Creusé dans les craies du plateau par la Course, le versant de la rive droite de la rivière décrit des indentations complexes culminant ici vers 192 mètres d’altitude, proche de l’altitude maximale du département. Parmi les nombreuses vallées sèches caractérisant la rive droite, le vallon du Mont-Culé est un des meilleurs représentants. Véritable verrou, l’amont du vallon décrit une forme de fer à cheval dont la partie sommitale boisée coiffe un coteau particulièrement raide se prolongeant en promontoire au sud-est. D’autre part, ce versant est parsemé de talus escarpés dont le plus remarquable s’étire sur plus de 1 000 mètres (coteau de la Grande Pièce). Ces accidents de relief ont été favorables à la préservation d’importantes potentialités naturelles.
Au total, cinq végétations et neuf taxons de flore déterminants de ZNIEFF ont été observés en 2019. Parmi les végétations, on trouve notamment une pelouse calcaire qui accueille la grande majorité des espèces déterminantes de ZNIEFF du site. Les espèces observées sur cette ZNIEFF sont toutes inféodées à des sols calcaires (Aquilegia vulgaris subsp. vulgaris, Carex caryophyllea, Gentianella germanica, Lathyrus sylvestris), deux espèces d’intérêt majeur n’ont pas été revues en 2019 :
- l’Orchis musc (Herminium monorchis), inscrit à l’annexe 4 de la Directive européenne Habitats-Faune-Flore, est très rare et en danger d’extinction en Hauts-de-France. Observé en assez grand nombre - une centaine de pieds - dans les années 90, il a été revu en 2010 en plus petits effectifs. Toutefois, cette espèce fleurit irrégulièrement et son observation en est rendue plus aléatoire ;
- l’Ophrys verdissant (Ophrys virescens) est pour sa part rare et vulnérable en Hauts-de-France. Cette espèce déjà observée en 1995, présentait plusieurs stations en 2010.La faune compte 17 espèces déterminantes. Des prospections entomologiques localisées (Coteaux des Quarante et de la Grande Pièce) ont permis de recenser sept espèces déterminantes de ZNIEFF dans les milieux ouverts.
Six Lépidoptères Rhopalocères déterminants ont ainsi été identifiés. La végétation des pelouses et des ourlets compte de nombreuses espèces végétales sources de l’alimentation de leurs chenilles (Dipsacacées, Fabacées, Poacées, Hélianthèmes, Sanguisorbes…). Soulignons d’abord la présence du Damier de la Succise (Euphydryas aurinia), très rare dans le Nord et le Pas-de-Calais, protégé sur l’ensemble du territoire national et inscrit en annexe II de la Directive européenne « Habitats-Faune-Flore ». Il a été observé à plusieurs reprises sur ces coteaux bien exposés qui correspondent à son habitat de prédilection (prairies maigres, pelouses, lisières ensoleillées). Une autre espèce rare dans la région, l’Hespérie de la Sanguisorbe (Spialia sertorius) a aussi été signalée. Le Demi-deuil (Menalargia galathea), le Point de Hongrie (Erynnis tages) et l’Argus brun (Aricia agestis) affectionnent eux aussi les prairies maigres et les pelouses (LAFRANCHIS, 2000). Le Thécla du bouleau (Thecla betulae) a quant à lui été observé dans les lisières. Malgré son nom vernaculaire, les chenilles de ce papillon se nourrissent principalement sur le prunellier (LAFRANCHIS, 2000), bien représenté dans les fourrés des coteaux calcaires.
Enfin, un orthoptère déterminant de ZNIEFF, le Gomphocère roux, ou « Criquet des talus », (Gomphocerippus rufus) a été observé sur le coteau de la Grande Pièce. Cette espèce colonise les lisières, clairières, prairies sèches et également les broussailles.
Parmi les 10 espèces d'oiseaux déterminantes, la plupart sont contactées sur le coteau de la grande Pièce. Notamment l’Hypolaïs ictérine (Hippolais icterina) classé en danger dans la liste rouge Nord – Pas-de-Calais suite à un déclin modéré mais continue à l’échelle de l’Europe ainsi que le Pipit des arbres (Anthus trivialis) quasi-menacé dont la répartition dans le Nord et le Pas-de-Calais apparait maintenant très fragmentée (Gajocha, 2019). Les champs et prairies bocagères permettent de maintenir la nidification du Vanneau huppé (Vanellus vanellus), espèce dont les habitats de prédilections sont les prairies humides mais dont les cultures extensives lui sont favorables. Le Gobemouche gris (Muscicapa striata), espèce discrète est observé dans les conifères pendant la saison de reproduction.
Dans un environnement immédiat dominé par les grandes cultures et les prairies améliorées, les coteaux et le bois du Mont-culé qui composent la ZNIEFF se distinguent tant par la nature des habitats que par la géomorphologie du site. Le périmètre de la ZNIEFF correspond ainsi à une unité topographique remarquable en forme de fer-à-cheval qui marque la rupture entre le plateau cultivé et la vallée sèche du fond des Quarante, celle-ci accueillant aussi des cultures. Le périmètre comporte un prolongement linéaire important au Sud-Ouest pour inclure le coteau de la Grande Pièce.