La vaste ZNIEFF II originelle « Paysage de collines et grands ensembles de vergers de Saverne à Obernai » s’inscrit dans le contexte des collines calcaires, adossées à la montagne vosgienne, qui s’étendent de Rouffach à Wissembourg sur une largeur moyenne de 4 à 6 km et à des altitudes inférieures à 500 m. « Cette partie de l’Alsace constitue au point de vue géologique, climatique, botanique, zoologique et économique, une région naturelle parfaitement distincte de la montagne et de la plaine. La douceur relative du climat et la nature physico-chimique du substratum – un calcaire chaud, aéré et perméable - permettent à certaines plantes thermophiles d’origine méditerranéenne et steppiques de l’Est de l’Europe d’y élire domicile » écrivait Kapp, E. en1959.
La vallée de la Bruche scinde cet ensemble collinéen en deux ZNIEFF complémentaires :
- Au Nord : Collines du Piémont vosgien avec grands ensembles de vergers, de Saverne à Mutzig (cf. FR420007205)
- Au sud : Collines du Piémont vosgien avec grands ensembles de vergers, de Gresswiller à Obernai
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En rive sud du débouché de la Bruche, débute le célèbre massif du Dreispitz qui court jusqu’à Rosheim. «L’Université de Strasbourg renferme dans ses collections un grand nombre de plantes provenant de ce massif, cueillies par les plus célèbres naturalistes alsaciens des temps passé (...)» (Kapp, E., 1975). Le massif de Dreispitz « dont les trois pointes gardent Dorlisheim » (Klein, E., 1932) peut en fait se partager en trois petites chaînes : le Dreispitz proprement dit avec le Katzenburg (377m) couvert par la forêt et de l’autre côté du vallon « Das Thal », le Rippberg et le Westenberg qui convergent au point culminant Der Berg (347m) et déclinent à partir du «Holiesel». L’ensemble repose sur les calcaires du Muschelkalk. Les secteurs actuellement les plus remarquables sont la « pelouse du Rippberg » et la « pelouse du Holiesel » toutes deux gérées à des fins conservatoires et classées en ZNIEFF I.
Les forêts en situation nord, nord-est, toujours sur sols calcaires mais dans des situations plus fraiches sont dominées par le Charme et le Chêne sessile avec des plantes de sous-bois frais, incluant la Petite Pervenche (Vinca minor) et l’Hépatique noble (Hepatica nobilis) qui sont deux plantes « castrales », reliques des châteaux seigneuriaux et autres implantations anciennes. A l’inverse, les secteurs plus secs incorporent dans leur strate arbustive et dans leur sous-bois des plantes thermophiles. Ce site a abrité le Sabot de vénus (Cypripedium calceolus), connu au moins depuis Kirschleger (1804-1869), jusqu’à l’enlèvement du dernier pied en 1870 suite à des prélèvements de botanistes-collecteurs et surtout d’horticulteurs. Malgré une tentative de réintroduction sur le site par Edourad Kapp en 1957, il n’y a plus été revu (Kapp, E., 1975). Ce massif abrite toutefois encore les deux dernières stations connues d’Alsace de l´Orchis musc (Herminium monorchis) et de l’Orchis odorant (Gymnadenia odoratissima) (Engel & Mathé 2002).
Le périmètre est conçu pour englober une entité vaste et relativement homogène de paysages typiques des collines des Vosges moyennes.
La ZNIEFF est dessinée à partir des données disponibles concernant ce groupe d’espèces, sur un pas de temps déterminé (2001-2012), des connaissances bibliographiques concernant leurs exigences vitales (qualitativement et en termes de surfaces) et à partir des connaissances des habitats biologiques en présence.
Le périmètre exclut les secteurs dégradés par l'intensification agricole, les zones forestières et les zones urbaines.