ZNIEFF 420007205
Collines du Piémont vosgien avec grands ensembles de vergers, de Saverne à Mutzig

(n° regional: 2677004)

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La vaste ZNIEFF II originelle « Paysage de collines et grands ensembles de vergers de Saverne à Obernai » s’inscrit dans le contexte des collines calcaires, adossées à la montagne vosgienne, qui s’étendent de Rouffach à Wissembourg sur une largeur moyenne de 4 à 6 km et à des altitudes inférieures à 500 m. « Cette partie de l’Alsace constitue au point de vue géologique, climatique, botanique, zoologique et économique, une région naturelle parfaitement distincte de la montagne et de la plaine. La douceur relative du climat et la nature physico-chimique du substratum – un calcaire chaud, aéré et perméable - permettent à certaines plantes thermophiles d’origine méditerranéenne et steppiques de l’Est de l’Europe d’y élire domicile » écrivait Kapp, E. en1959.

La vallée de la Bruche scinde cet ensemble collinéen en deux ZNIEFF complémentaires :

- Au Nord : Collines du Piémont vosgien avec grands ensembles de vergers, de Saverne à Mutzig

- Au sud : Collines du Piémont vosgien avec grands ensembles de vergers, de Gresswiller à Obernai (cf. FR420030470)

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Le secteur nord de Saverne à Wasselonne est délimité à l’Ouest par une faille qui la sépare nettement du grès vosgien, bien matérialisé sur le terrain par la lisière forestière. Il est constituée de divers formations superficielles déposées au cours du quaternaire. Ce secteur, remarquable sur le plan paysager, forme un vaste ensemble de vergers et de prairies bien conservées. Le Tannenwald, vaste plantation résineuse sur grès à voltzia et grès coquillier est exclu. Plus à l’est, le jeu des failles du champ de fracture de Saverne fait apparaître le calcaire du Muschelkalk qui forme les collines du Biberberg-Lerchenberg-Berg au niveau d’Otterswiller, qui culmine à 236 m, les collines de l’Absberg et du Koppenberg qui culminent à 350 m entre Marmoutier et Singrist, puis la colline du Ramelsberg qui vient se terminer au sud en plongeant vers la vallée de la Mossig, au niveau de Romanswiller.

Ces collines emblématiques sont classées en ZNIEFF I (FR420030069 - Collines calcaires du Ramelsberg et du Koppenberg à Romanswiller, Singrist et Marmoutier, et du Lerchenberg à Otterswiller) et sont surtout rendues exceptionnelles par le caractère thermophile de la flore qui s’y développe (pelouses sèches notamment) et par la faune associée.

A partir de Wasselonne et jusqu’à Wintzenheim-Kochersberg à l’est, et Marlenheim au sud, le massif du Goeftberg-Stephanberg-Marlenberg est assis sur le Muschelkalk. Là aussi, ce sont les prés et les vergers qui prédominent le paysage avec des pelouses remarquables sur les sommets, classés en ZNIEFF I (FR420007049 - Collines calcaires du Goeftberg, de l'Altenberg et du Stephansberg à Wasselonne, Hohengoeft et Nordheim). Au niveau du défilé du Kronthal, la Mossig a entaillé le terrain faisant apparaître le Bundsandstein supérieur, le Bundsandstein moyen et le grès vosgien qui forment les falaises des anciennes carrières d’où ont été extraites les pierres de construction de la Cathédrale de Strasbourg.

Au sud de la Mossig, le climat s’adoucit encore et le vignoble commence à prédominer, sur l’adret de Wangen à Westoffen puis de plus en plus largement, reléguant les vergers vers les coteaux orientés au nord et vers la lisière forestière. La Vigne (Vitis vinifera) aurait été introduite en Alsace par les Romains, sous l’Empereur Probus, vers l’an 280 (Kapp, E., 1976). La culture de la vigne s’est accompagnée d’une flore de 100 à 150 plantes environs (Alsace Nature, 1999) adaptées aux contraintes fixées par les pratiques agricoles. Certaines de ces plantes remarquables sont menacées par le traitement chimique des parcelles, comme la Gagée velue (Gagea villosa).

A l’est de la Mossig entre Scharrachbergheim-Irmstett et Wolxheim s’étend une petite chaîne de collines calcaires, dévolue à la vigne, dont les plus beaux secteurs naturels sont classés dans la ZNIEFF I FR420007201 (Pelouse du Scharrach à Scharrachbergheim, pelouses et carrières royales du Silberberg à Wolxheim et Dahlenheim). Il s’agit là aussi de pelouses, mais aussi de faciès d’enfrichement. D’anciennes carrières apportent une composante minérale au site en même temps qu’un refuge à la flore et à la faune qui y ont beaucoup pâti du développement du vignoble.

Au versant nord du débouché de la Vallée de la Bruche, l’ensemble massif des collines de Molsheim s’étend de Soultz-les-bains à Dinsheim-sur-Bruche. Le versant est, dominant Molsheim est très viticole avec de belles stations de la Tulipe sauvage (Tulipa silvestris) qui a colonisé le vignoble à partir du 16°s après s’être échappée de jardins. Le sommet est par contre largement forestier avec des pelouses sèches calcaires d’intérêt exceptionnel classées en ZNIEFF I (FR420007202 - Collines calcaires du Fort de Mutzig, du Jesselberg et Der Berg, à Soultz-les-Bains, Dangolsheim, Mutzig et Molsheim).

« (...) cette hauteur porte le « fort de Mutzig » ce qui lui a permis de devenir une sorte de réserve naturelle, les abords de la forteresse étant soustraits à la pénétration par les « civils ». (Kapp, E., 1976).» Outre un cortège floristique exceptionnel, riche notamment en Orchidées, ces pelouses abritent trois papillons excessivement rares en Alsace: l’Azuré de la croisette (Maculinea alcon rebeli) qui se reproduit uniquement sur la Gentiane croisette (Gentiana cruciata), l’Azuré du serpolet (Maculinea arion) et l’Azuré de l'esparcette (Polyommatus thersites). Ce dernier trouve ici un de ses deux seuls sites enregistré dans les Vosges Moyennes alsaciennes entre 2000 et 2012. Les falaises de grès rose du Felsbourg à la sortie Ouest de Mutzig présentent un intérêt pour les oiseaux rupestres en plus d’un intérêt pré-historique (site du paléolithique moyen riche en restes d’animaux).

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Le périmètre est conçu pour englober une entité vaste et relativement homogène de paysages typiques des collines des Vosges moyennes.

La ZNIEFF est dessinée à partir des données disponibles concernant ce groupe d’espèces, sur un pas de temps déterminé (2001-2012), des connaissances bibliographiques concernant leurs exigences vitales (qualitativement et en termes de surfaces) et à partir des connaissances des habitats biologiques en présence.

Le périmètre exclu les secteurs dégradés par l'intensification agricole, les zones forestières et les zones urbaines.