ZNIEFF 430002237
LACS DE CLAIRVAUX

(n° régional : 46484013)

Commentaires généraux

COMMENTAIRE GENERAL

Dans la partie méridionale de la Combe d’Ain, la reculée de Clairvaux, profonde de quelques kilomètres seulement, correspond à un cirque d’origine glaciaire creusé dans les calcaires du Jurassique supérieur. A son débouché, des dépôts morainiques, formant des barrages naturels à l’écoulement des eaux, sont à l’origine de la formation de deux lacs, d’un remarquable attrait paysager. Ceux-ci sont alimentés par une série de petites afférences aux eaux bien minéralisées issues des plateaux alentours.

 

Le Grand Lac, en contrebas de l’agglomération de Clairvaux-les-Lacs, est largement affecté par les activités humaines (plages, campings, industries). A l’inverse, le Petit Lac, dont le bassin versant est essentiellement forestier, est plutôt retiré. Ces plans d’eau sont séparés par une zone de prairies parsemées de haies et d'épineux. Ils présentent une végétation typique : groupements aquatiques à myriophylle et nénuphar jaune, ceintures amphibies (roselières, cariçaies à laîche élevée, cladiaie à marisque) et formations annuelles des berges exondées.

Cette zone se démarque par son intérêt écologique majeur. En effet, plusieurs formations végétales originales y sont recensées, notamment aux abords du Petit Lac : chênaie pédonculée à laîche des montagnes, dont c’est l’unique localisation en Franche-Comté, prairie oligotrophe à fétuque faux-roseau et molinie et surtout un bas-marais alcalin remarquable. L’originalité de ce dernier est liée à un blocage de la succession dynamique : en effet, il n’a pas évolué vers une tourbière acide, comme c’est généralement le cas. Ce milieu rare recèle une flore typique, composée de plantes adaptées à l'engorgement permanent des sols, dont cinq sont protégées en France ou dans la région, comme le choin ferrugineux, la gentiane pneumonanthe et la grassette vulgaire.

 

La faune est également très intéressante : le cortège piscicole des plans d'eau comprend notamment le brochet, la vandoise et le corégone, ce qui souligne leur intérêt halieutique, alors que la truite fréquente les ruisseaux adjacents. Parmi les libellules, on trouve plusieurs espèces rares dans la région, comme l’æschne des joncs, le cordulégastre annelé et la cordulie à deux taches.

 

De plus, ces lacs, dont les sédiments renferment des restes datant du Néolithique, constituent l'un des rares sites français de fouilles archéologiques d'intérêt international.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l’espace n’a été mise en place. En revanche, la présence d’espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 20/01/82, 8/12/88 et 22/06/92).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

De nombreuses menaces actives contribuent à altérer la qualité physico-chimique et biologique des eaux des lacs et des afférences et portent atteinte aux habitats naturels : utilisation pour l’alimentation en eau potable du Petit Lac, apports excessifs d’origine domestique et agricole, aménagements liés aux activités de loisirs.

Différents types de mesure de gestion s’imposent :

- préservation de la fonctionnalité hydrologique, en assurant une régulation garantissant des niveaux d’eau suffisants dans les lacs et les zones humides avoisinantes (notamment au printemps, afin de ne pas compromettre la fraie du brochet) et en proscrivant toute nouvelle opération de drainage ou de creusement de plans d’eau ;

- contrôle de la qualité des eaux en mettant en place des périmètres de protection, en évitant toute fertilisation dans les zones humides, en encourageant une exploitation extensive des prairies périphériques et en préservant des bandes tampon ;

- compte tenu du contexte, il importe d’organiser les activités touristiques de façon efficace.En outre, l’intensification des pratiques agricoles conduit à une dégradation du bas-marais. Du fait de son intérêt écologique, qui dépasse le cadre régional et même national, la mise en place d’une protection globale s’impose.

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