ZNIEFF 430002254
TOURBIERE DE LA PENEYA

(n° régional : 40000012)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Située à cheval sur les communes de Saint-Lupicin et Cuttura, la tourbière de la Peneya s’étend sur plus de 25 hectares, dans une dépression allongée, orientée nord-est/sud-ouest et encadrée par deux crêtes boisées (forêt d’Avignon à l’est, Bois de Lésigna à l’ouest). Les glaciations du début du Quaternaire y ont laissé leur empreinte, déposant de nombreux matériaux fins et imperméables au fond des combes. L’eau provenant des précipitations et des ruissellements le long des pentes s’y est alors accumulée ; le phénomène conjugué à un climat froid a engendré la formation de milieux marécageux, en particulier de tourbières.

 

La majeure partie du site est occupée par une tourbière de transition ponctuée de tremblants tourbeux, véritables radeaux flottants instables qui correspondent à la végétation cicatricielle des anciennes fosses d’extraction de la tourbe qui a perduré jusqu’à la fin des années 1940. La partie nord est occupée par un bas marais alcalin, dont l’origine est liée à un apport considérable d’eau provenant de sources. Correspondant à la première phase de formation d’une tourbière, il représente un réservoir d’espèces exceptionnelles comme le liparis de Loesel (protection nationale), petite orchidée très rare en France et menacée dans les pays européens. Sa présence dans la tourbière de la Peneya, une des six localités reconnues dans le Jura, n’est attestée que par une vingtaine de pieds et témoigne donc de la grande fragilité de la station. Ce bas marais héberge également trois autres espèces protégées au niveau national (laîche des bourbiers) ou régional (rossolis à feuilles rondes et grassette). D’autres milieux liés à la permanence de l’eau complètent la mosaïque de la combe : prairie oligotrophe à molinie, d’une très grande richesse floristique, vaste roselière et boulaie sur tourbe assez claire au centre de la tourbière.

 

La faune n’est pas en reste sur le site, puisqu’elle héberge près d’une cinquantaine d’insectes dont la bachante protégée en France. C’est par ailleurs une espèce menacée par l’évolution de la sylviculture (monocultures d’épicéas). Les odonates sont bien représentés.

 

STATUT DE PROTECTION

 

Désigné comme zone spéciale de conservation au titre de la Directive habitats, ce secteur ne bénéficie d’aucune protection réglementaire. Cependant, la présence de plantes et d’insectes protégés confère indirectement un statut de protection à ce site ; la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les hébergent (arrêtés ministériels des 20.01.1982, 22.06.1992 et 23.04.2007).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

 

L’abandon de l’activité d’extraction de tourbe vers 1940 est à l’origine d’un envahissement progressif et continu des milieux ouverts par les espèces ligneuses. L’extension d’un village de vacances, dépourvu de tout système d’assainissement, constitue une autre menace. Malgré ces perturbations, les activités agricoles traditionnelles ont contribué à créer une belle mosaïque d’habitats qu’il est utile de préserver.

Afin d’assurer la pérennité des qualités écologiques et biologiques remarquables de ce site, il convient de maintenir les pratiques agricoles extensives sur les prairies du site et de ses environs immédiats en limitant les apports d’effluents, ainsi que l’extension des ligneux par une fauche d’entretien ou un pâturage extensif durant une partie de l’année. Le maintien de l’équilibre entre milieux ouverts et milieux boisés passe par un déboisement sélectif au centre de la tourbière tout en conservant quelques bouleaux secs, afin d’assurer un biotope favorable aux populations d’insectes. La mise en place d’un système d’assainissement du village de vacances paraît indispensable à l’équilibre physico-chimique des eaux qui alimentent le marais.

Commentaires sur la délimitation
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