L’existence du site repose sur une cuvette d’origine glaciaire recueillant les eaux de la source de l’Ehn. Les débuts de la formation de la tourbe daterait d’environ 4000-5000 ans, ce qui a permis de suivre, par palynologie, l’évolution de la flore alentour et donc du climat, depuis cette date jusqu’à nos jours. Comme l’expliquait J.-E. Gerock dans le compte-rendu de la sortie annuelle de la Société philomathique d’Alsace et de Lorraine du 12 juin 1932 : « On sait qu’il s’installe dans ces conditions, une végétation très particulière formée de diverses mousses, de Sphaignes, …, retenant beaucoup d’eau ; dans la mousse ainsi formée de nombreuses plantes phanérogames viennent s’insérer. Les débris accumulés de tous ces éléments s’accumulent en donnant une substance brune assez compacte qui est la tourbe. Or la tourbe conserve toutes sortes de vestiges végétaux provenant surtout des forêts du voisinage ».
La tourbière haute active et les milieux ouverts alentours forment une clairière ensoleillée favorable aux Lépidoptères dont certains sont remarquables comme le Moiré blanc-fascié (Erebia ligea) et le Moiré des fétuques (Erebia meolans), deux Nymphalidés qui recherchent des lisières et des clairières, voire des forêts claires ou comme le Nacré de la sanguisorbe (Brenthis ino), la Mélitée noirâtre (Melitaea diamina) ou le Cuivré écarlate (Lycaena hippothoe).
Ces milieux abritent aussi le Lézard vivipare (Zootoca vivipara) et le Triton alpestre (Ichthyosaura alpestris).
Le périmètre est conçu pour englober un ensemble cohérent d’habitats d’espèces remarquables, inféodées aux milieux tourbeux montagnards.
La ZNIEFF est dessinée à partir des données disponibles concernant ce groupe d’espèces, sur un pas de temps déterminé (2001-2012), des connaissances bibliographiques concernant leurs exigences vitales (qualitativement et en termes de surfaces) et à partir des connaissances des habitats biologiques en présence.
Le périmètre vise surtout les espaces ouverts entourant la tourbière proprement dite. Des parties boisés sont tout de même intégrées pour conserver l'effet d’ensemble. Un diverticule au sud intègre une clairière tourbeuse en retrait d'une habitation. Les contours de la ZNIEFF suivent des limites géographiques repérables sur le terrain (pistes, lisières).