Cette ZNIEFF se situe dans un vaste massif forestier d'environ mille hectares en limite départementale, au sein du fossé d'Allschwil au Nord de la dépression de Wolschwiller. Cette forêt possède une grande valeur patrimoniale, notamment pour les habitats et la faune. Le site correspond à l’extrémité sud du massif, composée de feuillus avec des Aulnaies-Frênaies mésohygrophiles à hygrophiles et de Hêtraies. La frange ouest est marquée par un petit ruisseau: le Birsig, affluent du Limendenbach.
L'avifaune y est particulièrement remarquable avec notamment deux oiseaux typiques du Jura alsacien: la Gélinotte des bois et le Milan royal. A noter également la présence d'autres espèces forestières, indicatrices de la qualité du boisement (présence de bois mort notamment): le Pic cendré, le Chat forestier et le Blaireau. Le secteur du Jura constitue en effet un des principaux bastions du Chat forestier dans la région (zone source). Il est régulièrement observé dans ce secteur depuis 2000.
La Gelinotte des bois, oiseau forestier sédentaire, en régression dans les Hautes-Vosges et relativement rare dans le Jura alsacien, est observée dans ce massif, et donc, compte-tenu de son caractère sédentaire, probablement nicheuse. Une certaine diversité d'habitats forestiers s'avère importante pour cette espèce. Le Noisetier, le Charme, ou le Bouleau sont sa principale ressource de nourriture en hiver (bourgeons et chatons). D'autre part, la présence de clairières diversifiées est un élément important à la belle saison, notamment pour l'élevage des jeunes.
Le Milan royal est quant à lui le plus grand rapace diurne nicheur d'Alsace. L'espèce n'a été observée qu'une seule fois en nidification dans le massif, mais le potentiel pour des nidifications ultérieures existe. Opportuniste et charognard, il niche dans les bois et bosquets pourvus de gros arbres entourés de milieux ouverts dominés par l'agriculture extensive, préférentiellement des pâtures et affectionne les vallons
parcourus de rivières. Cette mosaïque de milieux, propre au Sundgau et au Jura alsacien, explique sa présence encore aujourd'hui. Son territoire de chasse s'étend sur un rayon d'environ 2,5 km autour de l'aire.
Globalement, les enjeux écologiques de ce secteur, a priori peu menacé, se concentrent essentiellement sur les pratiques de gestion forestière. La chasse peut également être un facteur de dérangement et de régression des effectifs de certaines espèces sensibles.
Cette ZNIEFF est essentiellement désignée pour deux espèces d'oiseaux à large territoire.
Ainsi, pour la délimitation de la ZNIEFF, il a été considéré que le territoire moyen d'une Gélinotte des bois était d'une trentaine d'hectares. Pour cette espèce discrète, les données de nicheurs "possibles" ont été intégrées dans le calcul pour la désignation de ZNIEFF. En effet, l'ensemble des données de Gélinotte des bois pour le Jura alsacien correspond à des données de nicheurs possibles, ceci étant principalement du au protocole LPO et à la discrétion de l'espèce. Or, la Gélinotte étant relativement sédentaire, ces observations peuvent être considérées comme au moins "probables".
Pour le Milan royal, la parcelle forestière où le nid a été observé a été intégrée, ainsi que les lisières du massif, souvent favorables à l'implantation de couples (présence de gros arbres).
Les limites de la ZNIEFF englobent, sur une centaine d'hectares, la totalité de la partie méridionale d'un vaste massif forestier qui en fait un millier. Cette entité d'une centaine d’hectares convient bien également au Chat forestier et au Blaireau, en lien avec les espaces agricoles qui bordent le massif, qui ont des aires vitales étendues (respectivement 250 à 1.300 et 50 à 200 ha).
La partie boisée qui prolonge le massif au nord de la ZNIEFF n'a pas été intégrée au zonage (différence de composition forestière et de type de gestion), mais la continuité écologique existe et les espèces sont susceptibles d'exploiter l'ensemble de cette vaste forêt (essaimage, recherche de nouveaux territoires...).
Les limites de la ZNIEFF suivent, à l'ouest et au sud, les imites forestières (soulignées à l'ouest par la rivière Birsig), à l'est par la frontière avec la Suisse, et au nord par le parcellaire forestier séparant deux modes de gestion distincts, plus intensifs au nord.
Ainsi définier, la ZNIEFF présente une concentration d'intérêt, dont le maintien est cependant étroitement dépendant de ses relations avec les forêts contigües et le caractère encore diversifié de l'espace agricole environnant.
Il a été choisi de proposer cette ZNIEFF en type 1 bien que les espèces déterminantes soient des espèces à grand territoire, pour des raisons de cohérence avec les autres ZNIEFF.