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DESCRIPTION
Au sud de Lons-le-Saunier, le paysage est composé d’un ensemble de collines allongées correspondant aux structures faillées du faisceau lédonien. Dans ce secteur, la Côte de Mancy forme un promontoire calcaire culminant à 420 mètres. A l’est, le coteau est plus escarpé et surplombe les vallées de la Sorne et de la Vallière.
Cet ancien pâturage intercommunal a été fortement influencé par les activités humaines depuis des siècles. Divers facteurs y sont favorables à l’installation de pelouses : sols superficiels à squelettiques, relative pauvreté en éléments nutritifs, réserves en eau limitées. L’évolution naturelle tend vers une recolonisation de la forêt, ce qui se traduit par la présence de fruticées et de divers faciès d’enfrichement, surtout sur les pentes. L’orientation privilégiée est à l’origine d’une diversité de microclimats exceptionnelle.
Différents types de pelouses sont représentés : groupements pionniers sur dalle à orpins et trèfle scabre (protégé dans la région), associations mésoxérophile à phalangère rameuse et brome dressé ou acidicline à danthonie retombante et brachypode penné (dont un faciès très intéressant à succise des prés), et enfin une formation xérophile à laser siler (bien qu’il soit appauvri, ce groupement d’affinité montagnarde est remarquable à cette altitude). On trouve également des buxaies très peu évolutives sur les secteurs superficiels en versant sud, des éboulis semi-naturels à oseille ronde et des ourlets thermophiles à géranium sanguin et peucédan des cerfs.
Les conditions écologiques contraignantes entraînent la sélection d’une flore caractéristique, riche en éléments d’affinité méditerranéenne. Par sa situation géographique et altitudinale, ce secteur se caractérise par une flore de transition très intéressante, comprenant cinq espèces protégées en Franche-Comté.
A ces habitats est associée une faune remarquable. Parmi les insectes, les papillons sont particulièrement bien représentés avec 610 espèces. Quatre d’entre elles sont protégées en France : l'azuré du serpolet, la bacchante, le cuivré des marais et le damier de la succise. Par contre, l’apollon n’a pas été revu récemment. De plus, ce secteur abrite neuf espèces de reptiles, dont la couleuvre vipérine, de répartition très localisée et irrégulière. Parmi les oiseaux nicheurs, la chevêche d’Athéna, le torcol fourmilier, l’alouette lulu et le tarier des prés sont en régression. Enfin, la zone est utilisée comme territoire de chasse par des chauves-souris fréquentant la grotte de la Gravelle, distante de quelques kilomètres.
STATUT DE PROTECTION
Cette zone est incluse dans le réseau Natura 2000 « Plateau de Mancy » et bénéficie d’un classement en Réserve Naturelle Régionale depuis 1996. En outre, la présence d’espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 22/06/92, 23/04/07, 19/11/07 et 29/10/09).
OBJECTIFS DE PRESERVATION
Les objectifs de gestion visent à conserver et restaurer les milieux ouverts : en effet, l’enfrichement entraînerait une banalisation des habitats et un risque de disparition des espèces patrimoniales. Le pâturage extensif équin pratiqué sur cette zone est de nature à remplir ces objectifs. Les plantations de résineux devraient également être supprimées à terme.
La situation en périphérie immédiate de l’agglomération lédonienne confère à cet espace un intérêt pédagogique, mais un encadrement des activités de loisir est nécessaire : randonnée (chemin avec panneaux thématiques), chasse, escalade. Il convient de prévenir toute surfréquentation de ce site, mais également l’urbanisation excessive aux alentours, qui pourrait conduire à une rupture de la continuité écologique avec la vallée de la Sorne.
Outre l’intérêt propre qu’elle présente, la Côte de Mancy joue un rôle de corridor écologique le long de la bordure externe du Jura pour les espèces liées à ces milieux calcicoles et thermophiles.
