ZNIEFF 430002240
LAC ET TOURBIERES DES ROUSSES - HAUTE VALLEE DE L'ORBE

(n° régional : 40000003)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

 

Ce vaste complexe de près de 450 hectares est situé à cheval sur les communes de Bois d’Amont et des Rousses, dans la Haute Chaîne du Jura à une altitude moyenne de 1050 mètres, non loin de la frontière suisse. Le site occupe une vaste combe allongée selon un axe nord-est/sud-ouest, dont le fond est occupé par l’Orbe qui alimente le lac des Rousses, juste en amont du bourg du même nom. Le fond de la combe est occupé par des matériaux glaciaires würmiens, parfois recouverts d’alluvions tourbeuses. Ces caractéristiques géomorphologiques, doublées de conditions climatiques très rudes sont à l’origine d’un bel éventail de milieux naturels dont les tourbières.

 

Ces conditions écologiques, l’étendue du site et la diversité floristique et faunistique forment l’ensemble de zones humides le plus riche du département du Jura. En effet, le Lac des Rousses accueille une végétation aquatique remarquable à base de characées, de potamots (seule station régionale du potamot filiforme) et de nénuphars. Le lac est entouré d’une belle ceinture de végétation où alternent cariçaies à laîches grêle et élevée, roselières et scirpaies. Il va sans dire que l’intérêt est renforcé par la présence de milieux tourbeux originaux : bas marais alcalins vers l’exutoire du lac, tourbière haute active à sphaigne de Magellan principalement sur la rive sud-est, évoluant dynamiquement vers le haut marais boisé de pins à crochet, composé de nombreuses myrtilles dont l’airelle des marais, hôte exclusif de la chenille du solitaire, papillon menacé en France. Ces milieux tourbeux sont liés localement par des gouilles à utriculaires et laîche des bourbiers, protégée en France.

 

Tout le long de la vallée de l’Orbe, le cours d’eau est accompagné de belles prairies paratourbeuses, riches en couleurs, plus ou moins entretenues par les activités humaines. Lorsque celles-ci n’existent plus, la dynamique végétale conduit à la formation de mégaphorbiaies, très répandues dans la combe, puis en définitive à des saulaies riveraines.

 

La diversité des formations végétales est à l’origine d’une faune tout aussi exceptionnelle. On dénombre ainsi 26 espèces animales protégées, dont quelques oiseaux assez rares. Les papillons sont très remarqués avec l’azuré des palus, le nacré de la canneberge, le solitaire… Les eaux du lac accueillent également plusieurs espèces de poissons, protégées au niveau national ainsi que de nombreuses frayères à grenouille rousse. L’écrevisse à pieds blancs ajoutent encore à la richesse spécifique de ce site.

 

Statut de protection

 

Ce secteur a été retenu comme site d’intérêt communautaire par la Directive Habitat qui assure une protection des milieux en même temps que des espèces. Auparavant, les arrêtés ministériels (20/01/82, 08/12/88, 22/06/92, 18/01/00, 23/04/07, 29/10/09) assuraient indirectement la protection de ce site puisque tout acte de destruction à l’encontre de ces espèces et de leur biotope est interdit.

 

Objectifs de préservation

 

Au cours des dernières décennies, la vallée de l’Orbe a été le siège d’un certain nombre de mutations dont les répercussions sont multiples. Elles portent principalement sur les activités agricoles, les risques de pollution et les aménagements touristiques. Afin de préserver ce site exceptionnel, il convient de respecter un certain nombre de mesures.

La qualité physico-chimique et biologique des eaux afférentes au lac peut être améliorée en complétant le réseau d’assainissement et en instituant un périmètre de protection du captage du lac. La pollution sera également réduite en évitant tout dépôt ou épandage de matière organique dans les tourbières et les secteurs environnants, ainsi qu’en limitant les traitements chimiques. Afin de maintenir un équilibre et une certaine diversité spécifique, la gestion extensive des prairies est une solution judicieuse.

La surfréquentation étant un facteur de dégradation des milieux les plus sensibles, les aménagements touristiques doivent parvenir à canaliser la fréquentation du public et à interdire l’accès dans les hauts marais.

Commentaires sur la délimitation
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