Vaste terril plat, un des plus anciens de la région, constituant un ensemble écosystémique très diversifié où se côtoient les végétations méso-xérophiles typiques des terrils (pelouse et boisement pionniers) et celles des zones humides (zones d’extractions et d'aménagements écologiques).
Les pelouses sur schistes hébergent des populations importantes d’un ensemble de plantes remarquables rares ou absentes en dehors du bassin minier. De petites zones de combustion comportent une flore thermophile originale. Les pentes schisteuses accueillent par ailleurs deux espèces remarquables d'orthoptères : le Tetrix des carrières (Tetrix tenuicornis) et le Gomphocère tacheté (Myrmeleotettix maculatus). Le Grillon d'Italie (Oecanthus pellucens) n'a en revanche pas été revu depuis plus de 20 ans, malgré une pression d'observation relativement élevée. On notera en outre que le cortège entomologique est très diversifié, en particulier en ce qui concerne les hyménoptères (Vago, 2008 ; 2009).
La zone humide, résultant d’une importante extraction de matériaux, héberge aujourd'hui un cortège d'espèces caractéristiques des bas-marais. Le caractère "rupestre" des habitats associés convient particulièrement bien à 3 espèces de crapauds : l’Alyte accoucheur (Alytes obstetricans), le Crapaud calamite (Epidalea calamita) et le Pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus). Le Crapaud calamite et le Pélodyte ponctué, présents en région principalement dans les endroits sablonneux du littoral, s'avèrent capables de coloniser des milieux secondaires comme les talus, les carrières ou les terrils. Un peu moins exigeant dans le choix de ses biotopes, l'Alyte accoucheur apprécie toutefois, en dehors de la période de reproduction, les secteurs bien ensoleillés parsemés de pierres ou de rochers, sous lesquels il peut se mettre à l'abri (Lescure & De Massary, 2012). Dans le nord de la France, les colonies sont situés en des lieux bénéficiant d'un microclimat chaud, qu'on retrouve sur les pentes bien exposées des terrils (ACEMAV coll., Duguet & Melki, 2003). Notons aussi pour l'herpétofaune, la présence de la Couleuvre à collier (Natrix helvetica), peu commune dans le Nord et le Pas-de-Calais. Plusieurs espèces d'insectes typiques des zones humides peuvent également faire l'objet de mentions spéciales, comme l'Aeschne isocèle (Aeshna isoceles), l'Aeschne printanière (Brachytron pratense), l'Agrion joli (Coenagrion pulchellum), le Criquet ensanglanté (Stethophyma grossum), la Coccinelle à treize points (Hippodamia tredecimpunctata) ou la Coccidule tachetée (Coccidula scutellata).
La liste des oiseaux nicheurs est marquée par la présence du cortège des espèces paludicoles dont quelques-unes sont patrimoniales en région : citons le cas du Blongios nain (Ixobrychus minutus) nicheur possible et rare dans la région (Boutilleux, 2021). Mais aussi la Bouscarle de Cetti (Cettia cetti), la Rousserole effarvatte (Acrocephalus scrirpaceus), le Bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus), la Gorgebleue à miroir (Cyanecula svecica) et le Râle d’eau (Rallus aquaticus).
On notera également la présence d’espèces inféodées aux strates arbustives basses, notamment les vieilles roselières envahies par les saules : le Pouillot fitis (Phylloscopus trochilus) et la Tourterelle des bois (Streptopelia turtur).
Le site, notamment les parties humides, est également utilisé comme lieu de gagnage pour un certain nombre d’espèces déterminantes de ZNIEFF mais non nicheuses comme la Bécassine des marais (Gallinago gallinago), la Bécasse des bois (Scolopax rusticola), le Héron cendré (Ardea cinerea), la Grande Aigrette (Ardea alba), l’Aigrette garzette (Egretta garzetta) ou encore le Chevalier guignette (Actitis hypoleucos).
Les parties boisées, quant à elles, n'accueillent pas de façon régulière de grands nymphalidés forestiers. Ils sont néanmoins ponctuellement observés et cette ZNIEFF pourrait présenter des enjeux importants pour la conservation de ces espèces, en s'inscrivant dans la trame verte régionale.
Le périmètre est circonscrit aux zones de dépôts miniers (schistes et grès). Une extension vers l’ouest du périmètre initial (1ère génération) est justifiée par la présence d’un petit terril hébergeant diverses communautés et espèces végétales déterminantes de ZNIEFF. Afin de coller au mieux aux zones de dépôts miniers, une petite extension est réalisée en 2023 au sud ouest du périmètre.