Cette ZNIEEF s’intègre parfaitement dans le système paysager des monts de Flandre, et possède l’intérêt écologique indéniable d’être un pôle boisé, relais, constituant une partie du corridor vert au sein de la plaine des Flandres dénuée en grande partie d’espaces forestiers. Du haut de ses 150 mètres, le Mont noir, comme les autres monts de Flandre, est une butte-témoin, relique de l'ère tertiaire, constituées d’argiles sableuses de Roubaix, de sables glauconieux de l’Yprésien supérieur, de sables blanc-verdâtres, de sables calcareux et de sables et grés ferrugineux au sommet. Le Mont noir est accolé au mont rouge, situé en Belgique et domine largement la plaine des Flandres françaises et belges, région légèrement vallonnée. Cette géomorphologie et cette diversité de substrats géologiques favorisent la diversité phytocénotique. Le Mont noir possède une belle mosaïque de biotopes constituée de zones de cultures, d’espaces bocagers et de boisements. De plus, ses flancs sont parcourus par des fossés de drainage et des petits ruisseaux qui prennent leur origine au niveau de sources. En fonction de la nature du substrat et du niveau d’humidité, on observe différents systèmes : un système acidiphile sur sables où se développe la forêt acidiphile atlantique à Houx commun (Ilici aquifolii - Fagetum sylvaticae) à laquelle sont associées les végétations de fourrés, d’ourlets et de pelouses acidiphiles (Violion caninae, Conopodio majoris - Teucrion scorodoniae…). Les espèces rares qui profitent de ces conditions sont l’Ornithope délicat (Ornithopus perpusillus), le Gaillet des rochers (Galium saxatile), le Blechne en épi (Blechnum spicant), … un système acidicline sur pente avec la hêtraie atlantique à Jacinthe des bois (Endymio non-scriptae - Fagetum sylvaticae) et ses végétations associées, un système neutro-acidicline mésophile de bas de pente avec la chênaie à Jacinthe des bois (Endymio non-scriptae - Carpinetum betuli), un système de sources alimentées par des nappes perchées qui se développent en auréole autour du Mont noir et le système hygrophile des becques qui dévalent les flancs. On y rencontre des végétations fontinales avec la Dorine à feuilles alternes (Chrysosplenium alternifolium) et la Dorine à feuilles opposées (Chrysosplenium oppositifolium), des mégaphorbiaies avec le Scirpe des forêts (Scirpus sylvaticus), et des herbiers aquatiques à Potamot nageant (Potamogeton natans) ou à Characées. Rappelons également la grande valeur paysagère des forêts du site avec la subsistance de magnifiques et très vieux chênes et hêtres dotés d’un tronc massif. Cette grande diversité écologique composée d’au moins une dizaine de taxons et une vingtaine de végétations déterminants de ZNIEFF justifie sans conteste l’inscription de ce site à l’inventaire des ZNIEFF de la région Nord-Pas de Calais ! Concernant la faune, cinq espèces déterminantes ont été identifiées sur le site, dont deux espèces déterminantes de Mollusques : Vertigo substriata et Acicula fusca. Vertigo substriata n’est connue en région qu’en Flandre intérieure et dans l’Avesnois (CUCHERAT, 2005). L’Oreillard roux, inscrit à l’Annexe IV de la Directive Habitats et peu commun en région (FOURNIER [coord.], 2000), est également observé sur le site. Cette espèce recherche principalement les milieux forestiers et les vallées alluviales (ARTHUR & LEMAIRE, 2009).
Le périmètre englobe complètement le mont comprenant le bois, les pâtures et les cultures. Le périmètre de la première génération a été agrandi afin d’inclure les petits bois de bas de pente qui se situent au Nord-Ouest, au lieu dit des « Sept mesures ». Cette zone ne semble pas abriter d’espèces déterminantes, mais on y retrouve 2 habitats déterminants : Alnenion glutinoso – incanae et Junco effusi - Lotetum uliginosi.