Le site du bocage de Ferques présente une géologie feuilletée d’une grande complexité : sur moins de deux kilomètres se succèdent une dizaine de couches géologiques en bandes d’orientation est-ouest. Les principales sont les Loess pléistocènes, les assises crétacées du Turonien, du Cénomanien, de l’Aptien et les assises du Dévonien (Frasnien et Givétien). Les assises du Dévonien sont les plus étendues sur le périmètre de la ZNIEFF, elles contiennent des calcaires, des dolomies, des argilites et des argiles. La topographie est assez douce et le site est situé sur un versant d’orientation sud aboutissant dans la vallée du ruisseau de Blacourt.
Le site jouxte les carrières du Boulonnais et de la Vallée heureuse et la principale menace pour le site est la destruction pure et simple par le creusement de nouvelles carrières ou le dépôt de remblais. Une étude d’impact préalable à un dépôt de remblais a d’ailleurs été l’occasion de la découverte en 2005 de sites d’un intérêt floristique et phytocénotique majeur. Une autre menace est l’embroussaillement des sites les plus intéressants dans la mesure où il s’agit généralement de parcelles sous la propriété des entreprises d’extraction qui ne sont pas actuellement exploitées et reçoivent tout au plus une gestion à but cynégétique.
L’intérêt patrimonial du site est majeur. Il s’agit d’un des sites où les végétations marnicoles boulonnaises sont les mieux exprimées, à la fois par la diversité et l’originalité des végétations et par la diversité et l’intérêt floristique de ces mêmes végétations. On y trouve en particulier des formes très bien exprimées du Dactylorhizo meyeri - Silaetum silai, association endémique du Boulonnais, des végétations pelousaires associées à l’association précédente, très originales (connues actuellement sur trois sites, tous du Boulonnais) et restant à caractériser précisément (elles ont été rapportées temporairement au Violion caninae). On y trouve enfin une forme de prairie hygrophile mésotrophile rapportée à l’Hydrocotylo vulgaris - Schoenion nigricantis (mais restant elle aussi à caractériser plus précisément). Ces trois végétations hébergent une flore exceptionnelle et il faut souligner la présence de 7 espèces appartenant à la liste rouge régionale : Carex tomentosa, Carex pulicaris, Coeloglossum viride, Dactylorhiza maculata, Epipactis palustris, Genista tinctoria, Hippocrepis comosa, Selinum carvifolia.
Au total, 9 végétations et 27 espèces déterminantes de ZNIEFF ont été inventoriées.
Cette ZNIEFF abrite une diversité de milieux accueillant chacun une faune caractéristique. La forteresse de Mimoyecques, abri artificiel datant de la seconde guerre mondiale, abrite le site d'hibernation régional majeur en effectifs d'individus . Il s'agit du plus gros site d'hibernation du Murin à oreille échancré du Nord de la France , certainement en relation avec la colonie d'Ardres de la ZNIEFF 265. C'est un site majeur également pour le Grand rhinolophe et le Murin des marais.
Les coteaux qui le surplombent accueillent une partie des espèces de papillons de jour liées aux pelouses sèches Erynnis tages est assez rare au niveau régional, Spiala sertorius est rare au niveau régional.(HAUBREUX, 2009)
La vallée du Blacourt accueille les espèces liées aux zones humides. Le Triton crêté, en annexe II de la Directive Habitat et le Pélodyte ponctué. Ce dernier est dans la région en limite de son aire de répartition ce qui confère une importance particulière à tous les sites où il se reproduit.
La ZNIEFF comprend les bocages des communes de Leubringhen, Ferques, Leulinghen-Bernes, Landrethun-le-Nord et Saint-Inglevert. Limitée à l’est par l’autoroute A16, elle s’étend depuis la Carrière du Boulonnais au sud jusqu’à la route départementale D249. Au nord de celle-ci, le bocage disparaît mais la ZNIEFF se poursuit pour englober les boisements de la Côtière, de Vauleux jusqu’au bois de l’Abbaye.