Les versants thermophiles en rive gauche de la Lucelle, composés de calcaires séquaniens, d'éboulis et d'alluvions récents, forment une entité multipartite. Les versants escarpés sont majoritairement recouverts de Hêtraies calcicoles montagnardes et de Hêtraies neutrophiles entrecoupées de vallons escarpés où s'écoulent les affluents en rive gauche de la Lucelle. Les éperons et falaises rocheuses accueillent également des phanérogames d'origine alpine rares en Alsace comme Stachys alpina. Localement apparaissent de petites formations de pelouses sèches où se développent des groupements à Orchidées notamment mais aussi des configurations très rares en Alsace comme des pelouses à Gentiane croisette exploitées par Maculinea rebeli. On note également une ancienne carrière ooù niche le Grand corbeau. Les petits vallons, plus humides, développent des habitats remarquables comme des Cratoneurions et des sources tufeuses accompagnés de ripailles et parfois de petites zones humides. Ils accueillent également des espèces patrimoniales comme Cordulegaster bidentata dont l'habitat, très spécialisé, est lié aux petits ruisselets permanents le plus souvent entourés de forêts sur substrat meuble (généralement sableux). Les lisières xérothermophiles et leurs ourlets sont favorables à l'expression de cortèges typiques, tant pour la faune que pour la flore avec par exemple le côtoiement d'Euplagia quadrimpunctaria avec Teucrium chamaedrys. L'ensemble forme une unité cohérente en surplomb de la vallée de la Lucelle et offre un paysage remarquable. La continuité forestière et la faible anthropisation de la zone en font également un corridor important pour la grande faune en lien avec l'arc jurassien et les alpes suisses, notamment pour le Lynx, le Chat forestier et le Milan royal. C'est également un axe de déplacement privilégié pour les Chauves-souris, notamment le Grand murin dont des colonies de reproduction sont connues dans la vallée de la Lucelle.
Le site ne semble pas menacé, seule la sylviculture pourrait interférer avec la qualité des milieux forestiers mais les difficultés d'accès de certaines pentes garantit leur soustraction à l'exploitation forestière.
La ZNIEFF a été délimitée en deux parties principales en suivant les versants boisés thermophiles qui surplombent la vallée de la Lucelle et où se développent les espèces déterminantes. Les limites se calent
> Au sud sur la RD21bIII au pied du versant qui indique la limite avec le lit majeur de la Lucelle et marque une rupture dans la continuité boisée des versants.
> Au nord, sur les isoclines et lignes de crête (selon les cas) en remontant parfois le long des vallons encaissés et en tenant compte de la limite de la forêt (interprétation des oprthophotoplans de 2007 couplée à la carte topographique).
Ainsi, les habitats déterminants sont pris en considération et les espèces déterminantes, dont les observations sont réparties inégalement sur les versants, sont inclues de manière cohérente en fonction de leur localisation effective (observation) et potentielles (sites favorables dans la même configuration que certaines stations d'espèces déterminantes). L'ensemble forme un continuum boisé cohérent et fonctionnel qui permet à l'ensemble des espèces inventoriées d'accomplir leur cycle biologique, en lien pour certaines (Grand murin par exemple), avec la vallée de la Lucelle en contrebas.