ZNIEFF 430002225
CHAMP PERRET

(n° régional : 40047024)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

 

A l'est de Morez, la zone tourbeuse du "Pré Basset" fait partie d'un vaste ensemble : le Grandvaux. Cette entité géographique recèle un grand nombre de milieux humides d'altitude intéressants. Située au sein d'un val d'origine glaciaire, elle est bordée à l'est par les bois de la Pontoise et du Fournet, et à l'ouest par le bois de Sellières.

 

 

 

Les tourbières sont des biotopes spécialisés qui engendrent des écosystèmes particuliers. Leur microclimat a permis le développement d'espèces boréo-arctiques (espèces des régions nordiques de l'Europe). Les tourbières constituent d'importants réservoirs hydriques et jouent un rôle régulateur dans la circulation complexe des eaux superficielles et souterraines de la région.

 

 

 

Dans le Massif du Jura, en altitude, les facteurs climatiques sont propices à l'installation de tourbières (forte pluviométrie, basses températures et absence de périodes sèches de longue durée). La genèse d'une tourbière dans cette région remonte à environ 12 000 ans. A partir de cuvettes remplies d'eau, les tourbières se forment et évoluent lentement : colonisation de l'eau libre (tremblants), bas-marais alcalin, puis tourbière bombée (haut-marais acide) caractérisée par l'installation de sphaignes sous forme de coussins. L'assèchement et l'installation des ligneux constituent le stade climacique. Il est rare que la tourbière acide colonise tout le bas-marais alcalin. Un marais de transition très humide et riche en espèces se développe alors entre le haut et le bas-marais et la tourbière est dite " mixte ". C'est notamment le cas dans la zone humide du Pré Basset.

 

 

 

Autour de milieux aquatiques (lac et marais), le Pré Basset se compose d'une mosaïque d'habitats : bas-marais, tourbière haute et prairies humides. Il recèle tout un cortège d'espèces adaptées aux milieux marécageux montagnards. Ces espèces, inféodées à des milieux humides en voie de régression en France confèrent au site une valeur floristique remarquable. Le bas-marais alcalin est lié à la présence de sources. Il prend le plus souvent l'aspect de prés très humides dominés par le groupement à laîche de Davall. La linaigrette à larges feuilles, la swertie vivace, l'orchis incarnat et la parnassie des marais s'y rencontrent, de même que la grassette commune, plante carnivore protégée en Franche-Comté. La tourbière haute héberge des espèces acidiphiles, telles que la linaigrette à feuilles étroites ou la potentille des marais. En association avec le trèfle d'eau notamment, cette dernière espèce fait partie de la végétation des tremblants tourbeux, formant un véritable tapis flottant et instable. Les prairies humides à trolle d'Europe et à renouée bistorte, et les mégaphorbiaies à reine des prés sont des milieux herbacés riches en espèces de plantes à fleurs, favorables aux insectes floricoles.

 

 

 

Ce milieu ouvert en lisière de forêt constitue un biotope favorable à la pie-grièche écorcheur, oiseau insectivore, visiteur d'été.

 

 

 

 

 

STATUT DE PROTECTION

 

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence d'espèces végétales protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêté du 22/06/92).

 

 

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

 

La gestion de la zone doit viser à conserver un bon fonctionnement hydrique des tourbières. Ainsi, il convient d'éviter toute opération de drainage ou d'assainissement dans le secteur. Ces milieux de tourbières sont oligotrophes : un apport d'engrais, provoquant un enrichissement en éléments nutritifs, est déconseillé au sein de la zone et dans les prairies mésophiles environnantes. Dans le cas contraire, il s'ensuivrait un déséquilibre trophique préjudiciable à la flore très spécialisée des tourbières, ainsi qu'à la faune associée.

 

 

 

 

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