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Description générale
Situé sur le plateau de Champagnole à une altitude d’environ 900 mètres, plus particulièrement à l’est et au nord-est de la commune de Fort-du-Plasne, le site des Prés du lac et les Grands Marais représente un témoin des anciennes glaciations qui ont marqué l’histoire et le paysage de cette région du Jura, le Grandvaux. En effet, au début du Quaternaire, le retrait des glaciers qui recouvraient toute la région a engendré la formation de nombreuses dépressions, au fond colmaté par des matériaux imperméables arrachés au substrat en place. Les conditions étaient alors réunies pour que s’installent lacs et tourbières, milieux très originaux tant d’un point de vue historique et géologique que patrimonial.
Le complexe des Prés du Lac et des Grands Marais en est un bel exemple. Un vaste bas marais dominé par une communauté à laîche des bourbiers, en nette régression à l’échelle nationale, occupe la majeure partie du site, la transition avec les prairies humides s’établissant à l’aide de formations à grandes herbes (mégaphorbiaies, roselières, magnocariçaies). L’espace au nord-est du lac est occupé par une tourbière boisée à bouleau, complétant une belle mosaïque de bas marais et de tremblants. Localement, la dégradation de ces milieux s’amorce avec l’extension de la molinie, qui traduit un assèchement de surface. Le patrimoine floristique est également remarquable. Ainsi, on dénombre plus de 70 espèces de végétaux supérieurs, caractéristiques de ces milieux : linaigrettes, canneberge, swertie vivace, sphaignes…, parmi lesquels figurent trois espèces protégées au niveau national : le choin ferrugineux, la laîche des bourbiers et l’œillet superbe…, et deux espèces protégées au niveau régional : la ciguë aquatique et le troscart des marais.
L’intérêt de ce site au titre de la faune est tout aussi important, puisque trois espèces de papillons protégés au niveau national le fréquentent : cuivré de la bistorte, fadet des tourbières et solitaire, mais aussi quelques espèces potentiellement menacées en Franche-Comté. Le peuplement de libellules est peu diversifié, mais riche de la présence des agrions hasté et jouvencelle, ainsi que de la cordulie arctique. Le cuivré écarlate, espèce potentiellement menacée en Franche-Comté et inscrite sur la liste rouge des espèces menacées en France, est également un hôte de ces milieux. Le pourtour du lac constitue un site de reproduction favorable au tarier des prés.
Statut de protection
Ce site a été retenu comme d’intérêt communautaire par la Directive Habitats qui assure une protection des milieux en même temps que des espèces. De plus, la présence d’espèces, citées dans les arrêtés ministériels des 20.01.1982, 22.06.1992 et 23.04.2007, assure indirectement la protection de ce site puisque tout acte de destruction à l’encontre de ces espèces et de leur biotope est interdit.
Objectifs de préservation
Ce site ne présente pas d’activité humaine particulièrement nuisante et contraignante quant à la pérennité des milieux, si l’on excepte quelques drainages et la colonisation du site par des résineux, suite à l’assèchement et à l’absence de gestion. Afin d’assurer la pérennité tant des habitats remarquables que des espèces qu’ils hébergent, il convient d’orienter la gestion du site en respectant tout d’abord les conditions de fonctionnement hydrodynamique des milieux humides (neutralisation des drains, interdiction de creusement d’étangs) et d’équilibre trophique (limitation d’apports d’effluents dans et autour du site). Des actions visant à favoriser les caractéristiques écologiques de la mosaïque d’habitats (débroussaillage, étrépage et pratiques agricoles extensives) permettront d’assurer le maintien des espèces qui leur sont inféodées. Enfin, la préservation des lacs et des tourbières passe également par la réduction de la fréquentation humaine.
