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Commentaire général
S’étendant sur une superficie de près de 130 hectares, à cheval sur trois communes au nord du département du Doubs, le Cirque de Nans et le Bois de Neuf-Châtel s’inscrivent en totalité dans la région naturelle des Avant-Monts jurassiens, à une altitude variant de 325 à 450 mètres. À côté d’un intérêt biologique indéniable, ce site est aussi très fréquenté par le public pour ses aspects paysager, touristique et historique, caractérisés par des vestiges de l’époque médiévale et d’anciennes exploitations minières. Le contexte géomorphologique de ce secteur est extrêmement chaotique, les nombreuses failles étant à l’origine d’une succession de plis d’orientation générale quasiment nord-sud. Si les calcaires durs du Jurassique moyen sont à l’origine des petits monts, aux versants souvent abrupts, ce sont au contraire des roches tendres - marnes du Lias principalement - qui forment les longues combes.
Cette diversité du relief se retrouve dans les milieux naturels qui composent le site, dominé par la forêt. Sur le plateau, la chênaie-charmaie-hêtraie s’accompagne de nombreuses essences secondaires. Le sous-bois y est composé d’espèces variées et notamment d’espèces vernales comme la jonquille ou la nivéole de printemps qui attirent d’ailleurs de nombreux cueilleurs. À cette forêt succède une mince chênaie pubescente, en bord de corniche, jouxtant des pelouses rupicoles à seslérie blanchâtre et amélanchier. Sur les versants bien exposés, la forêt thermophile accueille l’hépathique à trois lobes, protégée en Franche-Comté. À l’opposé, en fond de cirque, les éboulis d’ubac, mal stabilisés, héberge une érablaie à scolopendre et lunaire. Les grandes parois calcaires, se détachant de façon très visible au milieu de tous ces boisements, sont colonisées par une végétation bien adaptée soit à l’ensoleillement soit à l’ombrage selon l’exposition.
Si la flore est digne d’intérêt, la faune l’est tout autant. Ces parois calcaires accueillent quelques oiseaux rupicoles protégés au niveau national comme le faucon pèlerin, le grand corbeau et parfois le tichodrome échelette. Le hibou grand-duc est l’hôte privilégié de la forêt de plateau. Le ruisseau qui prend naissance au fond du cirque accueille le cincle plongeur, mais aussi un amphibien devenu rare : la salamandre tachetée. Enfin, le système karstique, bien développé dans les calcaires, montre des cavités où deux espèces de Chiroptères ont trouvé refuge durant l’hiver : les petit et grand rhinolophes.
Statut de protection
Aucune mesure de protection réglementaire n’est mise en place sur le site dans son ensemble si l’on excepte l’arrêté préfectoral de protection de biotope du 14 janvier 2010 pour les oiseaux rupestres et le grand duc. Cependant, la présence d’une espèce végétale protégée au niveau régional et de plusieurs espèces animales protégées en France implique indirectement un statut de protection au milieu ; la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les accueillent (arrêtés ministériels du 22.06.1992, 23.04.2007, 19.11.2007 et 29.10.2009).
Objectifs de préservation
Actuellement, une bonne partie du site est fréquentée, de manière plus ou moins intensive, pour la pratique de la randonnée, du VTT, du quad, mais également de l’escalade ou de la spéléologie. L’exploitation forestière est surtout concentrée sur le plateau.
Afin de conserver d’une part la belle diversité biologique de ce site, mais aussi le bon équilibre écologique qui existe entre les différents habitats, il paraît judicieux de prendre quelques mesures. La poursuite du traitement des forêts du plateau tel qu’il a commencé à être pratiqué depuis quelques années et le maintien de la tranquillité des oiseaux rupestres et des chauves-souris, par un contrôle de la fréquentation des parois et des cavités à certaines périodes de l’année, semblent indispensables. La pérennité du caractère naturel de certains habitats et le maintien des espèces patrimoniales passent aussi par la limitation de la fréquentation du public sur le plateau.
