Située au niveau d'anciennes terres agricoles, cette petite ZNIEFF fait partie d’un espace multifonctionnel aménagé par le SIVOM (Syndicat intercommunal à vocation multiple) de l’Aa, notamment dans le cadre des mesures compensatoires du terminal méthanier de Dunkerque. Cet espace consiste en une base de loisirs (pêche, téléski nautique, randonnées pédestres, cyclotouristes et équestres) et de sports de plein air (aviron, canoë-kayak, triathlon, natation longue distance, dériveur, planche à voile, 0ptimist...). Il comprend également l’aménagement d’une zone naturelle constituée de zones humides et d'autres milieux variés. C’est ce dernier espace, dont l'aménagement s'est achevé en 2015, qui fait l’objet d’une inscription en ZNIEFF de type I.
Le site est constitué de deux grands bassins utilisés pour la planche à voile ou l’Optimist, et d’espaces plus naturels conçus pour la biodiversité. Bien que d'origine très récente, les prairies, les friches, les roselières et enfin un plan d’eau parsemé d’ilots aux contours particulièrement irréguliers présentent une importante richesse floristique. On notera cependant la présence de la Crassule de Helms (Crassula helmsii), considérée comme une exotique particulièrement envahissante. Cette espèce encore relativement peu présente dans la région colonise très rapidement les fossés, étangs, et plan d’eau des territoires où elle est présente. Elle forme des tapis monospécifiques et denses de plusieurs centimètres d’épaisseur. La Crassule de Helms risque à terme de supplanter totalement la flore amphibie indigène de cette ZNIEFF.
L’intérêt faunistique de cette ZNIEFF est avant tout ornithologique : pas moins de 49 espèces d’oiseaux déterminants de ZNIEFF y nichent, concentrés sur à peine plus de 55 hectares. La gestion par le SIVOM de l’espace naturel a permis la création d’une mosaïque de milieux extrêmement divers, ce qui permet la présence de cortèges d’espèces très variés.
Le cœur de la zone est constituée de deux points d’eau principaux où de nombreuses espèces aquatiques nichent : Sarcelle d’été (Anas querquedula), Fuligules morillon (Aythya fuligula) et milouin (Aythya ferina), et Grèbe à cou noir (Podiceps nigricollis). La présence d’un îlot central végétalisé constitue l’habitat de nidification idéal pour deux espèces de Laridés, les Mouettes rieuse (Chroicocephalus ridibundus) et mélanocéphale (Ichthyaetus melanocephalus). À noter que le Fuligule morillon et surtout le Grèbe à cou noir sont connus dans la région pour nicher volontiers à proximité des colonies de ces Laridés dont ils apprécient la proximité. L’îlot central, sa végétation basse et ses berges sont également favorables à la nidification de limicoles et on y recense ainsi l’Échasse blanche (Himantopus himantopus), l’Avocette élégante (Recurvirostra avosetta) et le Petit gravelot (Charadrius dubius).
Une roselière est présente sur la partie sud-ouest de la « zone naturelle » du Parc de l'Aa. Elle y abrite un remarquable cortège de passereaux paludicoles déterminants de ZNIEFF avec la Rousserolle effarvate (Acrocephalus scirpaeus), le Phragmite des joncs (Acrocephalus schoenobaenus), qui arpente aussi les watergangs longeant la ZNIEFF, cette espèce n’étant pas spécifiquement inféodée aux roseaux, la Locustelle luscinioïde (Locustella luscinioides), la Bouscarle de Cetti (Cettia cetti), que l’on retrouve aussi dans les zones plus buissonnantes de la ZNIEFF, la Gorgebleue à miroir (Luscinia svecica), elle aussi n’étant pas spécialiste des roselières et fréquentant les zones plus arbustives à l’est de la roselière, et le Bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus). Le Busard des roseaux (Circus aeruginosus) est également nicheur sur cette roselière. Chose exceptionnelle dans la région, un couple de Héron cendré (Ardea cinerea) a construit son nid dans la roselière, à même le sol, au printemps 2022. Alors que ce comportement est connu dans le Sud de la France, cette espèce niche normalement dans les arbres en Hauts-de-France.Une petite butte sableuse à l’extrême sud-ouest de la ZNIEFF présente une paroi de quelques mètres de haut où niche une colonie importante d’Hirondelle de rivage (Riparia riparia).
Ces zones humides sont bordées à l’est par une colline recouverte d’arbustes et de buissons qui présente un cortège remarquable d’espèces des milieux semi-ouverts. Si l’importante population d’Hypolaïs ictérine (Hippolais icterina) est bien typique de la proximité de zones humides, on recense aussi d'autres espèces aux exigences écologiques diverses, mais qui ont en commun d’apprécier plus généralement la mosaïque d’espaces ouverts et chauds, d’ourlets, de buissons, d’arbustes et de haies : Bruant jaune (Emberiza citrinella), Tarier pâtre (Saxicola rubicola), Fauvette grisette (Sylvia communis), Pouillot fitis (Phylloscopus trochilus), Linotte mélodieuse (Linaria cannabina), Pipit des arbres (Anthus trivialis) ou encore le rarissime Roselin cramoisi (Carpodacus erythrinus). Le flanc ouest de la colline recouvert d’une prairie fleurie et les vastes zones enherbées au nord permettent la présence d’espèces d’affinités plus prairiales comme le Pipit farlouse (Anthus pratensis). Cet habitat est également très prisé par un papillon, la Thécla de la Ronce (Callophrys rubi) qui se reproduit sur une multitude d'espèces de plantes, tant herbacées qu'arbustives.Les habitats aquatiques de la zone constituent également les sites de reproduction de trois espèces d'Odonates déterminantes. Si l'Anax napolitain (Anax parthenope) préfère les grandes étendues d'eau, l'Orthétrum brun (Orthetrum brunneum) lui se reproduit dans les petits ruisseaux et fossés pauvres en végétation. L'Agrion joli, quant à lui, est plus ubiquiste et se reproduit dans une grandre variété d'habitats riches en plantes aquatiques (Dijkstra et al., 2015). On peut également citer le Crapaud calamite (Epidalea calamita) qui a besoin de mares temporaires pauvres en végétation et bien ensoleillées pour se reproduire. En effet, il ne supporte pas la présence de poissons et l'eau doit être suffisamment chaude pour permettre le développement des tétards avant l'assèchement des milieux.
Les limites de cette ZNIEFF correspondent à l'emprise du "Parc des Rives de l'Aa" pour une surface d'environ 56 hectares.
Le stade nautique (à l'Ouest) n’a pas été inclus dans la ZNIEFF car ce secteur est beaucoup plus artificialisé que le reste des espaces aménagés.