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Le Hartmannswillerkopf a pour principale particularité d'être un ancien champs de bataille de la guerre 14-18. Depuis son abandon dès la fin des hostilités, les milieux naturels ont évolué librement sans intervention sylvicole et se composent alors aujourd'hui de forêts spontanées, principalement des forêts de feuillus dont des chênaies sessiliflores, des Erablaies-frênaies montagnardes ainsi que de la hêtraie sapinière caractéristiques de l’étage moyen. Le site regroupe ainsi 8 habitats déterminants ZNIEFF. Au centre de la zone, le versant rocheux appartient à la ZSC des promontoires siliceux. Il est alors constitué d'habitats d'intérêt communautaire telles que des pentes rocheuses siliceuses avec végétation chasmophytique et des pelouses sèches pionnières. L'ensemble de la ZNIEFF abrite par conséquent une diversité floristique importante: 36 espèces déterminantes y ont été relevées; pour exemple: la Cotonnière des champs, le Poirier des neiges, l'Orpin à feuilles épaisses...
Par ailleurs, il subsiste encore 3000 des 6000 abris qui ont été construits pendant la guerre ainsi que 90 kilomètres de tranchées. Certaines de ces infrastructures offrent à présent des conditions idéales pour l’hibernation des chauves-souris: obscurité, tranquillité, humidité, température basse et constante. Ainsi, le secteur accueille jusqu'à 150 individus par hiver, représentant notamment 7 espèces déterminantes ZNIEFF, répartis dans 80 cavités. Il s'agit du plus important secteur d'hibernation pour le Grand Murin pour lequel il est recensé jusqu'à 100 individus par an sur un ensemble de 28 cavités militaires. Plus de 90% de la surface du site est comprise dans la ZSC Chauves-souris.
Lors de l'hibernation, les chauves-souris tombent en léthargie et n'effectuent que quelques réveils (pour boire, uriner...). Chaque réveil induit en effet la consommation de beaucoup d'énergie. Les individus sont alors extrêmement vulnérables lors de cette période. Le principe de quiétude doit être appliqué pour l'ensemble des cavités utilisées par les chiroptères.
Outre l'intérêt majeur du site pour ces mammifères, le secteur constitue également l'habitat d'insectes remarquables, notamment sur les milieux rocheux et secs. Huit espèces ont été recensées dont le Criquet des pins et la Decticelle chagrinée.
Aux abords de la route des crêtes, le Mémorial du Vieil-Armand (non inclus dans la Znieff) attire chaque année de nombreux visiteurs. Il existe également un parcours de découverte du champ de bataille, toutefois, la fréquentation concerne principalement le mémorial. Des aménagements supplémentaires sont en cours de réalisation, il s'agit notamment de la mise en place d’un sentier scénographique sur le champ de bataille.
La route des crêtes est fermée durant l'hiver sur ce secteur, ce qui permet de limiter les visites pendant cette période.
MESURES DE CONSERVATION EXISTANTES: ZSC et ZPS
OBJECTIFS DE PRÉSERVATION: respect de la quiétude des chiroptères, principalement durant la période d'hibernation. Actions à la fois au niveau des gîtes et au niveau des territoires de chasse de sortie d'hibernation des différentes espèces présentes.
Le périmètre a été défini afin d'inclure le territoire de chasse des chauves-souris au printemps à la sortie de leur hibernation. Le Grand Murin présent dans ces gîtes a été pris comme référence et ainsi, d'après les besoins de cette espèce, tous les habitats favorables (forêts sans sous-bois, prairies, vergers) ont été inclus sur une surface de 80 ha autour des entrées des gîtes d'hibernation.
Afin d'établir des limites "repérables" sur le terrain, elles ont été calées sur celles des parcellaires forestiers incluant ces habitats favorables et sur les chemins (identifiés sous Scan25 et photos aériennes). Les parcelles plantées au sud ont été exclues à partir des photos aériennes.
