ZNIEFF 430002188
MONT POUPET

(n° régional : 33000001)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

 

Représentant le l'extrémité sud-ouest du compartiment d'Ornans et chevauchant le sud du faisceau de Quingey, le Mont Poupet est né de phénomènes géologiques complexes. Écaillé vers le nord-ouest puis nivelé par l'érosion, soulevé par un mouvement ascendant et enfin disséqué par l'érosion structurale, ce massif crénelé est limité vers le sud par la grande faille du faisceau salinois. Riche ensemble paysager en tant que point culminant du Jura externe, le Poupet réunit une grande diversité de milieux ; la végétation est étagée sur les flancs de cette petite montagne, s'étirant de 350 m d'altitude à Salins jusqu'à 850 m au sommet.

 

 

 

Au gré des situations rencontrées, la forêt se décline ici en de nombreux types. Outre les nombreuses formes de chênaies-charmaies calcicoles, les groupements les plus originaux sont représentés dans les stations aux conditions sévères. Il s'agit des tillaies-érablaies thermophiles, développées sur les blocs instables des pentes bien exposées, des chênaies pubescentes, d'affinité méditerranéenne, installées sur certaines corniches ou encore des hêtraies calcicoles sèches, adaptées aux arêtes rocheuses ventées et présentant de beaux sujets de hêtres tors.

 

 

 

Lorsque les conditions ne permettent plus la colonisation forestière, des habitats primaires remarquables prennent le relais, à l'instar des végétations des parois calcaires fracturées, des groupements des éboulis thermophiles et des pelouses xérophiles des rebords de corniche. D'autres milieux ouverts, entretenus par des pratiques agricoles, bénéficient d'une grande valeur écologique. Citons la pelouse acidicline à danthonie et brachypode penné des sols épais et lessivés et la pelouse marnicole à plantain serpentant et tétragonolobe à siliques. L'intérêt botanique de tous ces milieux est lié à la présence d'une flore thermophile subméditerranéenne, représentée notamment par l'anthyllide des montagnes ou l'épervière à feuilles de scorzonère et par la présence d'espèces rares comme la crapaudine à feuilles d'hysope ou le lin bisannuel.

 

 

 

Les parois présentent souvent un fort intérêt patrimonial en raison de leur nature primaire et de leur fonction de refuge pour quelques espèces susceptibles de supporter l'ampleur des contrastes hydriques et thermiques propres à ces milieux. Au Poupet, l'intérêt écologique réside dans la présence du faucon pèlerin et du hibou grand duc.

 

 

 

Sur le versant sud-ouest du Mont Poupet, le ruisseau du Pré Rond, ou Bief des Roussets, appartient à ces écosystèmes qui se sont considérablement raréfiés : ce petit cours d'eau à forte déclivité présente, en effet, un bon état de conservation lié à la nature de son bassin versant essentiellement forestier, même si la nature acide de ses eaux le rend très vulnérable. La loche franche et des larves de perles, trichoptères et éphémères, très sensibles à la pollution des eaux, le caractérisent.

 

 

 

STATUT DE PROTECTION

 

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence de quatre plantes citées dans l'arrêté du 22.06.92 assure indirectement la protection de cette zone puisque est interdit tout acte de destruction à l'encontre de ces espèces et de leur milieu. De même, les travaux susceptibles de dégrader le ruisseau du Pré Rond sont légalement interdits du fait de la présence d'un poisson cité dans l'arrêté ministériel du 8.12.88.

 

 

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

 

Les principales menaces portent sur les pelouses de corniches, qui subissent des dégradations au niveau des aires d'envol de parapentes et sur le ruisseau du Pré Rond dont les qualités de l'eau et de l'habitat demeurent moyennes. Un éboulement a créé une retenue défavorable à la bonne oxygénation de l'eau, tandis que l'impact sur la qualité de l'eau d'une ancienne décharge dans le bassin versant mériterait d'être identifié. Par ailleurs, toutes les dégradations suivantes doivent être impérativement évitées : pollutions chimiques et organiques, rectifications du cours d'eau, braconnage et alevinage d'écrevisses exotiques ou de poissons carnassiers ou encore agressions diverses dues à l'exploitation sylvicole et agricole intensives.

 

 

Commentaires sur la délimitation

Fonctionnement des écosystèmes

Répartition historique de l'écrevisse