimes, avec sa situation géographique, présente également des enjeux aquatiques importants. En effet ce territoire comporte un dense maillage hydrographique avec la présence du Delta de l’Aa. Malheureusement, sous les pressions anthropiques fortes et récurrentes, ce territoire s’est transformé. Dès lors, les milieux écologiques et la biodiversité qu’il abritait ont fortement diminué. Néanmoins, ce territoire reste à forts enjeux sur les espèces piscicoles notamment de par sa faible distance à la mer, à l’image de l’estuaire de la Somme ou de l’Escaut. Par ailleurs dans le cadre du règlement européen No 1100/2007 du 18 septembre 2007 relatif à l’anguille, le fleuve de l’Aa a été défini comme zone prioritaire dans le plan de gestion national et plus particulièrement le volet Artois Picardie. Ainsi, sur plusieurs stations du réseau de suivi mis en oeuvre par l’OFB, l’Anguille européenne (Anguilla anguilla) a pu être observée. Le secteur de la Flandre Maritime constitue un territoire important pour la réalisation de la partie en eaux douces de son cycle biologique. La Lamproie marine (Petromyzon marinus), le Saumon atlantique (Salmo salar) et la Truite de mer (Salmo trutta) sont potentiellement présents sur le site. Ces espèces correspondent aux grands migrateurs. De nombreuses observations ont permis de mettre en évidence une colonisation par la truite de mer ou encore le saumon atlantique de l’axe hydrographique Aa.

Commentaires sur la délimitation

Situé au coeur de la plaine maritime flamande, ce site est inscrit au sein d’un complexe de polders comportant un important réseau de fossés, cours d’eau et autres zones humides abritant une diversité importante de communautés et d’espèces végétales. L’extension au sud de ce site avait été réalisée par le passé suite à la découverte d’un cours d’eau qui recèlait plusieurs espèces déterminantes de ZNIEFF (Acorus calamus, Potamogeton lucens, Myriophyllum verticillatum...). Cette ZNIEFF est alors dénommée : "Tourbière saumâtre de Poupremeete, canal de Bourbourg, marais David et prés St. Georges".

En 2021, toutes les cultures ont été retirées de la ZNIEFF réduisant ainsi drastiquement sa surface. Les watergangs entourant ces champs ont eux aussi été retirés de la ZNIEFF, malgré les quelques plantes aquatiques et quelques espèces d'oiseaux déterminantes ZNIEFF présentes ponctuellement. En effet, la présence de ces espèces : Zannichellia palustris subsp. palustris, Ranunculus aquatilis, Spirodela polyrhiza pour les plantes, et le Phragmite des joncs (Acrocephalus schoenobaenus) pour l'avifaune, féquentes et abondantes dans les watergangs dans l’ensemble de la plaine maritime flamande, ne constitue pas une originalité suffisante pour maintenir la totalité du réseau de watergang dans la ZNIEFF.

Le secteur au sud comprennant le Meulstroom et l'Ecluse d'Hennuin ayant fait l'objet d'une extension auparavent suite à la découverte de plusieurs espèces remarquables (Acorus calamus, Potamogeton lucens, Myriophyllum verticillatum...) à finalement également été suprimé de la ZNIEFF car plus aucune espèce déterminante de ZNIEFF n'y a été observée (le milieux semblant beaucoup moins favorable).

Ainsi ces différentes réductions de périmètre conduisent dorénavant à dénommer cette ZNIEFF : "Reliques de marais maritimes entre Audruicq, Bourbourg et St-Folquin".