ZNIEFF 420030377
Terril Alex et landes boisées à Feldkirch et Ungersheim

(n° régional : 1683417)

Commentaires généraux

Sur l’ancien terril des Mines de Potasse d'Alsace (MDPA), des successions naturelles se sont développées depuis l'arrêt des activités d'extraction dans le secteur. Le site présente des milieux de pelouses sèches pionnières sur substrats minéraux remaniés (marnes, cailloutis), favorables au développement d'une flore et d'une faune adaptées, à forte valeur patrimoniale. Par endroit, de petites mares temporaires sont susceptibles de se former dans des dépressions qui peuvent, si leur taille est suffisante et selon la pluviométrie caractérisant le printemps ou le début d'été, accueillir le Crapaud calamite (Bufo calamita).

Au Nord du Terril, la zone humide de l’Entenbad présente un intérêt écologique et biogéographique dans le contexte du bassin potassique, marqué par la rareté des zones humides.

Elle est alimentée par l'eau de la nappe perchée ainsi que par les eaux pluviales et offre une mosaïque de milieux dont certains habitats sont d'intérêt régional voire communautaire. Les phragmitaies sèches, saussaies marécageuses, bois marécageux d'aulnes et forêts galerie de saules blancs qui la caractérisent figurent sur la liste rouge des habitats menacés d'Alsace. Outre l'importance structurante de la zone, qui lui confère un intérêt paysager majeur dans ce contexte d'agriculture intensive, c'est son intérêt faunistique qu'il paraît important de souligner. Des inventaires réalisés de 1999 à 2003 font état de la présence de 90 espèces d'oiseaux, dont 69 espèces protégées et 14 classées en liste rouge. Toutefois, parmi celles-ci, peu d'espèces sont considérées comme déterminantes ZNIEFF et l'absence de précision quant au statut de nidification ne permet pas de valoriser l'observation d'espèces à fort enjeu patrimonial.

Ainsi, la Huppe fasciée, la Grande aigrette, la Grue cendrée, le Milan royal ou le Busard des roseaux font partie des espèces remarquables ayant fréquenté le site au cours de la dernière décennie.

Le site offre un habitat favorable à certaines espèces d'amphibiens parmi lesquelles la Rainette verte (Hyla arborea) et d'orthoptères telle l'Oedipode émeraudine (Aiolopus thalassinus), criquet inféodé aux milieux humides et revêtant un intérêt patrimonial élevé.

Localisé dans l'axe biogéographique des Vosges - Nonnenbruch, la zone humide de l’Entenbad joue un rôle important de connexion entre les espaces naturels de ces deux entités. Sa situation par rapport à l'axe de migration que constitue la vallée du Rhin en fait notamment une zone de repos privilégiée pour l'avifaune migratrice.

L'intérêt de ce site est fortement menacé par les activités de chasse et de nourrissage de la faune cynégétique (sanglier principalement) ainsi que par l'absence d'entretien. Il est également menacé par l'assèchement, provoqué notamment par les drainages agricoles alentours.

Commentaires sur la délimitation

La znieff comprend le site du terril Alex de Feldkirch et ses pelouses sèches pionnières ainsi que la zone humide de L'Entenbad.

Sur le site du terril, c'est la présence d'espèces liées à ces milieux et revêtant un fort enjeu patrimonial qui justifie cette délimitation, parmi lesquelles plusieurs orthoptères (Aiolopus thalassinus, Platycleis tesselata...) et espèces de la flore (Achillea nobilis, Hieracium calodon, Verbascum pulverulentum...).

Le site est compris entre la route départementale D430 à l'est et des zones d'agriculture intensive à l'ouest. Au sud, les bâtiments de la Cité Alex à Feldkirch le bordent.

Au Nord l'intégration de la zone humide de L'Entenbad se justifie notamment au regard de l'intérêt paysager et structurel qu'offrent ce site, localisé dans l'axe biogéographique Vosges - Nonnenbruch et jouant un rôle majeur de connexion entre ces espaces naturels. D'un intérêt faunistique potentiellement élevé, et plus particulièrement concernant l'avifaune nicheuse et migratrice ce site souffre toutefois d'un manque d'informations relatif à la nidification des espèces observées ces 10 dernières années. La présence d'habitats déterminants, couplée à l'observation d'une espèce de criquet inféodée aux milieux humides ainsi que d'autres insectes ou de la Rainette verte permettent toutefois de justifier l'intégration de cette zone à la znieff.