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Le Cirque du Nideck comprend une succession de roches volcano-sédimentaires d’âge permien (-260 à -245 Ma) correspondant à plusieurs phases d’activité volcanique. L’ignimbrite du Nideck (du latin ignis, feu et imber, imbris, pluie) est une ryolithe, roche magmatique effusive.
Les promontoires rocheux sont nombreux et des plantes remarquables viennent y rechercher des conditions bien particulières, sèches, chaudes et ensoleillées : la Biscutelle commune (Biscutella laevigata) au Hirschfels, l’Amélanchier à feuilles ovales (Amelanchier ovalis) au donjon inférieur, Melica transsylvanica au château supérieur (Braun, A., Trautmann, T., 2012.). Quelques pieds d’If (Taxus baccata) à port arborescent se sont maintenus à la faveur du microclimat sous la cascade, (Engel, R., 1978) et sur d’autres sites difficiles d’accès comme le donjon inférieur du Nideck. Ces milieux offrent des sites de reproduction au Faucon pèlerin (Falco peregrinus) et au Grand Corbeau (Corvus corax).
Les éboulis siliceux, plus ou moins actifs, sont peu accessibles et ont donc été relativement épargnés par la sylviculture (coupes à blancs et plantations). Ces peuplements présentent une bonne naturalité (bois mort, architecture variée). Dans les vallons au microclimat frais et humide, l’érablaie-tillaie d’éboulis où se mêlent le Frêne (Fraxinus excelsior) et l’Orme de montagne (Ulmus montana) s’est maintenue avec localement son cortège d’espèces typiques : le Scolopendre (Asplenium scolopendrium), le Polystic à soies (Polystichum setiferum), le Polystic à aiguillons (Polysticum aculeatum) et leur hybride fertile : Polystichum x bicknelli.
Lorsque l’éboulis est plus sec et mieux exposé, s’installe parfois une lande à callunes comme à l’extrémité sud du Schieberberg. Ce milieu minéral à végétation très clairsemée est favorable au Criquet des pins (Chorthippus vagans), au Lézard des murailles (Podarcis muralis) et à l’un de ses principaux prédateurs, la Coronelle lisse (Coronella austriaca).
Dans le fond des vallons et aux abords des ruisseaux se forment des sols engorgés où s’installe une flore adaptée : suintements à dorines avec la Dorine à feuilles alternes (Chrysosplenium alternifolium) et la Dorine à feuilles opposées (Chrysosplenium oppositifolium) dans le haut du Nideckbachtal, stations à Nivéoles de printemps (Leucojum vernum) dans le bas du Nideckbachtal où se maintient aussi Cicerbita macrophyla sur deux stations (Braun, A., Trautmann, T., 2012.). Les trous d’eau, flaques et ornières permettent la reproduction du Triton alpestre (Ichthyosaura alpestris) et du Triton palmé (Lissotriton helveticus).
Deux plantes en limite septentrionale d’aire méritent d’être signalées: le Cynoglosse d’Allemagne (Cynoglossum germanicum) dispersé sur les versants et la Lunaire vivace (Lunaria rediviva). Comme ailleurs dans les Vosges moyennes, les Lycopodiacées ne sont pas rares avec plusieurs stations de Lycopode en massue (Lycopodium clavatum) et de Lycopode à rameaux annuels (Lycopodium annotinum). Il en va de même pour la Fougère à pennes espacées (Dryopteris remota) dont 39 stations ont été recensées entre 2001 et 2012 dans les Vosges moyennes.
Le périmètre est conçu pour englober un ensemble cohérent d’habitats d’espèces remarquables, inféodées aux forêts de montagne, aux affleurements rocheux et aux éboulis.
La ZNIEFF est dessinée à partir des données disponibles concernant ce groupe d’espèces, sur un pas de temps déterminé (2001-2012), des connaissances bibliographiques concernant leurs exigences vitales (qualitativement et en termes de surfaces) et à partir des connaissances des habitats biologiques en présence. Le périmètre vise surtout le cirque volcanique et les vallées adjacentes en intégrant les délimitations géologiques et la qualité des boisements.
Les contours de la ZNIEFF suivent des limites géographiques repérables sur le terrain, principalement des routes départementales, des parcelles forestières (limites entre des boisements matures et des forêts dégradées).
