ZNIEFF 310030061
Argilière de Saint-Momelin

(n° régional : 00000263)

Commentaires généraux

L’argilière de Saint-Momelin est un ancien site d’exploitation de l’argile, cette exploitation ayant été arrêtée à la fin des années 1980. Aujourd’hui, la carrière d’extraction, dont la profondeur atteindrait localement 12 à 15 m, a laissé un plan d’eau bordé de talus élevés formés de matériaux "stériles" (non exploitables). La nature y retrouve ses droits. Les moutons sont les principaux gestionnaires. L’ensemble du site a été aménagé pour l’accueil du public avec la création de plusieurs cheminements. La juxtaposition de plans d’eau, de pâtures, de talus et de vastes fourrés confère au site une grande valeur paysagère.

Les plans d’eau hébergent de nombreuses végétations aquatiques, amphibies et hygrophiles de plus ou moins grande valeur. Bien que récent, cet ensemble est favorable au maintien d’une flore riche et diversifiée.

Les végétations aquatiques sont encore relativement jeunes et mal structurées. Un herbier fragmentaire à Potamot fluet (Potamogeton pusillus) relevant du Potamion pectinati, recouvre une grande surface de l’étang principal. A proximité des berges s’étend au printemps un remarquable herbier aquatique à renoncules (du sous-genre Batrachium) constituant une végétation déterminante de ZNIEFF du Ranunculion aquatilis.

Le plan d’eau principal est également colonisé par un vaste herbier d’algues enracinées, pionnier des eaux calmes, relevant des Charetalia hispidae, végétation déterminante de ZNIEFF.

Les berges du plan d’eau abritent une roselière relevant du Solano dulcamarae - Phragmitetum australis. Cette végétation est d’autant plus remarquable qu’elle est très bien structurée sur un long linéaire au niveau des deux plans d’eau.

Les abords du grand plan d’eau ont été clôturés et sont pâturés par des moutons. Très récente, la végétation n’y est pas bien exprimée mais elle accueille plusieurs espèces déterminantes de ZNIEFF qui révèlent les fortes potentialités du site. Ainsi la présence de l’Orge faux-seigle (Hordeum secalinum) caractérise-t-elle les potentialités d’expression de la prairie de fauche ou pâturée extensivement à Orge faux-seigle et Ivraie vivace (Hordeo secalini - Lolietum perennis), végétation la plus remarquable de l’argilière. En voie de maturation floristique, cette végétation occupe une surface étendue au niveau des parties courtement inondables au nord du grand plan d’eau ainsi que sur les surplombs argileux pâturés. Notons également la présence du Jonc à fleurs obtuses (Juncus subnodulosus), espèce protégée dans la région.

La gestion par fauche d’espaces herbacés au niveau des cheminements et de quelques clairières a permis l’installation de végétations encore très mal exprimée, proches des prés de fauche mésotrophiles sur sols frais à humides. Globalement en régression suite à la destruction des prés de fauche à vocation agricole (mise en culture, urbanisation …), ces "prairies" gérées à des fins conservatoires sont désormais l’ultime refuge de certaines des espèces typiques de l’ Hordeo secalini - Lolietum perennis. Citons notamment le Silaüs des prés (Silaum silaus), plante protégée dans la région.

Bien que n’étant pas considéré comme déterminant de ZNIEFF, notons tout de même la présence remarquable du Sison amome (Sison amomum), petite Apiacée dont les populations régionales sont situées principalement en Flandre maritime.

Citons une autre curiosité botanique observée sur un site : le Chénopode fétide (Chenopodium vulvaria). Il s’agit de la seule observation récente de cette espèce dans le Nord-Pas de Calais.

Au total 4 végétations et 9 taxons déterminants de ZNIEFF ont pu être recensés dont 2 protégés dans la région (Juncus subnodulosus et Silaum silaus).

Commentaires sur la délimitation

Le périmètre de cette nouvelle ZNIEFF englobe l’ensemble de l’espace naturel sensible correspondant à l’argilière de Saint-Momelin à l’est de la commune de Saint-Momelin, espace géré par le département du Nord. Les plans d’eau et les abords plus ou moins humides abritent une importante diversité floristique et phytocénotique, justifiant pleinement l’intégration de ce site à l’inventaire des ZNIEFF de la région Nord-Pas de Calais.