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DESCRIPTION
Au nord et au nord-ouest de Dole, le secteur des Monts dolois est ponctué d'éminences apportant une diversification de relief dans le paysage. Les sommets de ces monts de faciès géologique Callovien et Bathonien sont généralement occupés par des pelouses. En périphérie immédiate de l'agglomération doloise, la zone comprend deux entités séparées, le Mont Chatain et la pelouse des Rangs. L'environnement proche est constitué d'une mosaïque de milieux diversifiés : verger, bois du Mont, pelouses sèches et prés, ce qui confère à la zone des atouts sur le plan de la biodiversité. Toutefois, son intérêt paysager reste limité.
Sur le Mont Chatain, le coteau orienté au sud, assez pentu, est occupé par une pelouse sèche jouxtant une fruticée thermophile, celle-ci tendant vers un stade de recolonisation de la forêt mésophile (chênaie-charmaie). Plus à l'est, la pelouse des Rangs est un milieu plus ouvert, mais plutôt enclavé et soumis aux activités humaines (l'autoroute A36 passe juste en limite sud). Toutefois, cette parcelle présente encore une belle surface de pelouse d'un seul tenant, notamment sur le versant sud du coteau.
L'existence et le maintien des groupements herbacés typiques des pelouses sont liés à la présence de sols superficiels, voire squelettiques, à la persistance de pratiques pastorales extensives et à l'absence de fertilisation. Les conditions écologiques contraignantes (manque d'eau, faible teneur en éléments nutritifs, fort ensoleillement) sélectionnent ainsi un cortège floristique tout à fait original. Sur le Mont Chatain et aux Rangs, les pelouses mésoxérophiles sont caractérisées par le brome dressé et la fétuque de Léman. Cette zone présente un grand intérêt botanique : cinq plantes protégées au plan régional sont recensées, parmi lesquelles la gesse à fruits ronds, le thésium divariqué et le trèfle strié. C'est également l'unique localité franc-comtoise de lin français, rare et en voie de régression à l'échelle du pays. Cette espèce thermophile affectionne ce type d'habitats calcaires ensoleillés.
Sur le plan faunistique, les pelouses suffisamment vastes et plus ou moins piquetées de buissons constituent des biotopes d'élection pour les reptiles, tels que le lézard vert, en régression en Franche-Comté et protégé en France. Ils sont fréquentés également par des oiseaux et des insectes typiques.
STATUT DE PROTECTION
Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence de plantes et d'un reptile protégés confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 22/06/92 et 19/11/09).
OBJECTIFS DE PRESERVATION
La déprise agricole et l'abandon du pâturage constituent une grave menace potentielle pour le site. En effet, en l'absence d'intervention, l'évolution naturelle de ces pelouses, souvent relictuelles, aboutit à la recolonisation par des stades pré-forestiers puis à des boisements thermophiles dont la végétation est plus banale. Actuellement, la majeure partie du secteur est en cours d'enfrichement. Les stations d'espèces patrimoniales pourraient disparaître à terme. Compte tenu de la forte valeur biologique de la zone, la mise en place de mesures de préservation (visant au maintien d'une activité agro-pastorale suffisante) serait fortement souhaitable : remise en état préalable (travaux de débroussaillage) puis gestion par pâturage extensif. A l'inverse, ces habitats subissent localement une intensification : la partie haute de la pelouse des Rangs et surtout celle du Mont Chatain souffrent d'un surpâturage, qui se traduit par une mise à nu de certains secteurs. L'apparition d'espèces rudérales nitrophiles indique un enrichissement en éléments nutritifs, défavorable au maintien des espèces patrimoniales.
Outre son intérêt propre, ce site participe au réseau de pelouses sèches du nord-Jura, favorisant ainsi des échanges de populations.
